mardi 10 décembre 2019

Bon sang, ne manquez pas cette exposition !

Une exposition révélatrice sur le vampire et son histoire…

  
Affiche du film Dracula réalisé par Tod Browning en 1931, avec Bela Lugosi, qui a joué tant de fois le personnage que son visage reste associé à Dracula.


Connaissez-vous l’histoire de cette créature si populaire ? Le célèbre mythe du vampire provient des tréfonds du Moyen Âge. Le fameux roman Dracula de Bram Stoker concrétise cette légende à la fin du XIXème siècle. Quant au cinéma, il apparaît en même temps et s’empare du mythe naissant en le déclinant et en l’élargissant. L’exposition temporaire « De Dracula à Buffy » se déroule du 9 octobre 2019 au 19 janvier 2020 à la Cinémathèque rue de Bercy à Paris. Elle propose deux aspects parallèles du mythe, en montrant l’attirance des cinéastes du monde entier pour cette créature sensuelle et cruelle, ainsi que les différents champs artistiques qu’elle a inspirés, comme la littérature, la photographie, la peinture ou encore plus récemment la série télévisée.

La Cinémathèque est un lieu privé dédié au stockage et à la conservation des films anciens. Elle a également pour mission de les restaurer et de les montrer au public. Elle possède aussi une bibliothèque regroupant des livres sur l’histoire du cinéma. Enfin, elle accueille diverses expositions comme celle-ci. C’est le 28 décembre 1895 que les frères Lumière organisent la première projection publique et payante de films muets et en noir et blanc, et sur pellicule. À cette époque, un film durait aux alentours de 50 secondes. Tout cela était spectaculaire ! Puis, en 1927 a lieu l’apparition du son au cinéma. Les films muets sont alors délaissés, brûlés ou recyclés. Henri Langlois créa la Cinémathèque en 1936 pour sauver le cinéma muet en récupérant un maximum de films, ainsi que des costumes, des affiches, des accessoires, qui constituent le fonds de la Cinémathèque. Ainsi projections, stockage, préservation, restauration et projections peuvent y prendre place.


 

 Dessin de Morgane Torki


L’exposition « De Dracula à Buffy » a été conçue par Matthieu Orléan. A travers les différentes salles, il invite ses visiteurs à découvrir des tableaux, des extraits de films, des tableaux sur écran, des portraits, des accessoires, des costumes, ainsi que des affiches de films concernant cette icône, le vampire. De plus le visiteur est plongé dans l’univers de ce mythe grâce à l’ambiance sombre, aux lustres, qui ont sûrement pour but de nous fondre dans cet univers, l’univers du château de Dracula. Par ailleurs, la disposition permet à chacun de s’intéresser à tout, puisque l’exposition de salle en salle fait progresser peu à peu le visiteur dans sa visite, sans donner trop d’informations d’un coup qui pourraient le décourager de tout regarder.

Le vampire est une icône ténébreuse et sexy, qui fait partie des grandes créatures légendaires issues des mythologies où se combinent de diverses manières l’inquiétude de l’au-delà et le mystère du sang. Selon sa légende, le vampire se nourrit et tire sa force vitale du sang des vivants. Lui se transforme en créatures diverses, et ses victimes se transforment en vampires. Ce n’est que vers la fin du XVIIIème siècle que le mot « vampire » apparaît.

L’exposition a d’abord pour but de montrer la fascination des cinéastes du monde entier pour cette créature. L’exposition nous apprend beaucoup sur le vampire. Avant le personnage de Dracula, les vampires étaient représentés de multiples façons. Leur physique était très varié puisqu’ aucune norme n’avait été établie. Ce qui était la caractéristique d’un « non-mort » pour un peuple ne l’était pas forcément pour le peuple voisin. Bram Stoker a fait un énorme travail pour rassembler, parmi les différentes légendes, les caractéristiques de son personnage éponyme, qui se sont ensuite transmises à tous les vampires en général. L’exposition le montrait à travers des extraits de films dont les vampires ont beaucoup de caractéristiques communes, à quelques détails près. Par exemple, le Nosferatu de Murnau a des liens érotiques, physiques, avec sa victime, tandis que celui d’Herzog a un lien plutôt magique et mental. 

Cette légende qui puise ses origines dans des traditions mythologiques se retrouve dans toutes sortes de cultures à travers le monde. La plupart des civilisations qui furent présentes sur notre terre ont inventé leur propre vampire et ont cru en des monstres buveurs de sang très divers, qui eurent leurs propres pouvoirs, leurs propres formes, leurs propres moyens de défense, leur propre manière d’être détruits… En fait le vampire est chaque fois légèrement modifié pour s’inclure dans la culture du pays. Par exemple le vampire contemporain fait du skate-board ou encore, comme dans l’image ci-jointe, le vampire en Iran fait le lien entre la cape du vampire et le voile de la femme de son pays, ce qui montre l'universalité du mythe et son adaptation aux différentes cultures.

Par conséquent les aspects cinématographiques des vampires sont différents. L’exposition analyse les aspects traditionnels du vampire que nous connaissons. Le jeu d’acteur est le plus important, l’expression du visage, la lenteur des gestes… L’actrice qui joue la victime travaille pour faire passer l’angoisse à travers son jeu. Sa relation avec le vampire est toujours ambiguë, comme par exemple lors de la morsure, ou du baiser, où les ondulations du corps font penser à une scène érotique ! Nous avons ainsi une tension constante entre l’érotisme et le danger. De plus le réalisateur joue sur les bruitages, l’ambiance sombre, les lumières, la musique angoissante et les décors gothiques, relevés dans l’extrait de Dracula qui nous était présenté. Le choix de la mise en scène joue également. Le guide, qui était d’ailleurs excellent, nous a fait remarquer dans un extrait que faire passer un personnage du fond de la scène à un gros plan insiste sur son caractère menaçant.

Enfin l’exposition montre, en plus des occurrences cinématographiques, les apparitions du vampire dans d’autres champs artistiques. Des œuvres choisies dans un souci de mise en rapport direct avec le cinéma jalonnent le parcours du visiteur, par exemple Les Femmes vampires de Leonor Fini. D’autres domaines, comme la photographie ou la littérature, sont également touchés. Avec Twilight, la saga de Stephenie Meyer, les vampires sont dans un lycée. Ils sont parmi nous. Il est donc de moins en moins singulier de voir des vampires. Ils font, en quelque sorte, partie de notre monde.

Ainsi à travers cette exposition, le visiteur accroît sa culture artistique en apprenant que le vampire est un mythe universel qui s’adapte à la culture de chaque pays. Par conséquent il varie légèrement. De plus, il touche tous les champs artistiques, les premiers étant la littérature et le cinéma. La constante évolution du vampire l’a rendu immortel ! Cette visite était si intéressante qu’elle m’a paru trop courte, et elle a été très instructive. Cette exposition ouvre l’esprit du visiteur. Reste la question de savoir pourquoi le vampire est si populaire et fascinant pour beaucoup. Bram Stoker dit que « la puissance du vampire tient à ce que personne ne croit en son existence... »

Lisa Moreaux, 1ère D
Photos de Laurine Pigeon

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