samedi 16 janvier 2016

Découvrir l'histoire du cinéma à Châlons à partir de documents d'archives



UN DIVERTISSEMENT PARMI D'AUTRES,
UNE OFFRE QUI S'ÉLARGIT

Au début du XXe siècle, les Châlonnais ont découvert le septième art. Le cinéma devient un divertissement parmi tant d'autres à la fin des années 1910. En effet, certains établissements comme le Cirque de Châlons, un Music-Hall-Théâtre, ont adopté le cinéma. Les programmes, annoncés dans L'Union Républicaine, présentaient alors des activités complètement différentes dans une même séance. Par exemple, le Casino (renommé Bernard Blier, cette salle de cinéma est aujourd’hui une résidence) offrait des spectacles complets tel que le film Les Mystères de Paris suivi de l'attraction Mac Norton, dit l'homme aquarium, avaleur de poissons et grenouilles vivants.

De plus, l'offre cinématographique s'élargit ; le nombre de projections se multiplie et de nouveaux cinémas s'ouvrent jusqu'aux années 30. Les salles proposaient, la plupart du temps, des adaptations de romans, notamment au Casino. En effet, deux ans après la sortie américaine, les Châlonnais ont pu assister en 1923 à une projection d'Eugénie Grandet, tiré du roman de Balzac. Les films étant muets à l'époque, un orchestre jouait une partition propre au film afin de plonger le spectateur dans une ambiance particulière.


Nina Logoté, Marion Pourrier et Clémentine Varennes
 
Le 11 décembre 1919, L’Union Républicaine présentait le programme du Cirque de Châlons. Ce même journal propose le 29 décembre 1919 une critique du film religieux Christus à l’Alhambra-Cirque, nouveau nom du Cirque de Châlons. Un nouveau programme est proposé le 30 décembre 1919, toujours par L’Union Républicaine, ce programme présentant une fois de plus les spectacles à venir de l’Alhambra-Cirque. Le 19 janvier 1923, le journal invite ses lecteurs à la diffusion du film  Atlas le Corsaire  au cinéma du Commerce, c'est-à-dire dans l’arrière-salle d’un café. Enfin, le 13 avril 1923, deux programmes et une critique sont dévoilés. Les deux programmes révèlent l’agenda du Casino, et la critique porte donc sur  Les danses grecques , un spectacle joué au Casino. En quoi cette sélection d’articles montre-t-elle que le cinéma est un divertissement parmi d’autres et que l’offre cinématographique s’élargit ?
Lorsque l’on regarde le programme de l’Alhambra-Cirque ou du Casino on constate que les films sont projetés dans les mêmes salles que d’autres spectacles d’arts comme de la danse, du cirque, de la comédie ou encore du Music-Hall. Les films sont noyés dans une masse de spectacles en tout genre et passent presque inaperçus dans ce programme. Cela illustre bien le fait que le cinéma est un divertissement parmi d'autres. De plus, il n’y a pas vraiment de lieu réservé au cinéma, L’Alhambra est un cirque et le film  Atlas le Corsaire  est joué dans un café, les salles ne sont donc pas adaptées à la projection de films comme dans un cinéma classique et l’on ne pense pas qu’il faille un lieu spécifiquement dédié au cinéma. Le seul lieu réellement dédié au cinéma est le Casino mais il propose tout de même des spectacles autres que les projections de films de temps en temps. Le cinéma se déroule uniquement durant le week-end, du vendredi au dimanche, on ne peut pas y aller tous les jours comme on le fait maintenant, on va au cinéma comme on irait à un spectacle de danse ou de cirque.
C’est aussi une offre qui s’élargit : le cinéma essaie de fidéliser ses clients en mettant en place un système d’épisodes comme on en trouve dans les séries télévisées sauf que tout cela se passe au cinéma. Ainsi, les gens se rendent régulièrement au cinéma pour suivre leur série. On essaie de diversifier le genre des films projetés car les films religieux sont majoritaires, on projette donc aussi de la comédie, de l’aventure, des documentaires et des drames. Le cinéma se propage aussi car il est projeté dans plusieurs endroits à la fois, dans des cirques, des cinémas et des arrière-salles de cafés, ainsi, on peut voir un film un peu partout en ville. On constate que les cinémas comptent des habitués qui se rendent régulièrement aux projections. On parle beaucoup du cinéma, chaque film projeté est un événement important qui est relaté dans la presse, on fait l’éloge de certains films et on écrit des paragraphes pour expliquer le genre du film, son scénario, la biographie et la renommée de son auteur et s’il s’agit d’une adaptation. On incite beaucoup les gens à se rendre au cinéma en vendant les mérites de chaque film comme si c’était le meilleur film jamais tourné. Le cinéma gagne donc en popularité et au fil des années on lui accorde des lieux qui lui sont uniquement réservés.
Ainsi, le cinéma est un divertissement comme les autres en 1919, on peut assister à des projections de films dans des cafés ou même des cirques, ces films sont noyés dans un programme chargé de spectacles comme du cirque, de la danse ou de la musique. Cependant, le cinéma est tout de même un divertissement très apprécié, on reconnait sa valeur et on en fait l’éloge, c’est un évènement rare et important, en 1923 on lui accorde de vrais cinémas comme le Casino même si l’on continue de ne projeter que durant le week-end. Avoir un lieu dédié au cinéma le rend plus accessible, cela permet aussi plus de projections et lui donne encore plus d’importance comme s’il commençait à se détacher peu à peu des spectacles traditionnels.

