mardi 30 avril 2019

Wes Anderson, héritier du burlesque

Pour commencer, définissons le burlesque : c'est un genre destiné à faire rire, à nous divertir. Au cinéma il est souvent caractérisé par une succession rapide de gags visuels, d'événements incongrus, inattendus, accidentels ou prémédités. Ces gags visuels sont fondés essentiellement sur un comique de geste, de mimique et non de mots. Wes Anderson, lie ce burlesque aux techniques caricaturales des cartoonists américains, le tout avec son propre style graphique.

La structure du film a un effet drolatique, passant de mise en abîme en mise en abîme jusqu'à changer de format. Dans un premier temps, nous voyons une jeune fille devant le buste d'un écrivain  qui pose une clé d’hôtel sur le dit buste, se mettant ensuite à lire un livre. L'auteur de ce récit est un jeune homme qui fait l'interview d'un vieil homme, propriétaire d'un hôtel, M. Zero. Le jeune homme demande à l'ancien pourquoi il garde cet hôtel, qui ne lui rapporte plus rien, bien au contraire. Zero lui raconte alors son histoire se déroulant, en 1932, dans ce même hôtel.


Extrait du film - The Grand Budapest Hotel


L'écrivain commence à raconter l'histoire de son livre face caméra avec des images qui illustrent ses propos. Mais durant ce moment solennel, ce qu'on suppose être son petit-fils le coupe dans son élan en lui tirant dessus avec un faux pistolet, ce qui ajoute un moment qui fait rire dans une scène qui n'est pas supposée l'être. À partir de ce moment, l'action se déroule entièrement en 1932 et les années suivantes. Après cette courte introduction, Wes Anderson utilise tous les codes du burlesque en y rajoutant de l'animation, au même titre que les cartoonists aux États-Unis. Il entraîne le spectateur dans l'histoire ; à savoir une récit totalement improbable. Comme notamment ces plans fixes où vous voyez un personnage sortir du plan puis revenir subitement à un étage ou dans une direction différente. Ce qui semble le plus absurde, c'est certains événements anormaux qu'il fait entrer dans la banalité quotidienne. Preuve en est lorsqu'une tête est retrouvée dans un tissu, la réaction de l'enquêteur est horriblement anodine, comme si on lui avait dit qu'il n'y avait plus de beurre pour ses tartines matinales. Un autre exemple, le passage des doigts coupés par la porte, qui est d'une absurdité notoire, et pourtant terriblement jouissive pour le spectateur. Du burlesque suffisamment subtil pour que le spectateur s'amuse quand même.

Sacha De Sieter et L. Dugois


Source photo : https://www.google.com/url?sa=i&source=images&cd=&ved=2ahUKEwj3wo366_fhAhWSyYUKHRnSCN0QjRx6BAgBEAU&url=https%3A%2F%2Fvirtualfeast.net%2Fcinematic-feasts%2Fthe-grand-budapest-hotel-2014%2F&psig=AOvVaw0WzTJfvyrNlnBXrS1f8cSq&ust=1556714574589180

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire