vendredi 3 avril 2020

Dans la tête d'un paysan

A l'occasion du projet « Lycéens et Apprentis au cinéma », la classe de TL2 a eu la chance de voir Petit Paysan réalisé par Hubert Charuel en 2017. Le film raconte l'histoire de Pierre, un paysan qui possède un troupeau de vaches. Il sollicite sa sœur, vétérinaire, pour obtenir son avis à propos de l'état de santé de l'une de ses vaches car elle semble avoir un comportement étrange et il craint qu'elle souffre du FHD (Fièvre Hémorragique Dorsale, une maladie fictive inventée pour les besoins du film).

Le film se réfère clairement à la crise de la « vache folle » qui a provoqué une véritable psychose dans l'opinion publique, tant la peur de la contagion de l'homme par la consommation de la viande et des produits était forte. La filière bovine a été fortement ébranlée et a énormément souffert de cette crise : le film met l'accent sur le sort des éleveurs confrontés à la catastrophe.

Le réalisateur, Hubert Charuel, a vécu dans le milieu agricole. Il a investi la ferme où il a grandi et l'interprète du vieux paysan est son propre grand-père. Dans ce film, Charuel veut montrer la réalité de la vie d'un agriculteur qui en vient à cacher la maladie de ses vaches pour garder sa seule raison de vivre, son travail.

Le film commence sur le fait qu'une épidémie bovine, née dans le nord de l'Europe, vient de toucher les premières exploitations françaises. Les autorités européennes imposent qu'au premier cas de maladie déclaré, tout le troupeau doit être abattu. Les cas sont rares, mais Pierre en conçoit immédiatement une sorte de terreur. La scène d'ouverture montre un rêve où ses vaches pénètrent dans sa chambre, l'encerclent, jusqu'à occuper tout l'espace. Un climat d'inquiétude s'installe. Pierre entretient un lien particulier avec ses bêtes et tout montre à quel point la pérennité du monde de Pierre ne tient qu'à un fil, en particulier les vidéos postées sur Internet par un Belge dont le troupeau a été contaminé, annonciatrices d'apocalypse, que Pierre regarde chaque nuit. 

Ce qui devait arriver arriva. L'une des vaches est atteinte par la maladie. Pierre refuse de perdre tout son troupeau et décide d'abattre lui-même l'animal. Il la brûle puis l'enterre, et prétendra qu'elle s'est enfuie. C'est la première scène marquante du film. Nous ne pensions pas voir la vache se faire abattre devant nos yeux. Tant de réalisme et de violence à la fois ! Le rapport au morbide est très important, notamment quand il traîne la vache morte, nous voyons tout, les images sont d'un réalisme cru et frappant.

Charuel étant lui- même fils de paysan, aucun détail n'a été oublié, tout y est. Il retranscrit de la meilleure des façons le mal-être paysan, qui se traduit à la fois par une puissante présence au monde et un abandon de la part des pouvoirs publics. On s'instruit tout en étant intrigué, dérouté par les choix de Pierre, dictés par une santé mentale déclinante. On s'amuse aussi, l’interaction entre le héros et sa sœur vétérinaire fonctionnant selon le principe du duo mal assorti.

Ainsi, la classe de TL2 a beaucoup apprécié ce film et beaucoup de larmes ont coulé. C'est un film qui nous a touchés et sensibilisés à la condition agricole.

Lou-Anne Delaby, TL2

jeudi 12 mars 2020

Le nid du cinéma français

 
 Entrée aux studios
 
Les studios de la Victorine sont les lieux historique qui ont inspiré bon nombre de prestigieux réalisateurs et là où le cinéma a pu embellir ses ailes pour prendre son envol.

C’est en 1895 que le cinéma fit son apparition, bouleversant les métiers de l’art. Parmi tous les chefs-d’œuvre historiques que nous a laissés le XXème siècle, nous pouvons mentionner un des films les plus célèbres, La Nuit américaine de François Truffaut sorti en 1973. Ce film dont le réalisateur est aussi un acteur nous dévoile le tournage d’un film qui n’est pas chose simple puisque de nombreux drames relationnels entre les différents acteurs entravent le tournage. C’est dans les studios de la Victorine situés à Nice, 16 avenue Edouard Grinda, que presque toutes les scènes de ce bijou du cinéma ont été tournées, et ce sont ces studios qui ont inspiré François Truffaut. Nous allons donc parcourir leur histoire mouvementée en deux parties ; nous relaterons dans un premier temps leur mise en place longue, douteuse et difficile, puis dans un second temps leur âge d’or jusqu’à leur effacement progressif du monde du cinéma.
Pour suivre l’histoire des studios de la Victorine nous devons remonter en l’an 1919 où deux producteurs à fortes ambitions, Louis Nalpas et Serge Sandberg, rachetèrent la propriété horticole d’un homme qui fut très aisé, Victor Masséna, à son fils. Cette propriété se prénommait « La Victorine » en hommage à sa nièce Victoire. Ces lieux étaient déjà immenses avec une superficie de 7 hectares. C’est après le succès du premier film qui y fut tourné que Nalpas et Sandberg décidèrent de faire de ce lieu la capitale européenne du cinéma. Ils mirent immédiatement leur énergie physique et financière dans la rénovation des terrasses, la construction de quatre studios avec bureaux, d’ateliers, de laboratoires et du bâtiment de la centrale électrique.

Malheureusement ces projets de construction furent peut-être trop brutaux puisque c’est après le tournage en 1920 du film Tristan et Yseult que des problèmes financiers commencèrent à se faire ressentir. Ces travaux engloutirent en effet les capitaux rapportés par la production du film. De grands acteurs tels que Cimiez, Louis DellucGermaine DulacJean DurandHenri FescourtMarcel Lévesque et Gaston Modot quittent la Victorine pour retourner travailler à Paris. De moins en moins de réalisateurs et d’acteurs sont intéressé par les studios de la Victorine, l’équipement devient dépassé, il survient des problèmes électriques et les bâtiments restent vides faute de financement.

L’année suivante Louis Nalpas perd espoir et laisse ces studios à son ami Serge Sandberg. Ce dernier essaya de changer les choses du mieux qu’il pouvait. La Stoll-Films de Londres vint même réaliser quelques films et René Navarre fit de même mais ne resta pas longtemps ; ses films furent des échecs. En début d’année 1923 les derniers espoirs de Sandberg disparurent et il finit par vendre à un prix excessivement bas les studios à la nouvelle société de production de Denis Ricaud, ancien administrateur de Pathé-consortium. Les studios connurent presque une année d’inactivité avant de réaliser le film La Nuit du vendredi 13 de Gennaro Dini. L’année suivante fut tourné le film Catherine d’Albert Dieudonné et Jean Renoir. Pourtant, Ricaud finit par vendre à son tour les studios en août 1924 à la Société des Films Legrand qui s’empressa de lancer des travaux de rénovation. Ils réussirent à tourner les films Des Fleurs sur la mer et L’Ile sans amour d’André Liabel avec dans le rôle des personnages principaux Reneé Sylvaire et Elmire Vautier. Le bilan de ces studios était très mince, soit jamais plus de trois films par an.

 
Villa de Rex Ingram qui logeait à côté des studios,

 L’installation de Rex Ingram à Nice en fin d’année 1924 bouleversa le cinéma français et surtout l’histoire des studios de la Victorine. Ingram fait construire un nouveau studio, des laboratoires supplémentaires équipés des derniers perfectionnements, une piscine de 25 mètres, des ateliers pour la construction des décors avec les machines les plus récentes, fait installer un générateur beaucoup plus performant pour pallier les problèmes d’électricité et s’arrange même avec la ville de Nice pour avoir le courant 24h sur 24. Il renomme les studios « Ciné-Studios Rex Ingram ».

S’ensuit l’âge d’or de ces studios ; ils attirèrent bon nombre de grands réalisateurs et acteurs et ne produisirent pas moins de six films en 1926 et sept en 1927. Rex Ingram fut lui-même un des réalisateurs de cet âge d’or avec Le Magicien où l’on retrouve l’actrice Alice Terry. Le Diable au cœur de Marcel L’Herbier vit aussi le jour tout comme La Fin de Monte-Carlo d’Henri Etiévant. Le célèbre réalisateur britannique Alfred Hitchcock demeura dans ces studios niçois pour tourner une des séquences de son sixième film Le Passé ne meurt pas.

Ingram avait du mal à occuper le poste de directeur des studios et à réaliser ses films en parallèle et mit donc la Victorine en location. C’est la maison de production « Franco-Film », avec Léonce Perret à sa tête, qui saisit l’opportunité de devenir diriger les studios. Suite au succès du film La Femme nue de Perret lui-même, le groupe commanditaire du film décide de fonder une société de production cinématographique pour exploiter cette réussite et distribuer les futures réalisations du réalisateur. À la fin de l’année 1927, le nombre de film produits se multiplie : Graham Cutts tourne Confetti, Jean Durand prépare L’Île d’amour  et Gaston Ravel Madame Récamier. Les demandes fusent au point que l’on doit même en refuser. Le tournage de Tarakanova de Raymond Bernard doit être reporté à cause du tournage en cours des deux grands chefs-d’œuvre Vénus de Louis Mercanton et L’Évadé d’Henri Ménéssier. Shéhérazade d’Alexandre Volkoff est l’une des plus grandes réalisations de la Franco-Film qui fit appel à plus de 15 000 figurants. Cet âge d’or inspira par la suite de nombreux réalisateurs fascinés par le lieu, comme François Truffaut qui vint y réaliser son célèbre film La Nuit américaine beaucoup plus tard. 


Vue extérieure des plateaux 1 et 4,


Vue de près du plateaux 4,


L’année 1930 marque deux changements majeurs pour ces studios : la mise en place du cinéma parlant mais aussi l’effacement progressif de la maison de production « Franco-Film » de la tête des studios niçois et leur reprise par la Société Aubert qui les renomme « Studios Aubert-Franco-Film de la Victorine », nom qui fut remplacé par « Studio Rivera » en 2000. Enfin en 2017, on reprit le nom initial et historique de « Studio de la Victorine ». Depuis les années 2000 les studios sont délaissés par le cinéma. Le matériel trop ancien est la cause principale de cet abandon, mais aussi le problème du bruit qui se fait davantagesentir avec l’urbanisation puisque ces studios se situent à moins d’un kilomètre de l’aéroport. 

Ainsi les studios de la Victorine ont eu des débuts très difficiles et ont été vendus et revendus maintes et maintes fois, mais ont aussi connu un âge d’or étincelant qui inspira plus d’un réalisateur. Malheureusement, aujourd’hui, les studios niçois de la Victorine ne sont plus que des fantômes historiques du cinéma.
Hasna Bensadek, 1ère D

dimanche 8 mars 2020

Ferrand, un professionnel !

Ferrand est le réalisateur fictif du film Je vous présente Pamela incarné par François Truffaut dans La Nuit américaine dont il est le réalisateur dans la réalité. Ce film français est sorti en 1973. Il raconte le tournage d'un film nommé Je vous présente Pamela. Le film montre davantage la vie des acteurs et le travail technique que l’aspect artistique du cinéma. Ferrand s'occupe à la fois de la psychologie des acteurs, de leur jeu et du travail technique avec une petite particularité, sa surdité.

Tout au long du film, des difficultés de toutes sortes handicapent l'avancée du film comme les problèmes personnels des acteurs ou leurs caprices. Truffaut a bien représenté cela au moment où une actrice demande une motte de beurre ou avec les caprices d'Alphonse lorsque sa copine quitte le tournage sans lui. Ferrand ne vit que pour le cinéma mais ce n'est pas le cas de tous ceux qui travaillent sur le tournage, notamment les acteurs. Leur vie privée et leur passé influencent beaucoup leurs motivations, leur jeu et parfois même leur donnent l'envie de tout arrêter. Par exemple, quand une actrice boit trop d'alcool et en oublie son texte pour des raisons personnelles, Ferrand décide de l'écrire sur le décor. À la fin du film, alors que le tournage est quasiment fini, un des acteurs principaux meurt. Malgré cet accident, Ferrand modifie la fin de l'histoire, trouve un figurant qui ressemble à l'acteur et réussit à finir son film.

On voit Ferrand mis en scène avec toute l'équipe technique. Il est déterminé parce qu'il veut absolument achever son film et parce qu'il a de grandes responsabilités. En tant que réalisateur, il a le dernier mot. Il s'occupe en même temps de l'organisation et de la gestion des acteurs. Il a une pression supplémentaire parce qu'il a un temps très court pour tourner et finir son film. Le producteur n'améliore pas cela parce qu'il veut absolument respecter le plan de travail. Il est sans arrêt sollicité par les acteurs, l'accessoiriste, le producteur ou la scripte pour le choix d'un accessoire, l'écriture ou la correction des textes par exemple. Des tensions peuvent se faire ressentir entre les membres de l'équipe technique comme entre les acteurs. Il se charge également de rencontrer les acteurs et actrices, par exemple dans le film, on le voit rencontrer une actrice de films politiques et des actrices de films érotiques. En plus de cela, il s'occupe de répondre aux questions des journalistes.

François Truffaut a rendu son personnage sourd d'une oreille. Cette particularité peut avoir plusieurs sens. Tout d'abord cela montre qu'il est hors de la réalité, il est dans son propre univers cinématographique. Ferrand, le réalisateur du film dans La Nuit américaine, ne vit que pour son travail. Ces seuls problèmes sont les problèmes des acteurs et ceux qui empêchent l'avancement du tournage. Il est le seul pour qui le cinéma passe en premier et il ne partage jamais ses problèmes personnels avec le reste de l'équipe. Dans le film, Ferrand dit à Alphonse, un acteur : « Je sais, il y a la vie privée, mais la vie privée, elle est boiteuse pour tout le monde. Les films sont plus harmonieux que la vie, Alphonse. Il n'y a pas d'embouteillages dans les films, il n'y a pas de temps morts. Les films avancent comme des trains, tu comprends ? Comme des trains dans la nuit. Les gens comme toi, comme moi, tu le sais bien, on est fait pour être heureux dans le travail de cinéma ». Cet extrait montre bien que Ferrand vit et qu’il n’est heureux qu’à travers son métier et ses films. Ensuite, sa surdité peut rappeler aux spectateurs l'importance de l'image dans les films muets.

Ainsi Ferrand, le réalisateur du film Je vous présente Pamela dans La Nuit américaine, est sourd d'une oreille et vit dans son monde, le cinéma. Il arrive à terminer son film malgré les problèmes personnels des acteurs, sa surcharge de travail et les imprévus. Il doit constamment improviser. Le réalisateur est un peu le liant entre tous les métiers qui se rejoignent sur le tournage d'un film. Il donne son avis sur chaque détail. Il est le premier levé et le dernier couché. Ferrand représente bien ce métier.

Ambre Renaudet, 1ère D


La mise en abyme d'un réalisateur

Dans son film La Nuit Américaine, François Truffaut incarne lui-même le rôle d’un réalisateur. Grâce à cela il montre comment il conçoit le travail de plateau lors d’un tournage de film.
  
