lundi 23 février 2015

Les Yeux sans visage

Le personnage de Christiane

Une poupée désarticulée

Dans Les Yeux sans visage, un film de Franju, le personnage de la fille du savant est très intéressant. Elle a un côté cassé et désarticulé, semble êrte totalement soumise aux expériences de son père. Avec ses grandes robes, elle ressemble à une poupée ou à un pierrot, et son masque la rend très mélancolique. Tous ses gestes semblent être guidés par des fils de marionnette.

Abigaël Aupetit, 1ère L2


doctorinsermini.com

Un personnage qui évolue 

Au début du film, le personnage de Christiane apparaît comme très effacé et détruit par l'accident de voiture qui lui a coûté son visage. Elle semble cautionner les actions de son père, qui tue pour lui rendre un visage. Plus tard dans le film, elle semble fatiguée de la vie comme elle le dit à l'assistante de son père, après que la greffe qui semblait réussie finalement échoue. Elle prend ensuite sa revanche sur la dite assistante ainsi que sur son père en étant la cause de leur mort. On assiste ainsi à sa libération symbolique lorsqu'elle libère les oiseaux, à qui elle est comparée depuis le début du film. On peut être amené à se demander ce qu'elle devient après cette libération.

Elisabeth Noui, 1ère L2

Les Yeux sans visage

Une inquiétante figure de père


Les Yeux sans visage est un film franco-italien réalisé par Georges Franju en 1960. L'histoire est celle du docteur Génessier, un grand chirurgien esthétique, qui tente de greffer un nouveau visage à Christiane, sa fille, défigurée lors d'un accident de voiture survenu par la faute du docteur. Aidé par son assistante, il attire chez lui des jeunes filles auxquelles il scalpe le visage afin de le greffer sur sa fille. 

Le film montre jusqu'à quels extrêmes peut pousser le sentiment de culpabilité. En effet le père ne peut se pardonner d'avoir détruit la vie de sa fille, et il est prêt à tout pour lui redonner un visage, même s'il lui faut mutiler et assassiner d'autres jeunes filles. A travers ces tentatives de greffe, le docteur espère plusieurs résultats : obtenir le pardon de Christiane, réparer son erreur pour sa propre conscience, mais aussi se perfectionner en tant que chirurgien, Ces expériences ne sont donc pas tout à fait dénuées d'intérêts personnels. 

Le docteur Génessier apparaît finalement comme un odieux personnage qui ne semble éprouver aucune émotion. La culpabilité soi-disant éprouvée est donc probablement plus une forme d'amour-propre caractérisée par l'égoïsme, l'estime de soi, la fierté et la susceptibilité.  Ainsi la figure du père est intéressante, mystérieuse, et psychologiquement très complexe.

Florine Gervaise, 1ère L2


Ce film est tout d'abord un film à l'atmosphère fantastique. Il raconte l'histoire d'un père médecin, qui veut refaire le visage défiguré de sa fille, le tout dans une atmosphère macabre et mystérieuse. Certaines scènes sont dérangeantes, et l'utilisation du noir et blanc permet d'en renforcer la froideur oppressante. 

Le père représente très bien la figure du monstre. En effet cet homme n'hésite pas à tuer pour redonner une seconde vie au visage de sa fille. Cet aspect monstrueux se révèle par son égoïsme : il recommence plusieurs fois des greffes de visage sur sa fille qui n'est finalement qu'un cobaye.

Justine Carayon, 1ère L2

Les Yeux sans visage

Le film Les Yeux sans visage de Georges Franju est mystérieux, à cause de sa fin brusque. 

Pendant tout le film, l'intrigue fait attendre au spectateur une fin où l'affaire policière sera élucidée, or à la fin le mystère est amplifié de façon inattendue. L'histoire intrigue jusqu'au bout , et le symbolisme du titre évoquant le visage de l'actrice principale et des victimes est bien représenté.

Le jeu de l'actrice qui incarne Christiane est très bon, grâce à son physique qui fait d'elle quelqu'un de presque monstrueux à cause de son masque qui lui fait la peau de porcelaine d'une poupée, et à cause de la lenteur de ses mouvements.

