lundi 28 octobre 2013



Le cinéma à Châlons !

Exposition du 13 septembre au 26 octobre à Châlons

Nous avons commencé la visite par le visionnage d'un film. Sous la forme d'une enquête, parodie d'une série B, nous avons ainsi découvert l'histoire du cinéma à Châlons, et son histoire générale. Qui aurait pu croire que cet art, aujourd'hui reconnu comme tel, était auparavant une simple attraction foraine. Aussi, les premiers films pouvaient être vus au cirque, puis au théâtre, ou encore en plein air selon les années. Des salles fixes furent ensuite aménagées, à différentes adresses, à différentes dates. En 2002, le multiplex a ouvert en périphérie. Un regret par rapport à l'américanisation du cinéma, au manque de convivialité se fait sentir chez les différents témoins interviewés. Ils nous le transmettent  : on aurait aussi aimé connaître les jeux de devinette durant l'entracte, rencontrer Jean Gabin de passage dans notre ville, connaître des films autres que des produits purs et durs de consommation. La Comète nous le permet depuis quelques années, en nous proposant des films dits d'auteurs, en version originale... et c'est tant mieux !

Une fois le film terminé, nous avons ensuite fait un petit voyage à travers le temps en regardant les vitrines. La lanterne magique. Un nom mystérieux. Il s'agit en réalité de l'ancêtre du cinéma, inventée dès le XVIIème siècle. De nombreux spécimens nous étaient proposés, datant du plus ancien de 1850, jusqu'à des lanternes électriques. Nous avons aussi vu une colleuse, appareil particulier qui permettait de coller bout à bout de petites séquences pour créer un long film.

Bien que rapide, cette exposition était enrichissante et le film surprenant.

Un anonyme de 1ère L2

jeudi 24 octobre 2013


Exposition « Le Cinéma à Châlons »

Une image populaire du cinéma


Du 13 septembre au 26 octobre se tient à la BMVR une exposition qui rejoint le thème très abordé du cinéma et celui beaucoup moins reconnu de sa place dans notre ville. Nous nous y sommes rendus le 15 octobre accompagnés de nos professeurs de Français et d'Histoire.

Les murs de la salle d'exposition ainsi que les baies vitrées sont recouverts de noir, ce qui donne l'impression d'être dans une salle de cinéma, en effet, une partie de la pièce est consacrée à la projection d'un film de 45 minutes

A mi-chemin entre la parodie de film noir et le documentaire, ce film nous montre l'histoire d'un détective privé, armé de sa Super-8, se lançant sur les traces de l'histoire des cinémas à Châlons. On découvre ainsi que même si la ville ne dispose plus que de la salle de cinéma de la Comète, et du Méga CGR, elle a vu naître et mourir en son sein de nombreuses salles au cours du siècle dernier. De l'Alhambra Cirque au Vox, en passant par de nombreuses salles improvisées dans les cafés et théâtres, l'histoire de Châlons et de ses environs est intimement liée au cinéma. On apprend par exemple que Jean Gabin a tourné à Châlons !

Les propos du film sont étayés par des témoignages d'habitants ayant connu les anciennes salles et nous racontant quelques anecdotes intéressantes, telles que les jeux auxquels se livrait le public avant la projection. C'est une image populaire du cinéma qui nous est renvoyée, celle des petites salles pleines de charme, et d'une époque où une sortie au cinéma était bien plus importante pour les gens qu'aujourd'hui.

L'exposition est complétée par plusieurs vitrines éparpillées dans la salle, présentant des fonds des archives municipales, des musées et de la bibliothèque elle-même : on découvre des objets surprenants, des lanternes magiques, un posographe, une visionneuse colleuse...

L'exposition « Le Cinéma à Châlons », d'apparence modeste, est en réalité une mine de savoir, nous donne un nouveau regard sur notre commune et permet une immersion dans l'univers du cinéma du siècle dernier.


Maxime PARISOT 

dimanche 20 octobre 2013



ALABAMA MONROE

           
            L'histoire d'amour sans fin d'Élise et Didier, une histoire aussi émouvante que dramatique où il est difficile de repartir sans avoir pleuré.
Elle, est tatoueuse. Lui, est musicien et chanteur de bluegrass. Ils se rencontrent, se cherchent, se découvrent et finissent par se trouver. Nait alors un amour entre eux si pur et si puissant que seules les images peuvent contester ce qui s'avère être l'inexplicable. De leur idylle nait à son tour une passion commune pour la musique, ainsi qu'une inattendue surprise: Maybelle.
            La vie dont tous deux rêvaient ne pouvait être plus belle jusqu'à ce qu'ils apprennent que leur adorable petite fille souffre d'un cancer. Le film se focalise alors non seulement sur les sentiments , mais aussi sur la terrible lutte contre le destin et la maladie. L'espoir laisse vite place à la désillusion et bientôt leur histoire si parfaite devient un véritable cauchemar.
            Une importante remise en question sur les priorités que nous impose la vie, sur l'amour que l'on porte aux personnes qui nous sont les plus chères. Quand on perd notre raison de vivre, pourquoi survivre? L'amour est-il plus fort que la mort? Ce film appuie sur des questions bien délicates et douloureuses. Ils sont pourtant faits l'un pour l'autre, ils se le sont promis: pour le meilleur et pour le pire, dans la joie comme dans la peine, dans la santé comme dans la maladie, jusqu'à ce que la mort les sépare...
            Renversant, bouleversant, aucun mot n'est assez fort pour décrire la beauté de ce film.
Nous ne pouvons que regarder, constater et se rendre compte à quel point la vie est un cadeau et la mort une mystérieuse injustice.
            Magnifique, fort et poignant, du grand art qui nous offre des instants de grâce et de réflexion dans un monde où les émotions et les interrogations ne sont plus de mises. Les acteurs sont formidables de vérité, le scénario traite avec justesse des choses dramatiques. La musique est sensationnelle. C'est un hymne à l'amour, un hymne à la vie...
Amandine Haller

samedi 19 octobre 2013


Exposition à la bibliothèque Georges Pompidou.
« Le cinéma à Châlons. »


J'ai beaucoup aimé cette exposition.

D'une part parce qu'elle m'a permis d'apprendre un grand nombre de choses sur le cinéma en général, mais aussi et particulièrement sur le cinéma à Châlons. J'ai pu y apprendre le nom de quelques machines comme le « Pathé Baby » qui est un projecteur à domicile à un prix relativement convenable ; ou encore le posographe, la visionneuse colleuse, la lunette stéréoscopique...

J'ai aussi pu faire un voyage à travers le temps, grâce au film (45 minutes). Au cours de celui-ci, j'ai appris qu'un certain nombre de films avaient été tournés à Châlons, que plusieurs célébrités étaient venues ici-même, à Châlons-en-Champagne, pour des interviews, des tournages, des rencontres... comme la célèbre star du cinéma français, Jean Gabin, venu tourner dans les environs de Châlons.

De 1907 à aujourd'hui, il y a eu en tout 11 cinémas à Châlons-en-Champagne (sans compter les bistrots et les cafés, qui pour certains on servi de salles de projection). Le premier cinéma de Châlons, donc en 1907, fut L'Alhambra Cirque, puis s'ouvrirent l'Excelsior Cinéma en 1919, le Ciné Variétés en 1924, le Rex en 1933, le Ciné Renaissance en 1931, l'Etoile Ciné en 1933, le Roxy en 1934, le Ciné Pasteur en 1930, le Ciné Croix Dampierre en 1973, le Ciné Majestic en 2002 et enfin la Comète en 2010.

