samedi 14 décembre 2019

La Cinémathèque : que de cinéma !

La Cinémathèque française, créée en 1936 par Henri Langlois, a pour but de préserver, restaurer et projeter de nombreux films. Son patrimoine cinématographique lui permet d’être un pilier du Septième Art.

Le jeudi 14 novembre 2019, nous sommes allés à la Cinémathèque française. Durant la journée, nous avons visité deux expositions différentes : la première est une exposition temporaire portant sur le thème des vampires, appelée « Vampires, de Dracula à Buffy ». Elle est très intéressante par son côté historique et visuel, puisqu’on y découvre l’évolution du personnage du vampire, à travers des extraits de films. La deuxième exposition est une exposition permanente qui retrace l’histoire du cinéma. C’est la partie que j’ai préférée.

Le cinéma naît officiellement le 28 décembre 1895 à Paris, lors de la première projection publique et payante organisée par les frères Lumière. En raison de l’apparition des premiers films parlants, comme Le Chanteur de jazz en 1927, les anciens films muets perdent de la valeur aux yeux du grand public. Les industries décident de brûler les bobines, volumineuses et massives, pour récupérer le celluloïd. Cette initiative fut un désastre pour le cinéma muet qui perdit huit films sur dix. En effet la fréquentation des salles de cinéma était en baisse et les grands studios de production devaient trouver une nouveauté afin de relancer l’industrie. Seul Charlie Chaplin, pilier du muet, résista au parlant pendant plus de dix ans. Sa gestuelle très explicite lui avait attiré une reconnaissance mondiale. C’est pour sauver les films muets qu’Henri Langlois débute sa mission de sauvegarde de films, d’affiches ou de costumes.

Créer l’illusion du mouvement

Le cinéma se définit par trois procédés : la projection, la photographie et l’illusion du mouvement. Avant les frères Lumière, de nombreuses machines avaient été inventées. Ainsi le thaumatrope est l’ancêtre du cinématographe. Commercialisé en 1825 par John Ayrton Paris, cet objet joue de la persistance rétinienne, en faisant se succéder rapidement deux images, qui se fusionnent. L’appareil exposé à la Cinémathèque montre sur l’une de ses faces un oiseau, sur l’autre une cage. En faisant tourner rapidement le disque sur lequel sont dessinées ces deux images, on crée une illusion d’optique : l’oiseau paraît enfermé à l’intérieur de la cage.

Selon le même procédé, Joseph Plateau invente en 1832 le phénakitiscope : on regarde des images fixes à travers un disque de carton percé de fentes, et quand on le fait tourner, on a l’impression que les images bougent. Le zootrope est très similaire de cette invention, grâce à ses fentes espacées de bandes noires tout autour d’un tambour que l’on fait tourner en regardant à l’intérieur, à travers ces fentes, un dessin circulaire. Émile Reynaud se base sur cette invention pour créer le praxinoscope, près de 30 ans plus tard. Il apporte une modification, avec de petits miroirs formant une continuité.

Utiliser la photographie

Toutes ces machines, bien qu’ingénieuses, n’utilisent que des dessins, et non des photographies. Cette technique s’est développée dans les années 1830. Il faut attendre 1895 pour que le cinématographe des frères Lumière soit inventé. C’est une révolution, car cette machine est non seulement capable de projeter des films, mais aussi de filmer. Elle est inspirée du kinétoscope de Thomas Edison, mais présente des différences notables : les pellicules ont un format différent, avec une perforation différente.


 Cinématographe des frères Lumière
www.institut-lumiere.org

Le cinématographe des frères Lumière rencontra un grand succès. L’art cinématographique est avant tout un art populaire, un divertissement apprécié du public, mais avant tout une industrie très lucrative. Les frères Lumière l’ont compris et font une forte publicité pour leur produit. L’affiche ci-dessous a pour but d’attirer toutes les sortes de public. On y voit des gens amusés et enjoués devant la nouvelle technologie. Un soldat est représenté pour rassurer sur la sécurité.


Affiche pour le cinématographe des frères Lumiere : "L'Arroseur arrosé" en 1895, Musée de l' Affiche et de la Publicité, Paris
 
Affiche pour le Cinématographe Lumière (1896)
bnf.fr/sciencespourtous

Le cinéma donne également lieu à de nombreuses expériences physiques. Eadweard Muybridge est l’un des premiers à l’utiliser de cette manière. Il veut prouver des phénomènes animaliers par la photographie cinématographique. En effet le galop du cheval faisait débat : l’animal n’a-t-il vraiment jamais les quatre fers décollés du sol ? Muybridge disposa des appareils photographiques le long d’une piste équestre, qui se déclenchaient successivement au passage de l’animal. Il réussit à démontrer que le cheval au galop quitte le sol un très court instant, lorsque ses quatre pattes sont rassemblées sous lui.

De nos jours, avec l’arrivée du numérique, la perception que l’on a du cinéma a changé. C’est avant tout un divertissement de masse. En France une dynamique d’art et d’essai pousse à produire des films engagés et dénonciateurs. L’image de synthèse fait aussi exploser la production de films d’animation et permet la réalisation de films fantastiques ou de science-fiction, qui amène à la création de chefs-d’oeuvre comme Le Seigneur des Anneaux.

Ainsi en plus d’un siècle, en débutant avec la lanterne magique jusqu’à la plus perfectionnée des caméras, le cinéma a constamment évolué. La Cinémathèque française permet de voir les débuts du cinéma et de découvrir les différentes techniques qui mènent à des objets très perfectionnés. Outre son aspect divertissant et lucratif, le cinéma a permis des études scientifiques détaillées. Du fait de cette constante évolution, on en vient à se demander si les salles de cinéma ne subiront pas le même sort que les films muets, avec la montée en puissance des sériesvisibles à la télévision ou sur le net. Avec l’arrivée de la 3 D et de l’Imax, les studios doivent sans cesse se renouveler et s’adapter en fonction des envies du public.

Paul Fortin, 1ère D

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire