mardi 30 avril 2019

Le cas Moustafa

Entretien réalisé par deux psychanalystes de l’école freudienne au sujet de la relation entre Zero Moustafa et le défunt M.Gustave.


P : Bonjour, M.Moustafa.

M : Bonjour.

P : Avant de commencer, pourriez-vous vous présenter ?

M : Je me nomme Zero Moustafa, j'ai 90 ans et je suis l'héritier de M. Gustave, l’ancien propriétaire du Grand Budapest Hotel au Nebelsbad. 

P : Pourriez-vous nous parler un peu plus de ce mentor qui vous a légué ce gigantesque palace?

M : Au début je n'étais qu'un simple groom, qui travaillait pour M.Gustave. Un jour, Mme.D est venu à l'hôtel juste pour voir Monsieur. En repartant chez elle, Monsieur promit de brûler un cierge en son honneur. Il me confia cette mission sans même me regarder. Je ne répondais que par « oui Monsieur » ou « non Monsieur ». C'est ainsi que cette folle histoire commença. Elle commença plus précisément au décès de Mme D. Il n'était pas obligé de m'emmener. Mais il l'a fait.

P : Donc au départ, ce n'était qu'une relation entre patron et employé. Pourquoi cela a t-il changé ?

M : En allant chez de Mme D., nous fûmes arrêtés par des soldats du pays de Lutz. M.Gustave n’eut aucune hésitation à m'aider et à m'ordonner de rester à ma place. Il m'a toujours protégé, moi l'immigré, l'étranger. C'était un acte courageux de contredire l'autorité d'un soldat.

P : Il me semble que beaucoup de vos péripéties ont eu lieu dans un train. Je me trompe ?

M : Effectivement, notamment le jour où nous nous sommes fait une promesse. Cette promesse disait qu'on serait là l'un pour l'autre. Quoi qu'il arrive. Et surtout, c'est ce jour-là que je devins son héritier.

P : Pouvez-nous nous raconter son dernier voyage en train ?

M : M.Gustave me faisait voir la vie en couleur, mais … Ce jour-là est était noir et gris. Ce voyage était identique au premier, mis à part que mon épouse Agatha était avec nous. Le train s'est arrêté pour un contrôle, mais ce n'était pas de simples soldats mais la police politique du régime. Une fois de plus, il y eu un problème avec mes papiers et M.Gustave a fait la même chose que la première fois, c'est-à-dire me défendre. La seule chose dont je me souviens est le bruit d’un coup de fusil.

P : Qu'avez-vous ressenti ce jour-là ?

M : Ce jour là, je perdis mon patron, mon frère mais surtout… Mon père.


Lou-Ann Delaby et Sara Fassi







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