D'autre part, j'ai particulièrement apprécié cette exposition du fait que je suis passionné par le cinéma. J'aime l'impact que les messages de certains films peuvent avoir sur la société, le jeu des acteurs, ce que le réalisateur veut faire passer par certains déplacements, certains regards, certaines paroles... Mon rêve est de devenir acteur de cinéma, donc j'aime analyser les personnages, je me nourris d'eux, en quelque sorte, je vis avec eux. Le cinéma me fait rêver, voyager, si bien que voir à travers cette exposition, cette magie de fonctionnement qu'est le cinéma, les techniques de tournages... m'a profondément intéressé.

Après avoir vu cette exposition je me dis : « J'aimerais tant vivre au moins une journée en 1907, date de l'ouverture du premier cinéma de Châlons, où dans l’esprit des gens, aller au cinéma n'était pas une simple banalité du quotidien comme le pense le monde actuel, mais au contraire un moment magique... »

« C'est du vent le cinéma, de l'illusion, des bulles, du bidon.  »
Jean Gabin.

Marvin Judas



vendredi 18 octobre 2013

Exposition «Le Cinéma à Châlons»

Du 13 septembre au 26 octobre se tient à la bibliothèque Georges Pompidou une exposition ayant pour thème le sujet très peu exploité du cinéma à Châlons.

Le mercredi 15 octobre notre classe s'est rendue à cette bibliothèque dans le centre ville. N'étant pas né à Châlons, j'avais tout à apprendre lors de cette exposition : le «Ciné Majestic» et «La Comète» étaient mes seuls repères s dans cette ville. Une fois arrivés dans la petite pièce qui renferme l'exposition, on nous fit regarder en premier lieu un court documentaire, d'une trentaine de minutes, sur ce fameux sujet du cinéma châlonnais. Le documentaire commence comme un film noir : armé de la mythique caméra super 8, un détective part enquêter sur les traces du cinéma dans notre ville de Châlons. Ce documentaire s'est avéré être une véritable mine d'or, retraçant l'apparition des salles de cinéma dans les bistrots jusqu'à l'arrivée du Ciné «Majestic», fruit de l'américanisation. Je n'aurais jamais cru que le cinéma était si ancré dans cette ville, et je savais encore moins que le Cirque avait été autrefois la première salle de projection de Châlons. Ce documentaire dévoilait au fur et à mesure d'anciennes salles de cinéma toutes différentes les unes des autres, telles que le «Rex», un cinéma en plein air qui faisait office de guinguette où l'on pouvait boire, manger, danser tout en regardant un polar ou bien un film comique. Mais je fus encore plus étonné d'apprendre que l'Église avait joué un grand rôle dans l'implantation du septième art à Chalons avec l'ouverture de «l'Étoile Ciné» ainsi que du «Ciné Pasteur».

Cependant ce documentaire, bien que très instructif, n'est pas le seul atout de cette exposition. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à regarder tous les outils et autres machines de l'époque de la bobine dans quatre vitrines côte à côte. Encore une fois, peut-être parce que je ne suis pas un grand spécialiste du l'histoire du cinéma, je découvris l’ancêtre de la caméra : la lanterne magique.




Lanterne magique
www.heeza.fr

Dès 1922, il existait déjà des projecteurs pour enfants portant le nom de «Pathé Baby», permettant aux enfants de projeter eux-mêmes des films qu'ils pouvaient louer. Drôle d'objet aussi, la visionneuse colleuse, un outil indispensable pour la création de films car il permettait le montage de deux bobines entres elles, créant ainsi un film entier à partir de toutes les scènes.

De nombreux autres objets tels que le posographe qui mesure la lumière, la lunette stéréoscopique ainsi que des caméras petites et maniables des années 50 auraient mérité que je parle d'eux davantage mais cela serait trop long.

Ainsi, cette exposition sans prétention aucune s'est avérée d'une grande qualité, que ce soit avec le documentaire ou bien les vitrines. La bibliothèque Georges Pompidou peut être fière de cette exposition. Ce fut une expérience enrichissante que j'aimerais bien renouveler, peut être en allant à la prochaine exposition de la bibliothèque.