La Nuit Américaine, un film sorti au cinéma le 24 mai 1973 en France et réalisé par François Truffaut, met un scène une équipe en plein tournage d’un film. Le réalisateur nous montre les coulisses d’un film. Le personnage principal est Ferrand, le réalisateur du film, et il est incarné par François Truffaut. On peut ainsi étudier à travers ce personnage comment François Truffaut conçoit le travail de plateau.
Ses relations avec l’équipe techniques sont intéressantes, il souhaite qu’elle soit sérieuse et rigoureuse surtout quand la caméra filme, il ne veut aucun bruit qui vienne parasiter son film. Il veut aussi que chaque plan soit filmé comme il le souhaite. De plus l’équipe technique doit être toujours disponible, notamment l’accessoiriste dans le film qui exécute un grand nombre de tâches que le réalisateur lui demande.
Dans ce film le réalisateur souhaite que les acteurs jouent exactement les scènes comme ils les imagine et il n’hésite pas à refaire les scènes plusieurs fois pour obtenir exactement le résultat qu’il recherche. Il laisse très peu de place à l’improvisation et les acteurs doivent se comporter exactement comme il l’exige. Il donne aussi beaucoup d’importance à la position des acteurs et il les replace souvent, notamment dans la scène où il replace Julie (voir photo ci-dessous), ce qui donne l’impression que les acteurs sont des marionnettes qu’il manipule pour filmer les scènes comme il les imagine. Cependant Ferrand garde une distance avec les acteurs, des relations strictement professionnelles, il semble toujours sérieux car il doit gérer tout ce qui se passe sur le tournage. On peut se demander si François Truffaut agit de la même façon lors d’un tournage ou si ce personnage propose une version exagérée du réalisateur.
Dans ce film le réalisateur tente de créer une cohésion entre toute l’équipe. C’est pourquoi il les fait loger tous ensemble dans un hôtel. Si cette cohésion se crée, les acteurs et l’équipe technique pourront se soutenir et limiter les problèmes psychologiques et l’équipe sera plus performante. Malgré cela Ferrand se voit obligé de réconforter certains acteurs lorsqu’ils sont prêts à arrêter le tournage comme Alphonse.
Si François Truffaut a choisi que le réalisateur soit sourd, la raison n’en est pas donnée dans le film. Il laisse donc le spectateur s’imaginer la raison de ce choix. Il est possible que ce soit un hommage au cinéma muet, une façon de montrer que le cinéma est d’abord un art visuel et que le son est seulement secondaire. C’est peut-être aussi pour cela que ce réalisateur donne autant d’importance à la position et aux gestes des acteurs.
Ainsi dans La Nuit Américaine François Truffaut se met lui-même en scène dans le rôle d’un réalisateur. Il souhaite ainsi montrer au spectateur comment il conçoit le travail d’un réalisateur lors du tournage d’un film, comment il conçoit le travail de l’équipe technique, le jeu des acteurs et comment il gère psychologiquement une équipe. Il a aussi choisi que le réalisateur soit sourd pour manifester son amour pour le cinéma muet de son enfance.
 
Baptiste Rougetet, 1ère D

La vie du cinéma

Dans le cadre du Projet Méliès, des élèves de Pierre Bayen ont été voir La nuit américaine à la Comète de Châlons-en-Champagne.


