mardi 17 janvier 2017

Le burlesque américain


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Au sens étroit du terme, le burlesque est un registre littéraire atteignant son apogée au XVII ème siècle, qui se définissait par l'utilisation de termes comiques ou vulgaires pour parler de sujets sérieux et même nobles. « Burlesque » est au sens large employé de nos jours pour désigner un comique extravagant, exagéré, pour désigner par exemple la bouffonnerie des clowns. On désigne ainsi par le mot burlesque les films comiques du début de l'histoire du cinéma à l'ère muette.

En effet, depuis la seconde moitié du XXe siècle, on emploie le terme burlesque pour combler l'absence de traduction du terme anglophone « slapstick » qui désigne à l'origine la batte d'Arlequin dans la comedia dell'arte. Il repose sur des péripéties comiques appelées lazzi dans la comedia dell'arte, gags dans le cinéma américain, terme qui aujourd'hui est aussi utilisé dans la bande dessinée. Démuni de logique psychologique, le gag s'appuie le plus souvent sur un comique physique parfois violent : il peut montrer des chutes, des bagarres… Tout est caricaturé.

Le burlesque défie les règles classiques de la narration. En effet, il comporte une suite de gags qui ont chacun une grande autonomie et ne rentrent pas dans la stratégie narrative globale. Dans les courts métrages essentiellement, l'histoire n'est qu'un prétexte assurant la liaison entre les gags. Le rythme est important dans le burlesque car il découle du timing dans le jeu de l'acteur ainsi que du montage. Pour mettre en valeur le décor, les personnages ou encore même les objets, on use alors de plans larges. D'après André Bazin, les burlesques qui se basent sur un « comique de l'espace, de la relation de l'homme aux objets et au monde extérieur » sont les premiers à avoir connu le succès. Pour fabriquer un film burlesque, les réalisateurs trouvent leurs idées dans un immense répertoire de gags, cela arrive qu'un gag soit présent dans plusieurs films comme celui de la poursuite ou de la chute par exemple dans Certains l'aiment chaud Jerry déguisé en femme trébuche sur ses hauts talons et tombe au moment de rentrer dans le train. Dans le film burlesque, la personnalité de l'acteur impose un style qui est essentiel pour le personnage vedette, par exemple le vagabond Charlot dans les films de Charlie Chaplin.

Dans le film Certains l'aiment chaud qui est burlesque, on retrouve deux personnages typiques de ce genre littéraire et cinématographique. En effet, il s'agit de Joe qui incarne le clown blanc, c'est à dire qu'il prend les décisions, et ne rit que très peu ainsi que son compère Jerry qui lui incarne l’auguste à qui il arrive toutes les misères, qui passe son temps à rire, à faire des bêtises et qui ne respecte pas ce que dit Joe.

Adeline DELATTRE et Ophélie FROGER

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