Cécile Boneberger, Emma Robinet et Emeline Violet

6 commentaires:

  1. Bonjour les cinéphiles, Je viens de lire vos exposés très intéressants sur le cinéma et ses spectacles au début du 20 ème siècle. Parmi les vedettes passant au cours des projections, pour ne former qu'un grand spectacle, vous citez Mac-Norton, avaleur de grenouilles et de poissons rouges.( j'ai relevé une trace de son passage à Châlons le 22 Octobre 1920). Ce personnage fut mon grand-père décédé en 1953, il fit une brillante carrière en se produisant jusqu'en 1950, à travers le monde, cirques, music-halls, et cinémas puisque cela faisait parti du spectacle. Je suis un "vieux "de 68 ans, malgré tout, et j'ai connu mon grand-père que dans ma petite enfance, mais j' ai essayé dans faire sa biographie...Au cas où cela intéresserait quelqu'un pour quelques renseignements, avez-vous une adresse courriel de contact ? svp.
    Cordialement à toute l'équipe;

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    1. Je me répond à moi-même : En cette fin d'année scolaire, une réponse aurait été sympa, concernant l'histoire du spectacle et du cinéma des années 1920, au cas où !
      Bonnes vacances mesdemoiselles et à vos profs aussi : prêt à vous lire. Merci

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    2. Je me répond à moi-même : En cette fin d'année scolaire, une réponse aurait été sympa, concernant l'histoire du spectacle et du cinéma des années 1920, au cas où !
      Bonnes vacances mesdemoiselles et à vos profs aussi : prêt à vous lire. Merci

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    3. Bonjour Monsieur
      Je viens de découvrir par hasard votre commentaire de l'année dernière, et je vous présente nos excuses pour notre réponse tardive, due au fait que personne jamais ne met de commentaires sur nos articles, si bien que nous ne regardons pas la toute petite mention "Commentaire" qui apparaît au bas des textes. J'ai par hasard fait une manœuvre sur le blog qui m'a ensuite présenté tous les commentaires publiés (quatre depuis le début du blog !!!!), et j'ai découvert le vôtre.
      J'espère que vous êtes toujours d'accord pour nous parler de ce grand-père avaleur de poissons rouges, et du monde du music-hall, qui a tellement influencé le cinéma.

      Voici mon adresse mail : melhug@orange.fr

      Très cordialement

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  3. Bonjour Gauthier, merci d'avoir lu mes commentaires, tout s'explique et mieux vaut tard que jamais... Je vous ai écrit un petit mot sur votre adresse mail, en attendant,
    Cordialement,

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