La Nuit américaine est un film français réalisé par François Truffaut, sorti en 1973. Il met en scène un monde inconnu du spectateur, les coulisses du tournage d’un mélodrame : Je vous présente Pamela. De plus, il met en valeur les différents rôles dans la production d’un film. Ce chef-d’œuvre est une mise en abyme, autrement dit un film dans le film. Nous verrons en quoi Ferrand, le réalisateur, conçoit son travail de plateau en montrant le travail technique réalisé et également le jeu des comédiens, les aspects psychologiques de la gestion d’une équipe et les aléas d’un tournage. Nous nous demanderons aussi pourquoi Truffaut a voulu se représenter sourd.
Tout d’abord, une nuit américaine est une technique cinématographique très utilisée jusque dans les années 1980. Elle permet de tourner des scènes de nuit en plein jour grâce à l’association de filtres posés sur l’objectif de la caméra. Dans La Nuit américaine, Ferrand utilise ce procédé cinématographique mais aussi d’autres techniques d’illusion comme une pluie ou une neige artificielle. Ces illusions permettent au tournage de se faire plus facilement et plus rapidement. Le travail technique sur le plateau est diversifié mais tout aussi important. Ferrand utilise le porte-voix pour indiquer aux acteurs ou aux figurants leurs actions et leurs gestes comme par exemple leur dire d’accélérer ou de ralentir. Pour réaliser son film, Ferrand crée différentes décors comme une chambre ou une maison. L’utilisation de la caméra est importante pour la fluidité du film et Ferrand s’aide de plateaux en hauteur et de la technique du travelling, qui permet de suivre un sujet parallèlement à son mouvement grâce à une caméra positionnée sur des rails.
Ensuite, François Truffaut s’intéresse à la psychologie des personnages notamment avec le passé de Ferrand qui lui revient souvent comme des flashs. Comme on le remarque dans le film, la vie personnelle des comédiens joue sur leur performance d’acteur, comme Alphonse, têtu et capricieux, qui après s’être fait quitter par sa copine pour un cascadeur, menace d’arrêter le film et même le cinéma. Ferrand doit aussi s’occuper des différents problèmes de chaque acteur qui pourrait influencer sur leur jeu de comédien et donc rendre le tournage plus complexe, comme pour l’actrice principale Julie Baker, une actrice hollywoodienne qui sort d’une récente dépression et reste durant le tournage assez réservée et fragile mentalement. Il doit aussi écrire le dialogue sur les murs puisqu’une des actrices, Séverine, a des problèmes avec l’alcool et par conséquent ne connaît pas très bien son texte. De plus, Séverine et Alexandre, des ex-amants, se retrouvent à jouer un couple devant les caméras, ce qui les trouble. C’est donc face à tous ces caprices ou tous ces problèmes personnels que Ferrand se retrouve. Il gère cela en motivant les acteurs et en essayant de résoudre les difficultés du mieux qu’il peut.
Par ailleurs, l’équipe rencontre quelques problèmes de tournage comme la restriction de la durée de production du film. Par conséquent, ils essaient d’accélérer le tournage sur les différents lieux réservés pour le film. L’équipe de tournage doit aussi rechercher des places pour tourner des scènes. Pour l’une d’entre elles, l’équipe essaie de faire boire un chat mais l’animal ne fait rien, le producteur doit trouver un autre chat et attendre qu’il se décide à boire, ce qui prend un moment.
Ferrand modifie à plusieurs reprises le scénario de Je vous présente Pamela. La première fois parce que l’actrice recrutée est enceinte, si bien que Ferrand modifie les paroles, les gestes, les positions de l’actrice ; une seconde fois lorsque l’équipe apprend qu’Alexandre, qui joue un rôle important, est décédé à la suite d’un accident de voiture. Donc, la dernière scène où l’on doit voir le fils tuer son père, incarné par Alexandre, a été modifié et permet au spectateur de ne voir ce personnage que de dos. L’acteur est remplacé par une doublure.
C’est probablement pour laisser un décalage avec la réalité que François Truffaut s’est représenté sourd. Avec l’absence de maquillage et de costume, le personnage de Ferrand était son propre reflet par son physique, son métier et son mode de travail. Il a donc adopté cet appareil auditif pour s’aider à jouer son propre rôle tout en étant un autre personnage. Cet appareil lui permettait également de montrer le réalisateur déconnecté de la réalité environnante, enfermé dans l’univers cinématographique. De plus, la surdité de son personnage permet de faire une référence au cinéma muet auquel il est attaché.
Ainsi François Truffaut, réalisateur dans la période de la Nouvelle Vague, nous montre derrière le personnage de Ferrand que le métier de réalisateur est plus difficile qu’on ne le croit. Il nous montre également les aléas d’un tournage ainsi que tout le travail technique qu’une équipe doit gérer. Dans son film, il fait vivre le cinéma comme un personnage et montre aux spectateur ses caractéristiques.
Julia Chemin-Letupe 1ère D

