jeudi 12 mars 2020

Le nid du cinéma français

 
 Entrée aux studios
 
Les studios de la Victorine sont les lieux historique qui ont inspiré bon nombre de prestigieux réalisateurs et là où le cinéma a pu embellir ses ailes pour prendre son envol.

C’est en 1895 que le cinéma fit son apparition, bouleversant les métiers de l’art. Parmi tous les chefs-d’œuvre historiques que nous a laissés le XXème siècle, nous pouvons mentionner un des films les plus célèbres, La Nuit américaine de François Truffaut sorti en 1973. Ce film dont le réalisateur est aussi un acteur nous dévoile le tournage d’un film qui n’est pas chose simple puisque de nombreux drames relationnels entre les différents acteurs entravent le tournage. C’est dans les studios de la Victorine situés à Nice, 16 avenue Edouard Grinda, que presque toutes les scènes de ce bijou du cinéma ont été tournées, et ce sont ces studios qui ont inspiré François Truffaut. Nous allons donc parcourir leur histoire mouvementée en deux parties ; nous relaterons dans un premier temps leur mise en place longue, douteuse et difficile, puis dans un second temps leur âge d’or jusqu’à leur effacement progressif du monde du cinéma.
Pour suivre l’histoire des studios de la Victorine nous devons remonter en l’an 1919 où deux producteurs à fortes ambitions, Louis Nalpas et Serge Sandberg, rachetèrent la propriété horticole d’un homme qui fut très aisé, Victor Masséna, à son fils. Cette propriété se prénommait « La Victorine » en hommage à sa nièce Victoire. Ces lieux étaient déjà immenses avec une superficie de 7 hectares. C’est après le succès du premier film qui y fut tourné que Nalpas et Sandberg décidèrent de faire de ce lieu la capitale européenne du cinéma. Ils mirent immédiatement leur énergie physique et financière dans la rénovation des terrasses, la construction de quatre studios avec bureaux, d’ateliers, de laboratoires et du bâtiment de la centrale électrique.

Malheureusement ces projets de construction furent peut-être trop brutaux puisque c’est après le tournage en 1920 du film Tristan et Yseult que des problèmes financiers commencèrent à se faire ressentir. Ces travaux engloutirent en effet les capitaux rapportés par la production du film. De grands acteurs tels que Cimiez, Louis DellucGermaine DulacJean DurandHenri FescourtMarcel Lévesque et Gaston Modot quittent la Victorine pour retourner travailler à Paris. De moins en moins de réalisateurs et d’acteurs sont intéressé par les studios de la Victorine, l’équipement devient dépassé, il survient des problèmes électriques et les bâtiments restent vides faute de financement.

L’année suivante Louis Nalpas perd espoir et laisse ces studios à son ami Serge Sandberg. Ce dernier essaya de changer les choses du mieux qu’il pouvait. La Stoll-Films de Londres vint même réaliser quelques films et René Navarre fit de même mais ne resta pas longtemps ; ses films furent des échecs. En début d’année 1923 les derniers espoirs de Sandberg disparurent et il finit par vendre à un prix excessivement bas les studios à la nouvelle société de production de Denis Ricaud, ancien administrateur de Pathé-consortium. Les studios connurent presque une année d’inactivité avant de réaliser le film La Nuit du vendredi 13 de Gennaro Dini. L’année suivante fut tourné le film Catherine d’Albert Dieudonné et Jean Renoir. Pourtant, Ricaud finit par vendre à son tour les studios en août 1924 à la Société des Films Legrand qui s’empressa de lancer des travaux de rénovation. Ils réussirent à tourner les films Des Fleurs sur la mer et L’Ile sans amour d’André Liabel avec dans le rôle des personnages principaux Reneé Sylvaire et Elmire Vautier. Le bilan de ces studios était très mince, soit jamais plus de trois films par an.

 
Villa de Rex Ingram qui logeait à côté des studios,

 L’installation de Rex Ingram à Nice en fin d’année 1924 bouleversa le cinéma français et surtout l’histoire des studios de la Victorine. Ingram fait construire un nouveau studio, des laboratoires supplémentaires équipés des derniers perfectionnements, une piscine de 25 mètres, des ateliers pour la construction des décors avec les machines les plus récentes, fait installer un générateur beaucoup plus performant pour pallier les problèmes d’électricité et s’arrange même avec la ville de Nice pour avoir le courant 24h sur 24. Il renomme les studios « Ciné-Studios Rex Ingram ».

S’ensuit l’âge d’or de ces studios ; ils attirèrent bon nombre de grands réalisateurs et acteurs et ne produisirent pas moins de six films en 1926 et sept en 1927. Rex Ingram fut lui-même un des réalisateurs de cet âge d’or avec Le Magicien où l’on retrouve l’actrice Alice Terry. Le Diable au cœur de Marcel L’Herbier vit aussi le jour tout comme La Fin de Monte-Carlo d’Henri Etiévant. Le célèbre réalisateur britannique Alfred Hitchcock demeura dans ces studios niçois pour tourner une des séquences de son sixième film Le Passé ne meurt pas.

Ingram avait du mal à occuper le poste de directeur des studios et à réaliser ses films en parallèle et mit donc la Victorine en location. C’est la maison de production « Franco-Film », avec Léonce Perret à sa tête, qui saisit l’opportunité de devenir diriger les studios. Suite au succès du film La Femme nue de Perret lui-même, le groupe commanditaire du film décide de fonder une société de production cinématographique pour exploiter cette réussite et distribuer les futures réalisations du réalisateur. À la fin de l’année 1927, le nombre de film produits se multiplie : Graham Cutts tourne Confetti, Jean Durand prépare L’Île d’amour  et Gaston Ravel Madame Récamier. Les demandes fusent au point que l’on doit même en refuser. Le tournage de Tarakanova de Raymond Bernard doit être reporté à cause du tournage en cours des deux grands chefs-d’œuvre Vénus de Louis Mercanton et L’Évadé d’Henri Ménéssier. Shéhérazade d’Alexandre Volkoff est l’une des plus grandes réalisations de la Franco-Film qui fit appel à plus de 15 000 figurants. Cet âge d’or inspira par la suite de nombreux réalisateurs fascinés par le lieu, comme François Truffaut qui vint y réaliser son célèbre film La Nuit américaine beaucoup plus tard. 


Vue extérieure des plateaux 1 et 4,


Vue de près du plateaux 4,


L’année 1930 marque deux changements majeurs pour ces studios : la mise en place du cinéma parlant mais aussi l’effacement progressif de la maison de production « Franco-Film » de la tête des studios niçois et leur reprise par la Société Aubert qui les renomme « Studios Aubert-Franco-Film de la Victorine », nom qui fut remplacé par « Studio Rivera » en 2000. Enfin en 2017, on reprit le nom initial et historique de « Studio de la Victorine ». Depuis les années 2000 les studios sont délaissés par le cinéma. Le matériel trop ancien est la cause principale de cet abandon, mais aussi le problème du bruit qui se fait davantagesentir avec l’urbanisation puisque ces studios se situent à moins d’un kilomètre de l’aéroport. 

Ainsi les studios de la Victorine ont eu des débuts très difficiles et ont été vendus et revendus maintes et maintes fois, mais ont aussi connu un âge d’or étincelant qui inspira plus d’un réalisateur. Malheureusement, aujourd’hui, les studios niçois de la Victorine ne sont plus que des fantômes historiques du cinéma.
Hasna Bensadek, 1ère D

1 commentaire:

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