jeudi 3 octobre 2013



« FIVE YEARS »
réalisé par Stefan Schaller

         Inspiré d'une histoire vraie, « Five Years » ouvre la compétition sur la scène nationale de la Comète en ce mercredi 2 octobre. L'oeuvre du réalisateur Stefan Schaller retrace l'histoire d'un germano-turc, Murat Kurnaz, accusé de complots terroristes en Afghanistan et détenu pendant des années dans la célèbre prison de Guantanamo. Le film s'articule autour de la torture, tant physique que mentale, infligée aux prisonniers et de la paranoïa américaine vis à vis du terrorisme islamiste depuis le 11 septembre 2001. Le tout à travers la relation antagoniste des deux personnages principaux: Murat et son interrogateur au service du gouvernement américain.

       La scène d'exposition donne tout de suite le ton avec un symbolisme fort, présent tout au long du film, qu'il soit politique, culturel ou encore psychologique. Stefan Schaller a su mettre la technique cinématographique au profit de ces symboles. Plongée, contre-plongée, gros plans, scènes silencieuses, technique de floutage, travellings, jeux de lumières, entre autres, renforcent le réalisme et l'intensité de l'histoire et nous propulsent au cœur du récit.

        L'histoire bouleversante de Murat nous amène à réfléchir sur de nombreux sujets contemporains mais également intemporels. Tout d'abord, le thème de la torture ne laisse pas indifférent, bien au contraire. Comment un homme peut-il se montrer aussi violent envers un autre homme? Jusqu'où peut-on aller dans la torture? Quelles sont les limites de l'empathie humaine? Le film dénonce également les pratiques inhumaines exercées au sein de la prison de Guantanamo et qui font toujours polémique aujourd'hui. Évidemment, le thème actuel du terrorisme islamiste étant au cœur du sujet, le spectateur ne peut que se sentir concerné d'une manière ou d'une autre. Ainsi, il découvre comment un homme à l'origine indifférent à la religion, et à un moment critique de sa vie,  peut se tourner vers l'Islam et tomber dans l'extrémisme sous l'influence d'autres extrémistes.

        On peut souligner le jeu d'acteur de Sascha Alexander Gersak, qui a su transcrire le vécu des détenus : épuisement, souffrance, tiraillement, mais aussi la force mentale et physique, la résistance, la fierté. Mais également celui de Ben Miles, l'interrogateur américain, qui a su interpréter la dualité de son personnage capable parfois de se montrer sans pitié et à d'autres moments faire preuve d'humanité.

        Si vous n'avez pas pu voir ce film mercredi, sachez qu'il sera rediffusé vendredi à 13h à la Comète! A ne pas rater!!!

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