Texte et dessin Lucile Demongeot, 1ère L2

Les yeux sans visage est un film du célèbre cinéaste Georges Franju, sorti en 1960, qui dure 1 h 28 minutes. Il est en noir et blanc, et tire vers l'horreur, l'épouvante et le drame, avec l'histoire d'un chirurgien esthétique qui veut greffer un visage à sa fille, défigurée dans un accident de voiture dont il est responsable. Il ne reste à Christiane que ses yeux, si bien qu'il prend pour victimes plusieurs jeunes filles pour leur retirer leur visage et pouvoir redonner une vie à sa fille.

Les séquences sont souvent inquiétantes, notamment dès le début du film où une femme conduit une voiture en pleine nuit, sauf qu'elle est accompagnée d'un cadavre qu'elle jettera ensuite dans l'eau. De plus la musique ajoute à l'ambiance mystérieuse et sombre. Ensuite la fille du chirurgien qui porte un masque en attendant que son père trouve une solution présente un aspect mystérieux, elle fait presque peur aux spectateurs.

Ce film montre un curieux chirurgien car il tue au nom de l'amour paternel, partagé entre le désir de sauver sa fille et celui d'accomplir une oeuvre médicale. Ce chirurgien tente de donner de l'espoir à ses patients, mais en réalité il leur ment, notamment à la mère d'un petit garçon.

Ce long-métrage a bien toutes les caractéristiques du film d'horreur, avec un chirurgien mi-tueur, mi-Frankenstein, une musique angoissante, une enquête policière, des meurtres, et un retournement de situation avec les méchants qui meurent.

Nancy-Kelly Soumahoro, 1ère L2

Les Yeux sans visage


Ce film en noir et blanc de Georges Franju est visuellement très efficace, et nous allons voir pourquoi.

Ce film est en effet très efficace car il est court et il raconte beaucoup en peu de temps. Tout d'abord on remarque l'abondance de raccords cut. Comme le film est court, les séquences sont courtes, rapides et dynamiques. Le fait que le film est court permet au spectateur de mieux se concentrer sur l'essentiel. 

Ainsi le film met en valeur les contrastes des personnages. Le premier contraste vient du père de Christiane qui est docteur, et pourtant il tue. Le film est axé sur ce contraste. De plus Christiane qui semble pure et qui en veut à son père de l'avoir défigurée laisse tout de même son père tuer des jeunes innocentes rien que pour recouvrer un visage. Ce film est donc pertinent car il se focalise sur l'essentiel et ne se perd pas dans des scènes trop longues qui seraient de trop. 

Le personnage de Christiane est mis en opposition avec celui de son père. Elle est représentée comme une poupée de porcelaine qui a été brisée, et son père est le diable qui a détruit sa fille et essaie de recoller les morceaux. 

Enfin le thème des yeux est très important. C'est tout ce que l'on voit de vrai chez Christiane, et c'est par eux que se traduisent les émotions de son père et de son assistante.

Lauralie Surmely, 1ère L2

Photo  doctorinsermini.com

samedi 21 février 2015

http://www.lefilmdesimages.fr

Les Yeux sans visage

Film de Georges Franju

"Franju fait du Franju"





Les Yeux sans visage est un film culte de Georges Franju sorti en 1960. Ce film fantastique dure 88 minutes. Franju, comme François Truffaut, choisit le noir et blanc afin de renforcer la nostalgie de son film.

Le professeur Génessier, chirurgien, est responsable d'un accident de voiture dont sa fille Christiane est sortie le visage totalement mutilé.Le professeur, joué par Pierre Brasseur, attire des jeunes filles aux yeux bleus dans son laboratoire. Aidé d'une assistante très dévouée, il prélève la peau de leur visage pour le greffer sur celui de sa fille. cette opération très difficile échoue chaque fois, ce qui l'oblige à tuer constamment des jeunes filles innocentes. Le professeur ne fait pas seulement des "expériences" sur ces femmes, il en fait aussi sur de nombreux animaux tels que des chiens ou des oiseaux. Il en devient même fou : elles deviennent son principal centre d'intérêt et sa première préoccupation.La fin de ce film est inattendue et elle donne un charme à ce chef-d'oeuvre fantastique.