Antoine Stawski

dimanche 13 octobre 2013


La Grande Illusion

En 1916, lors de la Première guerre mondiale, la capture du lieutenant Maréchal et du capitaine de Boeldieu, par l'armée allemande, amène les deux hommes dans un camp de prisonniers.  Rapidement, un fort sentiment de camaraderie se noue entre eux et leurs compagnons de cellule, notamment avec le Juif Rosenthal, avec lequel ils projettent de s’enfuir . Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont  emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein.  Une amitié surprenante se crée entre l'Allemand et le Français de Boeldieu, deux aristocrates que seule la nationalité oppose. Une nouvelle évasion se planifie, dans laquelle seuls deux prisonniers pourront s'échapper pendant que d'autres risqueront leur vie ...

D’abord récit de prison comprenant de nombreux personnages, le film se rapproche et se resserre, tel un lent travelling, sur quelques individus emblématiques. C’est à la fois un récit d’évasion palpitant et une aventure humaine.

A la veille de la deuxième Guerre Mondiale, Renoir nous présente un univers où coexistent différents mondes, différentes nations, aux différentes cultures, dans lesquels les hommes s'entendent et vivent ensemble. Un univers humaniste où l'on « peut faire la guerre poliment » Dans ce film, Renoir exprime sa foi en l'homme, en chaque individu. C’est la société seule, qui pousse les hommes à s’affronter et à se haïr.

La Grande Illusion aborde le thème de la guerre avec une philosophie humaniste et pacifiste. Présente avec le thème, sa dure réalité n'est pas vue par le spectateur. Renoir a choisi de nous faire entendre la guerre par les dialogues, les sons et la musique la mettant sans cesse en valeur.

La Grande Illusion, un film à voir et à entendre !

De la chanson militaire au chant partisan, en passant par l’hymne national, c’est autour de chants emblématiques que se rassemblent d’abord les troupes, les peuples. Le film est émaillé de ces chants qui rappellent en arrière-plan la présence de la guerre.

Moment poignant, lorsque les soldats français et leurs alliés britanniques chantent la Marseillaise, au milieu de la pièce de théâtre de leur camp ! Le décalage entre le lieu et la solennité du chant renforce l’expression du patriotisme dans la scène.

La chanson est aussi un élément essentiel de la présentation des personnages, de leurs goûts, de leur éducation : musique populaire pour Maréchal, valse de Strauss pour les aristocrates . Si les deux univers sont d’abord confrontés et mis en parallèle, ils ne cesseront ensuite de se croiser et apporteront, de la même façon que les images, des éléments narratifs.

La musique est également associée au thème de l'évasion. Les deux exemples les plus démonstratifs sont ceux où Maréchal se retrouve au cachot après avoir chanté la Marseillaise, et l’autre lors de l'évasion dans le camp d’Alsheim. Dans le premier, Maréchal se voit offrir un harmonica par son geôlier, pour apaiser son angoisse d’être enfermé. Cet harmonica devient un instrument d’évasion, non pas à proprement parler mais bien comme une échappatoire à l’isolement et à l’enfermement.

Dans le deuxième exemple, la musique devient un instrument d’évasion. En effet, tous les prisonniers s'unissent pour jouer, à la flûte, l'air “Il était un petit navire”, accaparant alors l'attention des soldats allemands et permettant la fuite de deux d'entre eux.

Ainsi La Grande Illusion est une œuvre cinématographique mais aussi musicale. Sa bande sonore augmente le pouvoir narratif, elle oscille entre complémentarité et indépendance. L’interaction est indéniable, le son trouve sa justification. Le cinéma s’approprie et se munit, avec l’arrivée du parlant, d’une valeur supplémentaire qui participe de sa dimension artistique.


Un des plus grands chefs d’œuvre du cinéma français aux dialogues et aux interprètes inoubliables. Un drame poignant et un chant d’amour à l’humanité et la fraternité.

Gabrielle Sosson

JEAN RENOIR

Jean Renoir est un réalisateur et scénariste français, né à Paris le 15 septembre 1894, mort à Beverly Hills (Californie, Etats-Unis) le 12 février 1979.