Le preneur de son

Le preneur de son est le premier assistant de l’ingénieur du son. Le preneur de son peut être aussi appelé perchman ou bien perchiste. Il est responsable du placement et de l’exploitation des micros pendant une production comme lors d’un tournage ou même d’une captation. Il se charge de capter les différents sons : par exemple, les voix, l’ambiance, lors d’émissions de radio ou de télévision, sur des tournages de films ou de reportages. De plus, il s’occupe d’amplifier, de diffuser ou même d’enregistrer le son dans le cadre d’une réalisation artistique ou médiatique ( film, émission de radio ou de télévision, enregistrement d’un album, spectacle, etc. ). L e preneur de son prend aussi connaissance du plan d’enregistrement ou de sonorisation proposé par le personnel de réalisation, il vérifie l’acoustique des différentes salle ou des différents studios, il installe tout le matériel nécessaire comme les microphones, les amplificateurs, les magnétophones, etc. et enfin il effectue tout les branchements et la configuration du système de sonorisation. Durant les événements, il règle le volume et assure la qualité du son, il fait du mixage et apporte des solutions aux problèmes de son qui surviennent, puis il doit démonter et ranger tout l’équipement encore une fois. Il peut aussi conseiller certains artistes en vue d’activités d’enregistrement et de spectacles. Au cinéma, le travail du preneur de son est extrêmement minutieux : il doit anticiper les mouvements des acteurs mais rester invisible pour ne pas gêner leur jeu.

Pour devenir preneur de son, à Paris l’école 3iS propose une formation complète permettant d’intégrer les fondamentaux techniques et artistiques pour devenir preneur de son/perchman/perchiste. Cette formation dure 3 ans avec du tronc commun et de la spécialisation, mais suivant l’envie et le travail fourni cette école propose une quatrième année en classe préparatoire.

Pour les étudiants qui ne sont pas de Paris, il n’existe pas à proprement parler de diplôme pour le métier de preneur de son car cette formation s’apprend souvent «sur le tas» lors de stages. Il suffit juste d’avoir de bonnes bases scientifiques en acoustique, en électricité ou en électronique pour être favorisé dans l’insertion professionnelle. Certains diplômes préparent néanmoins à tous les métiers du son, notamment le BTS audiovisuel option métiers du son, le DUT génie électrique et informatique industrielle ou encore le BTS électrotechnique.

Lionel Da Mota, 1ère D

Les hommes de l'ombre

Reportage :
Les métiers cachés du cinéma chez François Truffaut

Les métiers du cinéma mis en scène par François Truffaut

Vous vous demandez peut-être mais qui se cache derrière le tournage d’un film ? Cet article peut vous aider. Nous avons fait des recherches sur les métiers cachés de réalisateur et assistant réalisateur. Voici leurs buts et comment les exercer.

