mercredi 29 octobre 2014


Israélienne ou Palestinienne ?


Self Made raconte l’histoire de deux femmes. L’une est israélienne,  Michal, c’est une artiste connue qui, suite à une opération, se retrouve amnésique. L’autre, Nadine, est palestinienne, elle vit chez sa tante et doit passer un check-point pour aller travailler à l’arrière d’un entrepôt. Les deux sont introverties et vivent dans un monde qui leur est propre. Michal, totalement perdue, cherche à retrouver son passé. Tandis que Nadine, qui entretient une relation assez particulière avec les clous, perd son travail. Au check-point que Nadine traverse tous les jours elle se fait arrêter à cause des clous dans ses poches. Michal passe par le  check-point et se fait aussi arrêter car elle n’a pas ses papiers. Les deux femmes se retrouvent dans un enclos et un soldat, qui a pour ordre de ramener Michal chez elle, se trompe et emmène Nadine à la place. Elles se redécouvrent au travers
de la vie de l’autre.
 SELF MADE
http://waronscreen.com/film/61/self-made

La photographie du film est très bien réalisée. Les premières minutes du film sont époustouflantes, la violence arrive par surprise dans un univers glacial. Il y a aussi un univers poétique comme l’œuvre de Michal sur le mur au milieu de nulle part. Les personnages sont attachants, en particulier Michal qui dégage une impression de froideur et aussi paradoxalement de fragilité extrême. Sa coiffure lui donne un air atypique et rend son visage plutôt dur. Ses vêtements et même son corps très mince nous renvoient cette image de fragilité.  Les actrices jouent à la perfection les rôles de deux femmes totalement désorientées qui perdent tout  le contrôle qu’elles ont sur leur vie.

La toile du fond c’est la vision critique du conflit israélo-palestinien par la réalisatrice. Elle a reconstruit un check-point dans un univers désertique  pour montrer son absurdité. Et les œuvres d’art qu’elle donne à voir sont extrémistes. Ne voulant pas d’enfants, Michal s’est fait colorer et retirer l’utérus pour en faire un sac ! Elle en a perdu toute mémoire. Cette expression artistique pose aussi le problème de la maternité voulue par Nadine et refusée par Michal. C’est le véritable thème du film, c’est par là que s’exprime la violence.

Le scénario souffre cependant d’une trop grande complexité au point de devenir incompréhensible. Pour ajouter à la confusion ambiante un soldat et tous ses problèmes personnels se greffent à l’histoire de Michal et Nadine. Malgré tout l’échange entre les deux femmes, totalement invraisemblable démontre la similarité de leur situation et au-delà de leur peuple. A partir de  l’échange et jusqu’à la fin du film le nombre de questions s’accroît. Et la fin nous laisse pantois. Elle n’apporte aucune réponse et donne l’impression qu’une partie du film a été oublié au montage.

Self Made de Shira Geffen, film israélien, 109 minutes, 2014

Film à voir. ***


Inès Duquenois 2d2

samedi 25 octobre 2014


La nuit du chasseur : entre l'amour et la haine il n'y a qu'un pas...


amazon.com

synopsis : La nuit du chasseur est un film américain réalisé par Charles Laughton en 1955 . Le film se passe dans les années trente en pleine période de crise économique. Ben Harper , poussé par la volonté de subvenir aux besoins de sa famille , va commettre un braquage , et juste avant de se faire arrêter il confie l'argent à ses deux jeunes enfants John et Pearl . Arrêté, il est condamné à être pendu pour le double meurtre du banquier et d’un employé. Il partage sa cellule de prison avec un pasteur nommé Harry Powell, qui cherche à savoir ce qu'il a fait de son butin. Libéré de prison Harry Powell fera tout pour séduire la veuve et récupérer l'argent...
un film aussi merveilleux et déroutant que possible...


www.commeaucinema.com
dès le début du film nous nous retrouvons plongés dans une atmosphère merveilleuse aux allures de conte pour enfants...
dans un premier temps je trouve que le choix de Charles Laughton de tourner son film en noir et blanc en pleine essor de la couleur est très astucieux car cela rajoute une netteté au film et une touche prenante de réalisme à travers ce merveilleux chaos. Le film, vrai casse-tête du cinéma, reproduit à la fois l'ambiance du thriller, du film d'horreur ou encore des films noir et des contes... C'est d'ailleurs ce qui fait toute la réussite du film  refusant de se glisser dans un modèle prédéfini, empruntant les codes esthétiques d’un genre pour les appliquer à un autre . Malgrè quelques passages maladroits et certains sentiments peut-être mal exprimés notamment à travers le personnage de John. La nuit du chasseur à travers tout son côté imparfait est très fort et captivant

un film qui nous tient en haleine...

