lundi 16 janvier 2017

Une interview haute en couleurs

La semaine dernière, à l'occasion de l'ouverture du salon de la femme à Paris, nous avons eu l'immense honneur de rencontrer les deux compères de Certains l'aiment chaud, alias Tony Curtis et Jack Lemmon.


C'est un honneur que de vous rencontrer messieurs ! Vous êtes des icônes du cinéma américain et vos prestations dans Certains l'aiment chaud n'ont laissé personne indifférent.

Qu'est-ce qui vous a fait accepter de jouer dans ce film ?

Tony Curtis : Ce film allait lancer ma carrière. De plus, on m'a donné l'occasion de côtoyer des artistes tels que Marilyn Monroe, Jack Lemmon ou encore Billy Wilder. Ce fut un privilège pour moi qui débutait à Hollywood.

Jack Lemmon : C'est Billy Wilder, le réalisateur, qui m'a convaincu.


Avez-vous apprécié de vous mettre dans la peau d'une femme ?

Tony Curtis : C'était une expérience inédite pour moi, je n'ai pas hésité une seule seconde à accepter le rôle de Joséphine.

 
Jack Lemmon : Au début, j'avoue que je ne me voyais pas du tout incarner une femme. Cela paraissait absurde. Mais j'ai fini par accepter grâce au talent de Billy.

Comment étaient les séances de déguisement ?

Jack Lemmon : Affreuses ! Rester des heures au maquillage, à la coiffure, c'était insupportable ! Les collants me grattaient et la perruque me faisait transpirer ! Les retouches maquillages incessantes m'ont parfois gâché les pauses pendant le tournage.

Tony Curtis : J'imaginais déjà comment allait être mon personnage. Les maquilleuses étaient formidables, elles ont su me transformer et me mettre dans la peau de Joséphine, j'y ai même pris goût !


Marcher sur des talons est-il douloureux ?

Jack Lemmon : (soupir) Mais comment les femmes font-elles pour arriver à marcher avec ces choses là ? Elles doivent avoir les pieds en compote ! La pire scène, je crois, fut celle de la gare que l'on a dû tourner dix-neuf fois !

Tony Curtis : (rires) Évidemment ! Mais c'est tellement drôle de se tortiller avec ça ! Les femmes sur le tournage nous ont donné de longues séances d’apprentissage et des méthodes pour ne plus avoir mal.


Et l'épilation ?

En choeur : Pas besoin ! Nous avions de bons collants ! (rires) Et fort heureusement !

Qu'est ce que ça fait de se faire draguer quand on est un homme ?

Tony Curtis : C'est follement excitant ! (rires) 
 
Jack Lemmon : On s'adapte, mais juste pour les besoins du film.


N'avez vous pas eu peur d'entacher votre image ?

Tony Curtis : Absolument pas ! Ce film allait être le tremplin de ma carrière ! Vous rendez-vous compte ? Jouer avec Marilyn, cela ne peut entacher votre image !

Jack Lemmon : Je me suis beaucoup posé cette question. Il m'a fallu du temps pour répondre à l'appel de Billy Wilder.

N'y a t'il pas eu de rivalité entre vous deux ?

Tony Curtis : A aucun moment, cependant, nous avons dû nous mettre d'accord sur certains points. 
 
Jack Lemmon : Effectivement …

Tony Curtis : Oh, mais cela ne nous a pas empêchés de nous retrouver par la suite dans d'autres projets !


L'entente était-elle cordiale sur le tournage ?

Tony Curtis : Marilyn nous a posé beaucoup de problèmes. Mais on l'aime quand même !

Jack Lemmon : Elle était imprévisible ! Un jour, elle était géniale, et d'autres, elle était déconcentrée et il fallait parfois recommencer les scènes une cinquantaine de fois. De plus, ses retards intempestifs étaient agaçants.


La fin inattendue vous a-t-elle plu?

Tony Curtis : Billy Wilder n'arrivait pas à trouver une fin jusqu'à ce que son co-scénariste lui lance « Personne n'est parfait », une réplique qui est devenue culte ! I like it !

Jack Lemmon : Il est vrai que la chute est intéressante. 
 

Est ce que vous attendiez à un tel succès ?

Tony Curtis : Je l’espérais, mais pas à ce point là ! Ce fut pour moi une immense et agréable surprise !

Jack Lemmon : Je ne m'attendais pas à un tel succès même si Wilder était aux commandes.

Propos recueillis par Candice EVELOY, Léa HUSSON et Manon PETIOT




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