En 1924, il réalise son premier film, un mélodrame social et poétique presque entièrement tourné en décors extérieurs, donnant le rôle principal à Catherine Hessling, son épouse, qui avait par ailleurs été l'un des modèles de son père... La fille de l'eau connaît un certain succès.

Dès cette époque, Jean RENOIR est habité par la mission de magnifier la femme. Pendant dix ans, il va la placer au tout premier rang de ses personnages, et jusque dans les titres : Nana, La petite marchande d'allumettes, La chienne, Madame Bovary.

Le Front populaire et la Seconde Guerre mondiale le poussent à une autre exploration : celle de la société en mouvement. RENOIR devient alors un cinéaste critique, soucieux de montrer à l'écran les grands problèmes de son temps, le peuple de ce pays, sa vie, ses joies et ses misères : La bête humaine, Les bas-fonds, La grande illusion, La règle du jeu sont ses plus grands chefs d'œuvre.

Fuyant les nazis et les collaborateurs, RENOIR s'installe à Hollywood où il croit un temps pouvoir continuer son combat. Mais l'Amérique accueille ce génie suspect d'opinions trop progressistes avec méfiance.

Pour contrôler complètement le sens de ses œuvres, le réalisateur devient producteur, mais les ennuis financiers commencent, et durent, malgré quelques grands films (L'homme du Sud, Le fleuve).

Vient l'âge de la nostalgie et du retour aux films «littéraires» (French cancan, Le carosse d'or, Le déjeuner sur l'herbe, Le testament du docteur Cordelier). Il clôt sa carrière avec un film-document autobiographique (Ma vie et mes films, 1974).

Jean Renoir aura, par ses films, grandement influencé le cinéma français et mondial. Il est considéré aujourd'hui comme un cinéaste majeur. Il a réalisé 34 longs métrages (parmi lesquels La partie de campagne, Le crime de Monsieur Lange, La Bête humaine, La Grande Illusion, La règle du jeu, French Cancan), ... 5 courts métrages, des pièces de théâtre, des livres... Jean Renoir est une icône nationale. Il a révolutionné le cinéma et a apporté beaucoup de choses à celui-ci.


LA GRANDE ILLUSION

La Grande Illusion est un film français de Jean Renoir sorti en 1937. Ce film est considéré comme un chef d'oeuvre du cinéma français et du cinéma mondial. Les scènes d'intérieur ont été tournées aux studios de Billancourt et Éclair à Épinay-sur-Seine. Les scènes d'extérieurs ont été tournées à Neuf-Brisach, à la caserne de Colmar, au château du Haut-Kœnigsbourg, dans une ferme près de Ribeauvillé et à Chamonix pour la dernière séquence.

Résumé du film 

Pendant la Première Guerre mondiale deux soldats français sont faits prisonniers par le commandant von Rauffenstein, un Allemand raffiné et respectueux. Conduits dans un camp de prisonniers, ils aident leurs compagnons de chambrée à creuser un tunnel secret. Mais à la veille de leur évasion, les détenus sont transférés. Ils sont finalement emmenés dans une forteresse de haute sécurité dirigée par von Rauffenstein. Celui-ci traite les prisonniers avec courtoisie, se liant même d’amitié avec Boëldieu. Mais les officiers français préparent une nouvelle évasion.

Marion Déquaire

samedi 12 octobre 2013



La Grande Illusion 

Jean Renoir s'affirme comme l'un des cinéastes phares des années 1930, il révolutionne l'histoire du cinéma notamment grâce à son penchant réaliste et à deux de ses œuvres majeures : La règle du jeu et la fameuse Grande Illusion. Il apporte aux spectateurs non seulement des images importantes mais aussi de la vie, de la fantaisie, de la féerie, du burlesque, de la théâtralité et un esprit à la fois de jeu et d'insolence.Dans ses films, le naturel naît de l'artificiel, et le faux rend hommage au vrai. En 1937, il réalise une série de films parlants d'une qualité de scénarisation impressionnante pour l'époque.

