mardi 10 décembre 2019

La Cinémathèque : entre peur et passion

Une exposition qui a du mordant !


 La Cinémathèque de Paris a conçu et organisé l’exposition temporaire « Vampires, de Dracula à Buffy », qui montre l’évolution du vampire dans les films, dans l’ordre chronologique, avec des extraits de films, les véritables costumes que les acteurs ont portés, des objets, des croquis, des affiches et des photos.

Avant d’être une célébrité au cinéma, le vampire est un personnage littéraire, un personnage de l’ombre. Les premières histoires de vampires apparaissent au XVIIIème siècle et se développent au XIXème siècle avec la novella Carmilla de Joseph Sheridan Le Fanu publiée en 1872 ou le roman Dracula de Bram Stoker publié en 1897. A cette époque, le mot s’écrivait « vampyr ».

Lorsqu’on entre dans l’exposition, les murs sont noirs, les lumières ressemblent à des bougies, comme si l’on se trouvait dans un vieux manoir. Ces éléments mettent le visiteur dans l’ambiance, comme s’il pénétrait dans un véritable château hanté par un vampire.

L’exposition commence avec la première représentation d’un vampire au cinéma, avec la sortie en 1922 du film de Murnau Nosferatu. Ce film muet, en noir et blanc, est inspiré du Dracula de Bram Stoker, mais comme le réalisateur n’a pas eu les droits, il a changé le nom de « Dracula » en « Nosferatu ». Dans le film, le vampire apparaît comme une ombre, un personnage vieux, maigre et bossu, avec un nez et des griffes crochus.

Elle se termine avec des films d’aujourd’hui comme Twilight ou des séries télévisées comme Buffy et les vampires.Tous ces vampires sont inspirés de personnes réelles. Le premier est Vlad Tépès, surnommé l’Empaleur parce qu’il mettait la tête tranchée de ses ennemis sur une pique et mangeait ses repas devant. L’autre est la comtesse Bathory, accusée d’avoir tué plus de six cents victimes, dont la majorité sont des vierges, pour rester belle et jeune, non seulement en buvant leur sang, mais aussi en prenant des bains de sang.

Au cours des années, le vampire a connu de nombreuses modifications. Au début il était représenté comme âgé, maigre, crochu, noir, et il se tenait loin de la société, comme Dracula et Nosferatu. Puis il est devenu séducteur, se mélangeant aux humains. A l’origine le mythe vient de l’Europe de l’Est, avant de connaître une expansion mondiale. Les points communs des films de vampires sont leur caractère sombre, le mélange de la peur et de l’érotisme dans une ambiance inquiétante. Aujourd’hui dans les films américains le vampire est devenu un être mal à l’aise dans son corps et le voit comme une terrible malédiction. Le prédateur est devenu la victime de son sort. Andy Warhol, connu pour ses peintures, a représenté ce vampire moderne qui se maquille pour se mêler à la société humaine. Enfin ce personnage a été utilisé pour critiquer certains politiques comme Margaret Thatcher ou George Bush. L’exposition de la Cinémathèque présente tous ces éléments.

Une exposition immersive

Le vampire est un thème intéressant pour la Cinémathèque. En effet le mythe du vampire s’est développé en même temps que le cinéma. Ce dernier est né le 28 décembre 1895 et le livre qui a rendu célèbre le personnage du vampire, Dracula, est paru en 1897.Ils ont évolué et se sont modifiés ensemble.

L’ambiance de l’exposition est vraiment extraordinaire. Dès l’entrée les visiteurs sont plongés dans l’obscurité, éclairée de quelques ampoules qui font penser à des bougies. Le son accompagne ce décor, ces deux éléments nous plongeant dans l’univers ténébreux du vampire. L’exposition est bien organisée et structurée parce qu’elle est présentée dans l’ordre chronologique, ce qui aide à la compréhension. Les murs et les différents éléments sont espacés, cette exposition respire. Tout au long on aperçoit l’ombre de Nosferatu, comme s’il nous suivait. C’est intéressant, parce que dans le film de Murnau, il est présenté de cette manière. On a donc l’impression de rentrer dans le film un court instant. D’autre part les costumes et les objets sont réels, ce sont eux qui ont été utilisés pour tourner les films, c’est impressionnant. Le plus beau est le costume que porte Dracula dans le film de Francis Ford Coppola. Ce long manteau rouge, à la traîne immense, déployée comme une coulée de sang, est magnifique.

 Dessin Morgane Torki

L’appréciation d’une exposition repose sur le guide. Celui qui assurait la visite était agréable, car il connaissait son sujet et paraissait passionné. Il était interactif et ne récitait pas. Il arrivait à retenir notre attention et de ce fait nous avons écouté et retenu davantage. Cependant, nous n’avons pas eu assez de temps pour tout regarder. Particulièrement à la fin nous sommes allés trop vite devant les nombreuses caricatures, et si le guide a beaucoup parlé de Dracula et du début du développement de ce mythe, il a expédié la fin de l’exposition et les films d’aujourd’hui, qui montrent l’expansion mondiale du personnage du vampire.

Ainsi cette exposition est correctement structurée et d’autant plus intéressante que l’univers du vampire est un univers fascinant, qui mélange la peur, le suspense et la passion. Dracula est une figure emblématique de ce mythe. Il n’est pas l’origine mais le déclencheur de cette grande évolution. Bram Stoker s’est inspiré de ses cauchemars, de la novella Carmilla de Le Fanu qu’il avait adorée et des légendes de l’Europe de l’Est qu’il avait entendues lors d’une conférence à Londres. Il fit des recherches approfondies et il a écrit un livre magnifique et passionnant qui a servi d’inspiration à de multiples œuvres.

Ambre Renaudet, 1ère D
Merci à Laurine Pigeon pour le sous-titre !
Photo J.H. 



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