l'histoire très prenante est soulignée par un très bon jeu d'acteurs et notamment celui de Robert Mitchum ( Harry Powell) qui donne à son personnage des aspects de tueur en série grotesque. L'ambiance générale du film s'exprime aussi à travers la musique ( Walter Schumann) qui à certains moments prend le dessus sur les personnages eux-mêmes.



http://www.cine-partout-toutletemps.fr

Ainsi la nuit du chasseur est pour moi un chef d'œuvre du cinéma classique.Effectivement nous pouvons avoir quelques  a priori car c'est un film qui a été à maintes reprises critiqué.Mais avant toute chose nous passons un très bon moment devant ce film alors je vous conseille,si cela n'est pas déjà fait, d’aller le voir.
 
 
                                             M.N 1L2

 


 

 

mercredi 15 octobre 2014

INTERROGATOIRE



THE GREEN PRINCE de Nadav Schirman
Allemagne / Royaume-Uni - Documentaire - 1h35

Ce thriller réaliste raconte l'histoire de l'une des sources de renseignements importantes d'Israël, fils d'un des chefs suprêmes du Hamas. Sous le nom de code "Le Prince Vert", il est recruté pour espionner les siens pendant plus d'une décennie...

The Green Prince est-il ingénieux et passionnant par sa réalisation ? Comment pourrait-on le nier en voyant l'astuce avec laquelle Schirman parvient à joindre la mise en scène et l'histoire de Mosab Hassan Youssef ? En effet,  l'épopée de ce palestinien, qui collabore avec Israël et est, donc, souvent confronté à des interrogatoires, est racontée, justement, sous forme d'interrogatoire.
Qu'en est-il du scénario ? Etant un documentaire, le film se devait de coller au véritable récit de Mosab et Gonen (les deux acteurs) et, comme l'histoire s'étend sur plus d'une décennie, le scénariste risquait de concevoir un script qui tire en longueur avec des changements de situation qui se font rares. Pourtant, l'organisation en partie crée un crescendo pour le spectateur au niveau de l'attachement aux personnages, de l'émotion prenante mais aussi du suspense haletant, alors que la barre est déjà placée haut dès les premières répliques. On se retrouve alors embarqué dans une intrigue riche en rebondissements. En revanche, The Green Prince n'a pas vraiment pour but d'expliquer le conflit israëlo-palestinien mais plutôt de dénoncer la violence de la guerre et de traiter le sujet de la trahison et de l'amitié impossible.
Et les dialogues ? Ils apparaissent si réalistes, si sincères qu'on croirait qu'ils sont spontanés, d'autant plus que les acteurs, Mosab et Gonen, jouent leurs propres rôles. Leur construction contribue au délicieux suspense qui ne desserre pas une minute son étreinte. Les personnages nous offrent avec une grande générosité un témoignage troublant et déchirant. On sent la vibration de leurs voix en retenant un sanglot, on sent la rage qu'ils tentent d'expulser à travers ces paroles, on sent leurs doutes, leurs désillusions et même leurs certitudes leur torturer l'esprit.
En conclusion ? The Green Prince réalise un sans-faute et nous livre une oeuvre touchante et d'une grande virtuosité, dans le cadre du conflit israëlo-palestinien. Rien à redire.


Marion Pourrier.

mardi 14 octobre 2014

Excalibur non mais quelle allure !


Parlons de ce film américano-britannique, sorti sur les écrans en 1981…Appartenant au genre fantastique, il est à mon goût bien inscrit dans la bizarrerie et transporte ses spectateurs dans un univers des plus étranges. Excalibur  marie de façon fluide la guerre à la magie, rendant cette boucherie plus « douce ». Pour l’époque, la réussite des effets spéciaux est là… L’histoire est sensée, réunissant des éléments historiques. Le film est captivant presque du début à la fin, malgré certains moments où l’on décroche, notamment dans les scènes de combat à l’épée, peu réalistes… C’est un film relativement léger, qui pourtant, provoque des émotions assez diverses, mais très peu profondes, telles que la tristesse, la peur, l’impatience, l’interrogation… On peut noter l’objectivité de la caméra tout au long du film laissant place au suspens. Les plans généraux du début ainsi que les nombreux plans d’ensemble permettent de parfaitement se situer dans le cadre spatio-temporel. Il y a dans ce film beaucoup de scènes dramatiques pour mettre en relief les différents thèmes abordés : la maternité, l’amour, la guerre, la magie, les liens de parenté, etc. Ces scènes dramatiques interagissent toutes avec un choix de musiques, pour la plupart de Carl Orff, qui transmettent parfaitement les sentiments exprimés aux spectateurs. On remarque une diversité admirable des héros de l’histoire, n’attribuant pas tout le pouvoir à un seul et unique personnage, mais pourtant, mon attention a été retenue principalement par Merlin dont on ne connaît presque rien de l’identité, de la source du pouvoir, tout en étant l’élément fondamental de l’histoire. Il y a un certain retrait de ce personnage, qui lui donne encore plus d’intérêt, et surtout d’efficacité…