La Grande Illusion porte un regard pacifiste sur un sujet délicat et douloureux. C'est une nouvelle manière d'aborder le thème de la guerre à travers une neutralité presque totale. Il ne cherche pas à dénoncer un quelconque régime politique, certains actes historiques ou les horreurs que peuvent parfois commettre les pays. Il nous raconte une histoire, celle de prisonniers de guerre qui n'ont pour but que de retrouver la liberté, basée sur un grand esprit de légitimité. Ainsi nous sont présentés deux  hommes braves : le lieutenant Maréchal interprété par Jean Gabin et  le capitaine de Boëldieu joué par Pierre Fresnay. Tous deux sont envoyés en Allemagne suite à un crash aérien, capturés par les Allemands, mis dans un camp de détenus, où ils rencontrentde nombreux autres Français. Naissent alors une solidarité, une générosité et une honnêteté entre les deux soldats et quatre Français qui partagent la même chambrée. Bientôt ils se lient d'amitié et prévoient, ensemble, de s'échapper. Malheureusement pour eux, leur évasion ne pourra aboutir, tous étant déplacés par malchance dans un autre camp la veille du grand jour. 

Maréchal et de Boëldieu, plus soudés que jamais, vont après plusieurs tentatives de fuite être transférés dans un dernier camp fortifié en montagne. Comment vont-ils s'en sortir? Vont-ils enfin réussir à retrouver les leurs? 

Toute l'histoire se trame toujours et encore sur la grande illusion. La grande illusion de la liberté, de ce désir d'évasion qui vit en eux, et des liens très forts que tissent les personnages principaux.

La beauté du film vient de la croyance en l'homme que montre le réalisateur.

Contrairement aux autres films de guerre, il n'est plus question ici de violence et de cruauté.C'est un film indispensable aussi bien pour l'importance que revêt Renoir dans l'histoire du cinéma que dans le sujet lui- même qui reste incontournable.

" L'art du cinéma consiste à s'approcher de la vérité des hommes, et non pas de raconter des histoires de plus en plus surprenantes " conclura Jean Renoir. 

Amandine Haller.

vendredi 11 octobre 2013


La vie d'Adèle

Film original et poignant qui vous coupera le souffle.

            Adèle est une adolescente comme les autres, ou presque. L'histoire qui nous est racontée, c'est la sienne, c'est sa quête d'identité, ses amours, ses tourmentes, la découverte de sa personnalité.

            Sensible et élégant, ce film est cependant d'un tragique désarmant.

Comme toutes les jeunes filles de seize ans, Adèle va au lycée, a une bande d'amis, des parents attentionnés et de grands projets. Elle est pleine de vie.

Jolie et persuadée d'aimer les hommes, une rencontre surprenante va pourtant bouleverser sa vie. En quatre lettres : Emma, ou la fille aux cheveux bleus. Inattendue, mystérieusement insaisissable, inégalable en son genre, c'est le coup de foudre.

Très vite, la jeune Adèle se remet en question. Pas forcément prête à accepter cette nouvelle orientation, elle n'ose l'assumer devant son entourage. Mais obsédée par sa nouvelle rencontre, elle ne peut s'empêcher de la voir. Naît alors une amitié amoureuse, puis un désir incontrôlé entre les deux jeunes femmes qui donnera suite à une fabuleuse idylle.

Piégée entre deux visages, deux images, deux personnalités, Adèle se doit alors de mener une double vie qui la mènera à faire de nombreux sacrifices. Trouver l'amour de sa vie, oui. Mais à quel prix?

Saisissant, Abdellatif Kechiche, le réalisateur, réinvente l'amour, nous le montre sous un nouvel angle, n'a pas peur de montrer des images crues. Nous sommes fait prisonniers du tournage, si près des actrices que l'on vit avec elles, on les suit, parfois de très près. On est impliqué dans leur bonheur, dans leur peine, et leur désillusion.