François Truffaut réalise le tournage d’une comédie appelée La Nuit Américaine pendant deux ans, de 1972 à 1973, pour sortir sur les écrans en 1973. Son film est un film contenant un film, car Truffaut joue le rôle du metteur en scène dans cette mise en abyme. L’histoire nous dévoile les coulisses et la difficulté d’un tournage de film. Tous les métiers y sont réunis, des métiers parfois méconnus du public. C’est pourquoi nous allons découvrir deux métiers en posant les questions du but de leurs travail et de l’accès à ces métiers. Nous nous intéresserons dans un premier temps au métier de réalisateur puis dans un second temps à celui d’assistant réalisateur.
Le réalisateur joue le rôle de créateur, il encadre et manage une équipe sur les plans technique et artistique du film. C’est un chef d’équipe qui doit être polyvalent, il sait faire plusieurs choses comme être gestionnaire et un technicien à la fois. Il est le chef d’orchestre du film. Son travail commence bien avant le tournage du film, car il doit établir un scénario et dessiner toutes les scènes du film qui forment le story board. La caméra sera guidée par les détails apportés à chaque scène pour régler cadrage et prise de vue.
Une fois son scénario finalisé, le réalisateur met en place des castings, des repérages de lieux pour des prises de vue, son matériel et ses techniciens. Le jour du tournage, le réalisateur dirige les acteurs, coordonne les techniciens et établi le planning de la journée. Il est confronté à de très grandes responsabilité et doit donc être quelqu’un d’organisé et réactif. Quand le tournage est terminé, selon le contrat, le réalisateur doit décider de son montage ou non.
Le métier de réalisateur demande une bonne culture générale et des compétences techniques confirmées. Aujourd’hui Il n’existe qu’une école publique qui prépare à la réalisation. Il s’agit de l’Ensmis (anciennement Femis) qui forme aux métiers concernant le son et l’image. Ensuite l’obtention d’un diplôme allant du Bac +2 au Bac +6 est nécessaire à l’inscription au concours ou seulement 1% des candidats son reçue chaque année du fait de sa difficulté. La formation au sein de l’Ensmis a une durée de 4 ans. D’autres moyens comme obtenir un BTS d’une durée de 2 ans en métiers de l’audiovisuel option image permet l’entrée dans la réalisation. Le métier de réalisateur peut s’ouvrir à des domaines de réalisation spécifiques grâce notamment à des licences et masters. Il faut noter que le métier de réalisateur est le fruit d’un long parcours. On commence en tant que stagiaire, puis deuxième assistant et premier assistant. Sur ces mots, nous passons à l’assistant réalisateur.
Le métier d’assistant réalisateur est tenu par deux personnes qui sont nommées premier et second assistant selon leurs parcours professionnel. On est d’abord second assistant puis premier. Le travail d’assistant réalisateur consiste à organiser les repérages pour le film, mettre au point le plan de travail ou encore fixer à quelle heure se fera le maquillage. Il est le collaborateur direct du réalisateur. Il assure un lien entre le réalisateur, ses acteurs et l’équipe technique. C’est son bras droit. Avant le tournage, il doit analyser le scénario du film et ainsi prévoir tous les matériaux ou costumes primordiaux à la réalisation du film. Il gère aussi le calendrier et le budget disponible et nécessaire au film. Il doit être sur tous les fronts. Il apporte une vision globale du film et prépare chaque plan tout en surveillant le plan en cours.
L’accès au métier d’assistant réalisateur suit le même processus de formation et d’école que pour le métier de réalisateur abordé en amont, c’est-à-dire un niveau de Bac compris entre +2 et +6 et pour les plus courageux le passage du concours à l’Ensmis. Il faut avoir une grande humilité une bonne endurance physique pour être présent là où il faut quand il faut, être à l’écoute et autonome. Il faut aussi savoir se faire entendre.
Ainsi, le profession de réalisateur et d’assistant réalisateur sont des métiers qui sont dit « de l’ombre ». Ils sont toujours derrière la caméra pour s’assurer du tournage de chaque scène. Grâce au film de François Truffaut, les spectateurs découvre l’aspect méconnu du cinéma que sont les coulisses et le but du travail de chaque corps de métier présent derrière un film. Le but de ces métiers est commun, l’un ne travaille pas sans l’autre. C’est le réalisateur qui est au commencement avec la création du scénario et puis intervient l’assistant pour être certain que le film soit réalisable. Ce sont des métiers accessibles seulement par une volonté et une persévérance dans les études qui mènent jusqu’à l’Ensmis. Le film tourné entre 1972-73 montre de ces métiers une vision genrée plutôt masculine que féminine. En effet, l’équipe de film et les différents métiers présents pour la réalisation du film est majoritairement masculine. Seul six métiers sont occupés par des femmes. Le métier de costumière, maquilleuse, script-girl ou encore coiffeuse, qui sont des métiers étiquetés comme féminins. En effet dans la société de cette époque, la femme n’avait pas le droit d’avoir une place importante dans le cinéma. Elle ne pouvait être réalisatrice ou cameraman. Cela se constate dans le film La Nuit américaine où l’assistant réalisateur est un homme, tandis que les femmes sont script-girl ou maquilleuse.
Mehdi Khiari, 1ère D