mardi 28 mars 2017

La nature, élément essentiel de Princesse Mononoké

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La nature tient une place très importante dans Princesse Mononoké, soulignée par la présence continue de divinités liées à cette nature et d'une faune variée. Miyazaki nous montre des paysages sublimes de plaines et de montagnes, ainsi qu'une forêt aussi inquiétante que féerique. Elle est habitée par des esprits de la forêt, appelés « sylvains », qui maintiennent l'équilibre. Cette nature apparaît comme paradisiaque jusqu'aux dévastations humaines, qui la laissent méconnaissable et totalement détruite.

La place de la faune reste cependant très importante avec une grande diversité d'animaux, notamment des divinités animales. En effet, les gorilles, par exemple, replantent la forêt qui se meurt chaque nuit. De plus, la fidélité de Yakuru envers Ashitaka, est la même qu'un chien envers son maître, les animaux et les hommes peuvent tout à fait cohabiter, sans conflits. Par ailleurs les divinités incarnent l'essence même de la nature, de la pureté, et sont prêtes à tout pour défendre leur territoire. Moro et Okkoto, bien que d'espèces différentes, n'hésitent pas à combattre l'invasion humaine qui menace leur forêt. Pourtant, toutes ces divinités restent inférieures au dieu suprême, le Dieu-Cerf. Humain et animal à la fois, géant translucide la nuit, il a la capacité de vie et de mort sur chaque être. Il est l'équilibre de la nature, l'harmonie entre la vie de la mort car la végétation jaillit et fleurit après son passage, mais se flétrit aussitôt. Sa mort montre l'équilibre fragile entre la vie et la mort. 

Princesse Mononoké n'est pas un film écologique basique, mais il montre un aspect plus profond de la relation entre les hommes et la nature, qui est montrée en protagoniste et non comme un enjeu à défendre. Chacun a de bonnes raisons d'attaquer l'autre mais c'est ensuite aux spectateurs d'interpréter et de prendre parti pour les valeurs qui le touchent le plus. On comprend immédiatement à quel point l'homme est destructeur. Malgré cela, la nature aura toujours le dernier mot, comme le montre sa résurrection à la fin du film. Cependant, le réalisateur incite à une réelle prise de conscience, quant à la manière dont l'homme évolue dans la nature, qui est l'essence même de la vie. Pour Miyazaki, la réflexion écologique n'est qu'un passage vers le véritable message du film, les aléas de la nature humaine. La lutte contre ces fléaux doit amener à la défense de quelque chose de sacré, comme la nature qui nous entoure et dont nous dépendons malgré nous. Cette nature est d'ailleurs représentée dans toute sa splendeur, son secret, mais aussi sa cruauté lorsqu'elle se sent menacée. Si besoin est, elle peut se révolter contre les hommes, pour qui l'affirmation de soi est synonyme de conquête et donc de destruction, alors que dans le passé les hommes craignaient les éléments naturels, et faisaient donc preuve d'un immense respect envers eux. On peut d'ailleurs clairement voir, tout le long du film, la nature s'affaiblir à mesure que l'humanité gagne du terrain. Ainsi, les divinités animales constatent elles-même que leur taille, et leur intelligence décroissent au fil du temps. Au fur et à mesure que le film avance, l'impression d'échec de la nature est flagrante. N'est-ce pas le reflet de la réalité actuelle…?  
Maëlle Rivoal et Ophélie Morard

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