Les actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, sont extraordinaires, saisissantes, on ne peut qu'adhérer.

A ne pas manquer, c'est une histoire qui pourrait vous marquer!


Amandine Haller.

Jean Renoir : un artiste engagé

Jean Renoir

Né à Paris en 1894 et mort aux États-Unis en 1979, Jean Renoir est un réalisateur français de cinéma. Fils du peintre Auguste Renoir, c'est en faisant la connaissance d'un des modèles de ce dernier, Catherine Hessling qu'il épousera par la suite, qu'il se met à la réalisation de films.

Amoureux de cinéma, il voit en elle le parfait modèle, cinématographique cette fois, pour l'élaboration de son art. La beauté de Hessling le conduit à la mettre en scène en 1924 dans un petit film intitulé tout simplement Catherine.

Jean Renoir se montrera déçu de l'œuvre achevée mais y découvrira une véritable passion pour la mise en scène cinématographique.Bien qu'ayant réalisé des films muets, Renoir marque surtout les esprits à l'époque du cinéma parlant.

En 1931, avec La chienne, Renoir raconte la descente aux enfers d'un homme discret qui va voir sa vie basculée en rencontrant Lulu, femme vénale qui deviendra son amante. Michel Simon y est criant de vérité dans ce rôle de pathétique petit-bourgeois.

Dans Boudu sauvé des eaux (1932), on découvre ce goût prononcé de Renoir pour les scènes extérieures avec la magistrale séquence de la noyade dans la Seine du personnage, une nouvelle fois incarné par Michel Simon.  "La grande illusion (1937), film sur la guerre, est organisé autour de la thématique des espaces clos de l'emprisonnement et des espaces ouverts de la liberté.

La Règle du jeu (1939) complexifie la dialectique par la mise en scène des mœurs codifiées des habitants d'une demeure bourgeoise dont le masque sera dévoilé par les agissements d'un personnage venu de l'extérieur.

De sa période américaine, on retiendra notamment Le fleuve (1951) où Renoir s'approprie le Gange pour en faire un personnage principal du film.

Il fait peu à peu appel à des collaborateurs (Jacques Prévert, Roger Blin) qui donnent à sa production une dimension ouvertement politique, marquée par les idées du Front Populaire: La vie est à nous, (1936); Le Crime de Monsieur Lange, La Marseillaise (1936). Cette tendance allait ouvrir la voie au néoréalisme italien.

Avant la Seconde Guerre mondiale, Jean Renoir essaye, avec La Grande Illusion (1937), de promouvoir un message de paix entre les nations européennes, en faisant tourner, en guise d'hommage, son père spirituel Erich von Stroheim aux côtés de Jean Gabin.

Dans La Bête humaine (1938), il s'efforce de mettre en scène les enjeux sociaux de l'époque. 

Dans son chef-d'œuvre, La Règle du jeu (1939), il prévoyait l'effondrement des valeurs humanistes et brossait un tableau sans complaisance des mœurs de la société bourgeoise française. 


Le film participe à la naissance d'un nouveau style cinématographique, aussi bien dans le découpage de l'espace que dans le montage discontinu du temps de l'action.


La Grande Illusion

Ce film traite des différentes composantes de la société française, à travers un camp de prisonniers de la première Guerre mondiale. Des officiers sont retenus dans une vieille forteresse commandée par un aristocrate prussien.Le capitaine français, aristocrate lui aussi se sent plus d'affinités avec lui qu'avec ses compagnons issus d'un milieu plus populaire.

Grâce au sacrifice de l'aristocrate, le capitaine de Boëldieu, abattu par son ami et geôlier Rauffenstein, les lieutenants Maréchal et Rosenthal réussissent leur dernière tentative d'évasion. Ils sont recueillis par une jeune veuve, Elsa, dont Maréchal tombe amoureux. Mais il leur faudra repartir car la guerre n'est pas finie.

Ce film est marqué par l'époque du Front populaire et de la montée de l'antisémitisme.