Ainsi, dans Excalibur  l’histoire du roi Arthur et de la Table Ronde est très bien reconstituée, dégageant beaucoup de beauté. Le gros bémol  est le manque de crédibilité avec des scènes et des éléments invraisemblables… Mais Excalibur  est surtout un film sur l’humanité, sur les gens qui privilégient leur soif de pouvoir aux dépens des autres ainsi que l’impact de ce pouvoir sur le genre humain.


Cloé Godard, 1ère L2.

Canopy, entre le bien et le mal.

Ce film raconte d'une manière originale la survie d'un soldat perdu dans la belle jungle de Singapour. A travers des travellings avant et arrière principalement, l'impression d'infini de la nature est amplifiée. Ses animaux et sa végétation sont révélés par de nombreux bruits qui avancent avec la naissance d'une amitié entre le personnage principal et un soldat chinois. Ces deux hommes ne parlent pas la même langue mais comprennent les sentiments de l'autre et se soutiennent dans ces aventures et péripéties qui jouent avec la mort. Pour mettre en valeur les nombreux sentiments du courageux soldat, il est utilisé le plus souvent des plans rapprochés. Pour  suggérer la peur, la méfiance ou encore lorsqu'ils font des cauchemars, le très gros plan est utilisé. Cette peur de se faire trouver par les ennemis, cette peur de mourir, cette peur de perdre l'autre, se mélangent avec la beauté, le calme et la sérénité de la nature inconnue. Ces deux éléments complètement opposés font naître en nous la crainte et l’éblouissement.

 www.veooz.cor

Fort Bliss est un très beau film.  L’histoire est émouvante et la mise en scène, les acteurs et le son fonctionnent bien. Mais Canopy me semble meilleur car l'amitié entre les deux personnages principaux est racontée et progresse certes avec beaucoup moins de langage ou pratiquement pas, mais de ce fait elle paraît beaucoup plus forte ; car normalement une amitié se forge à partir des mots et des échanges mais ici la confiance est gagnée gratuitement en un regard seulement.

Lucile Demongeot, 1ère L2.

lundi 13 octobre 2014


canopythefilm.com

Immersion dans la canopée de Singapour


Le festival « War On Screen » a présenté Vendredi 2 octobre, un film inédit : « Canopy ». L’histoire se passe dans la canopée de Singapour, un jeune soldat australien, Tim, se retrouve plongé dans une forêt vaste et dense, seul. Il va faire la rencontre d’un soldat chinois, lui aussi perdu dans cet environnement hostile.
Dès les premières secondes du film, le cadre est directement imposé avec le plan en plongée sur la forêt, montrant son immensité et sa densité ; lors de l’arrivée de Tim dans la canopée, un plan d’ensemble est tourné pour que le spectateur suive l’avancée du soldat dans la forêt. L’absence de musique est compensée par la multitude de tirs et d’explosions qui ne semblent pas très loin de Tim. De plus, lors de la rencontre entre les deux soldats, la méfiance et l’angoisse mutuelle sont accentuées par les gros plans sur leurs visages Ces plans permettent de « figer » l’image et de se concentrer uniquement sur les émotions des personnages. « Canopy » permet également une immersion totale dans la forêt de Singapour notamment grâce au travelling horizontal, le public voit donc par les yeux de l’un des deux soldats surveillant les environs, à l’affût du moindre mouvement. Le manque de dialogue est compensé par les bruitages très significatifs mais aussi par la musicalité de certaines scènes. Enfin, les dernières minutes du film laissent imaginer une suite possible auprès du public.
« Canopy » permet de voir les dégâts engendrés par la guerre sous un autre angle, d’avoir la vision d’un soldat australien et d’un soldat chinois. Le film raconte la création d’une forte amitié entre deux soi-disant « ennemis », qui deviennent non seulement des alliés mais aussi des frères de combat.
Le festival reste donc très enrichissant et constitue un rappel des guerres et des conflits dans le monde.

