mercredi 23 novembre 2016

Le steadicam, un renouveau stylistique

C'est en 1972 que Garrett Brown, cinéaste américain, voit son projet de caméra stable se concrétiser en devenant l'inventeur du steadicam. A l'origine, cette caméra novatrice était composée d'une simple perche avec une caméra à son extrémité et une batterie à l'opposé pour créer un contre-poids puis, par la suite, fut complétée par un harnais et un bras articulé. Créé pour la publicité, le steadicam entame une « carrière cinématographique » dès 1976 avec les films Rocky de John G. Avildsen et Marathon Man de John Schlesinger. Pourtant c'est Stanley Kubrick dans Shining qui propulse cette caméra sur le devant de la scène, notamment avec les plans-séquence du tricycle et celui du labyrinthe, réalisés par Garrett Brown lui-même.

Cette méthode donne une dimension nouvelle aux films, donnant l’impression au spectateur de faire partie intégrante de la narration qui se déroule sous ses yeux. Elle est fréquemment utilisée pour des courses-poursuites ou une descente effrénée dans des escaliers, elle permet une image stable, sans vibrations grâce au principe d’absorption des chocs. Cette prouesse technique permit à son créateur de remporter un oscar technique en 1978. Cette caméra est à présent au même niveau que la Dolly ou la Louma.

De plus en plus nombreux sont les réalisateurs indépendants ou amateurs qui recherchent un stabilisateur pour leurs caméras. Le terme « steadicam » est devenu une expression générique regroupant les stabilisateurs de caméra, et non plus le Steadicam originel. Outre le modèle professionnel, d’autres plus standards ont fait surface pour le grand public de plus en plus important.

Depuis quatre décennies, le steadicam est devenu un élément incontournable de l’objet cinématographique en plongeant le spectateur à l’intérieur du film, comme si c’était lui-même qui tenait la caméra et suivait les acteurs. Rendu célèbre par Shining, ce procédé fut utilisé dans bien d’autres têtes d’affiches comme Pulp Fiction en 1994. Garret Brown marqua un tournant dans l’histoire du cinéma, pour le plus grand plaisir de nos yeux.


Maëlle Rivoal et Matilde Klising

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire