mercredi 25 septembre 2019

De "Fantasmagorie" à" Princesse Mononoké", une évolution fulgurante

Bonjour, bonsoir, chers lecteurs !

Aujourd’hui, on va vous parler cinéma d’animation !

Si je vous dis cinéma d’animation, vous pensez « dessin animé », et vous n’avez pas tort ! Le premier vrai film d’animation, intitulé Fantasmagorie, fut projeté en séance publique et payante le 17 août 1908. Il y a plus de cent ans ! Le fameux créateur de ce court métrage se nomme Émile Cohl. Il a réalisé seul ce petit film d’une minute quarante secondes. Un travail énorme pour créer cette petite bulle d’air frais !

Émile Cohl avait alors cinquante ans, et avait derrière lui une longue carrière de dessinateur. Il était surtout connu pour ses caricatures.

Le principe du dessin animé avait été découvert en 1892 par Émile Reynaud, avec son théâtre optique. Peu après la naissance du cinématographe avec la première projection publique payante des frères Lumière le 28 décembre 1895, l’Américain Stuart Blackton découvre le principe de la prise de vue image par image, c’est-à-dire le principe du cinéma d’animation. Il faut 24 images par seconde pour créer l’illusion du mouvement. On peut ainsi créer de l’animation avec des dessins, des marionnettes, des bonshommes en pâte à modeler, ou différents objets, une extrême variété qui laisse aux artistes une grande liberté.

Pour Fantasmagorie, Émile Cohl décide de faire un dessin à la craie sur un tableau, le prend en photo, puis refait ce même dessin avec une légère variante avant de le reprendre en photo, et ainsi de suite. Quand on projette les photos les unes à la suite des autres, le dessin donne l’impression de bouger !



Le fantoche d'Émile Cohl
Dessin de Gaëtan Launay

Ce petit film en noir et blanc paraît étrange, aux spectateurs d’aujourd’hui, voire dérangeant. On dirait qu’il a été fait par un amateur, car les personnages sont filiformes, dessinés en « bâtons », sans décor en arrière-fond pour plus de simplicité. Émile Cohl a choisi de travailler la ligne, pour se concentrer sur l’animation puisqu’il travaillait seul. L’histoire n’est pas très prenante, elle ne tient pas debout : les différentes scènes n’ont pas de rapport entre elles, et l’ensemble reste absurde, même après plusieurs visionnages. En effet nous voyons un personnage dans un théâtre, une maison, illustrant quelques scènes de l’époque. Personnages et objets se transforment : le personnage en fleur, l’éléphant en maison… Ces personnages filiformes, appelés « fantoches », font toute sorte de gags burlesques. Cependant pour les gens de 1908, cela devait être génial ! Ils étaient impatients de voir un dessin qui bouge, c’était une véritable attraction.

Émile Cohl partit ensuite aux Étas-Unis pour présenter son travail. Les Américains reprirent sa technique (sans lui payer de droits d’auteur!) et développèrent l’industrie du dessin animé, avec Walt Disney. Après la Seconde Guerre mondiale, les Japonais imitèrent à leur tour Disney et développèrent un genre de dessin animé spécifiquement japonais, l’anime.

En 1997, 89 ans après Fantasmagorie, sort sur les écrans un long métrage d’Hayao Miyazaki, Princesse Mononoké. Nous avons visionné la bande annonce du film : quel progrès depuis Émile Cohl ! On observe une évolution fulgurante : tout d’abord Fantasmagorie met en scène des personnages simples à dessiner, alors que Princesse Mononoké montre des personnages travaillés, des dessins magnifiques avec beaucoup de détails, sans oublier les couleurs et le décor sublime en arrière-plan qui ne figurent pas dans l’oeuvre d’Émile Cohl. Néanmoins, tous deux ont travaillé les transformations et les métamorphoses de l’image, notamment chez Miyazaki avec le dieu de la forêt qui passe de sa forme de cerf à sa forme surnaturelle. Le réalisateur japonais a approfondi cette technique grâce au travail collectif et à l’avancée technologique, qui a par exemple permis d’avoir du son et de travailler le rapport entre l’image et la musique avec Joe Hisaishi. L’histoire confuse de Fantasmagorie a été remplacée par un film d’action construit, qui raconte une histoire intéressante, avec des combats et la présence d’une héroïne, une guerrière, qui décide et qui agit seule. Fantasmagorie est basé sur l’humour et le burlesque, alors que Princesse Mononoké amène à une réflexion philosophique sur la relation de l’homme avec les animaux et la nature.

On constate que le cinéma d’animation n’est pas réservé aux enfants, et la comparaison entre Fantasmagorie et Princesse Mononoké rend compte de la rapidité d’évolution des dessins animés, qui encore aujourd’hui continuent d’évoluer grâce au numérique.

C’est tout pour aujourd’hui !


Margaux Biédal, Thomas Crépin, Charlotte Delahaye, Manon Giovanni, Gaëtan Launay - 2nde 3

samedi 21 septembre 2019

L'envers du décor

 Septembre 2019

Nouvelle année scolaire, nouvelle organisation du lycée, nouveaux projets... Le lycée Pierre Bayen accueille désormais l'option Cinéma Audio Visuel et sa première promotion, tandis que le Projet Méliès s'ouvre à un nouveau public, qui, nous l'espérons, se laissera lui aussi entraîner par l'amour du cinéma, source d'émotions inoubliables !

Le thème choisi cette année est celui de l'envers du décor : que se passe-t-il dans les coulisses du théâtre, du cinéma, de la télévision ? Comment travaillent tous les acteurs de ce travail collectif, qui disparaît devant l'évidence du résultat final, qui procure au spectateur divertissement, émerveillement, dans l'ignorance des longs efforts qui l'ont précédé ? Comment s'établit le lien entre la vie personnelle et la vie professionnelle chez ces techniciens du spectacle? Lubitsch, Truffaut et Pollack nous permettront d'entrer dans le quotidien d'une troupe de théâtre ou d'une équipe de tournage.

Cette année encore, nous participerons au festival War on Screen. Nous aurons la chance en particulier de bénéficier de la présence de Bertrand Tavernier, qui nous fera profiter de son regard de cinéaste sur un film qu'il aime, une autre façon d'entrer dans l'envers du décor...

Enfin, nous irons bien sûr à la Cinémathèque pour remonter à la source du 7ème art, découvrir les circonstances de sa naissance et le travail de ses créateurs. Avec l'exposition temporaire Vampires, nous retrouverons l'un des plus grands mythes modernes, indissociable du cinéma depuis sa création. Nocturne et séducteur, éternellement vivant,  le vampire ne serait-il pas quelque part la métaphore du cinéma lui-même, fantasmagorie nourrie de la vie des hommes, et qui ne cesse de les fasciner ?

Et comme le cinéma appelle au partage et à la création, n'hésitez pas à nous transmettre sur ce blog vos articles et vos textes ou dessins. Si certains se sentent eux aussi l'envie de tourner, ils peuvent participer à l'élaboration d'un court métrage, avec l'appui de M. Gauthier et de M. Barrière, court métrage qui sera projeté au mois de juin dans la salle de conférences du lycée Bayen en séance publique.

Et maintenant, place au spectacle ! Ouvrez vos yeux, vos oreilles et votre coeur à la magie du cinéma !