Emma Piètrement, 1ère L2.

dimanche 12 octobre 2014

Fort Bliss
Un peu d'amour dans ce monde de brutes 

Fort Bliss est l'histoire magnifiquement émouvante de Maggie Swann (Michelle Monaghan), soldat secouriste, qui rentre d'une mission de quinze mois en Afghanistan. Alors qu'elle s'attend à retrouver son fils de cinq ans dans la joie et la bonne humeur, elle se rend compte que la réalité est bien différente : son fils lui préfère Alma, la nouvelle copine de son ex-mari ( Ron Livingston).
Cette histoire, dépourvue de faux semblants, montre la vérité, seulement la vérité. Elle nous montre, tout d'abord, la guerre. Un peu, mais c'est assez pour nous apprendre tout ce qu'il y a à savoir. Nous assistons aussi à ce fameux "retour à la civilisation" après des mois et des mois de mission ; aux cauchemars, et à la redécouverte de ces petites choses de la vie auxquelles on ne prêtait pas la moindre attention avant.
Cette histoire nous raconte quelle place l'armée laisse aux femmes ; mais aussi, à travers le personnage de Maggie, les forces, les faiblesses de ces femmes soldats, la difficulté qu'elles ont à s'affirmer en tant que soldats, puis en tant que femmes.
Le film traite de ces préjugés de la société, pour les femmes qui "abandonnent" leur famille pour leur travail, avec une grande subtilité, notamment grâce au personnage de l'ex-mari, qui ne comprend pas que Maggie choisisse son travail avant sa famille. Même lorsqu'elle lui explique que des personnes ont besoin d'elle, là-bas, en Afghanistan, et qu'elle doit y aller.
Nous sommes donc confrontés, on même temps que Maggie, à plusieurs questions, d'importance variable, tout au long du film. Une seule ressort vraiment :
" La famille, ou le devoir ?"
Avec Fort Bliss, Claudia Meyers réussit, grâce à un scénario original et des personnages travaillés à la perfection, à nous émouvoir, à nous faire trembler.
Du début à la fin.

Official trailer : http://www.youtube.com/watchfeature=player_embedded&v=kWLtr0xYI7E

Clothilde Rhodes, 1ère L2
FORT BLISS, DON’T FORGET


cinema.jeuxactu.com

J’ai beaucoup aimé ce film tout d’abord parce que j’ai trouvé le sujet original. En effet, il met en évidence l’histoire d’une femme secouriste dans l’armée américaine tiraillée entre sa passion pour son pays et son amour pour son fils. Le spectateur est immédiatement touché par le rôle du personnage principal interprété par Michelle Monaghan, une brillante actrice. Derrière ce film, se cache une histoire personnelle, celle de la réalisatrice Claudia Myers, qui a créé Fort Bliss afin de montrer un autre côté de la guerre, peu évoqué au cinéma de nos jours et également pour mettre en relation le métier de militaire ainsi que le rôle de mère célibataire.
Le film montre que ce sont deux statuts difficiles à concilier. Cette maman compliquée, au mental d’acier et pourtant loin d’être parfaite va subir un voyage physique et émotionnel à la fois. Il faut souligner que les émotions sont parfaitement mises en valeur grâce aux nombreux gros plans sur les visages des personnages de manière à toucher le spectateur. A travers leurs regards, leurs expressions, nous éprouvons de l’empathie pour eux.
De plus, Fort Bliss rappelle la place des femmes dans l’armée. Bien qu’elle soit infime (15% de femmes dans l’armée américaine) elle est tout de même essentielle puisqu’ici, Maggie est une femme qui peut s’avérer être plus forte qu’un homme. Le film nous fait également comprendre jusqu’à quel point un militaire peut être dévoué à son pays.
La réalisatrice a voulu mentionner que la guerre détruit un pays, une armée mais elle peut aussi détruire des repères et un contexte familial comme nous pouvons le voir avec la relation entre la mère et son fils. Elle nous a également confié avoir fait beaucoup de recherches pour son film, c’est pour cela qu’il a parfois un aspect de documentaire.

Le festival War on screen

J’ai trouvé le festival très bien organisé et intéressant car j’aime beaucoup les films sur le thème de la guerre. Je pense que c’est une bonne idée de faire voter les spectateurs à la fin de chaque film. Les rencontres avec les réalisateurs et les acteurs principaux sont vraiment passionnantes car elles permettent de comprend plus de choses au sujet des films.
A ma grande surprise, j’ai beaucoup aimé le film Canopy, je ne pensais pas pouvoir apprécier un film où les personnages parlent peu. L’histoire m’a moins touchée que celle de Fort Bliss mais c’est tout de même un film captivant et très bien tourné, je trouve. Cependant, je n’ai pas vraiment trouvé d’intérêt pour le film Excalibur, beaucoup trop long et bien moins surprenant que les deux autres films de la sélection.
Pour finir, je garde un bon souvenir de ce festival et j’espère y retourner l’année prochaine.



Loreleï Verdier, 1ère L2