On se laisse emporter dans un climat étrange où tout est fait pour créer l'angoisse. En effet le noir et blanc et les gestes précis et minutieux des personnages contribuent à faire monter l'angoisse chez les spectateurs. Ici pas de monstres sanguinaires aux multiples visages, seulement des paysages inquiétants et des outils tranchants et suspects. D'autre part la lenteur, le silence et la gestuelle du corps accentuent aussi cette impression d'angoisse. On ne sait pas ce que les personnages ressentent réellement, ni de quel côté ils sont. Dans cet univers la folie du professeur est calme, jamais il n'exprime sa colère : il reste neutre et cela perturbe le spectateur. Ce film montre aussi que par amour l'être humain est capable de tout. Le père de Christiane tue pour lui redonner un visage et une nouvelle vie.

Ainsi Les Yeux sans visage occupe une place importante dans l'histoire du cinéma français. FRanju réussit à créer son propre fantastique. Le noir et blanc joue un rôle très précis, grâce à lui le film obtient une toute autre dimension. Le mélange d'étrangeté dans la beauté, et de l'ordinaire dans l'extraordinaire placent Franju à part dans les réalisateurs fantastiques classiques.

Laura Meunier, 1ère L2

dimanche 15 février 2015

JUDEX (1963)

Le bal des oiseaux

Une magie insolite

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camera-subjective.over-blog.com

Voir la séquence sur https://www.youtube.com/watch?v=xS_hq0MlNwo

Avant de réaliser des films et des courts-métrages, Georges Franju était un décorateur de théâtre et un affichiste. Dans les années 30, il rencontre Henri Langlois, et ils réalisent ensemble un premier court-métrage en 1934, Métro, où ils montrent les descentes et les montées des gens dans le métro de Paris. FRanju était à la rise de vues et langlois au montage. Fascinés par les films en noir et blanc de leur enfance, ils créent la Cinémathèque française en 1936. Puis Franju devient secrétaire général de l'Institut cinématographique scientifique, on y filme des opérations chirurgicales en direct pour les apprentis chirurgiens. Il se spécialise dans es films insolites sous l'influence des films muets, en s'inspirant de la pellicule orthochromatique pour créer ses propres noirs et blancs. Ne pouvant pas faire l'adaptation du Fantômas de Feuillade, il fit celle de Judex, un ciné-feuilleton de 1917. En quoi dans la scène du tour de magie Franju utilise-t-il les moyens propres au cinéma pour faire naître l'insolite et ainsi passer du réalisme au surréalisme ? Dans un premier temps, nous allons parler du personnage étrange qu'incarne l'acteur, puis dans un second temps de l'influence des films muets.

Le personnage qu'incarne Channing Pollock est étrange, tout d'abord par son attitude différente de celle des autres. Il est seul dès le début de la séquence à l'image, et mis en avant par le regard caméra, les yeux fixes du masque regardant avec insistance le spectateur. Lorsqu'il se retrouve sur l'estrade, la musique de Maurice Jarre s'arrête, et le spectateur est troublé par les champs contrechamps répétitifs et le caractère taciturne de l'homme, qui mettent en avant la solitude de celui-ci face au public.

Le personnage et la situation paraissent magiques, avec en premier lieu la musique extradiégétique qui devient intradiégétique lors du raccord cut quand le personnage entre dans la salle de bal. Ces deux éléments cinématographiques en simultané sont insolites pour le spectateur qui n'est pas habitué à de tels changements dans les films qu'il a l'habitude de regarder. Cette scène est magique, comme celle qui vient s'y juxtaposer, où un homme en tenue de bal raconte un passage d'Alice au Pays des Merveilles à une petite fille montrée en plan rapproché, pour mettre en relief ses réactions : l'ombre de l'homme est déformée par les lumières et devient presque effrayante. Ce montage alterné montre deux actions qui progressent au même moment, et crée une tension. La magie, qui est un mensonge, dépasse le réel et paraît insolite pour le spectateur.

Par ailleurs le personnage à tête d'aigle est droit et raide et ses gestes sont lents, ce qui lui donne une dimension divine et insolite, à l'opposé des mouvements des danseurs. Quand il entre dans la salle de bal, il entre dans le plan. Le spectateur voit ce que voit le personnage. puis la caméra reste fixe quand le personnage continue d'avancer lentement à travers la foule, selon une trajectoire rectiligne. Au début du numéro de prestidigitation, le personnage ressuscite un oiseau mort, et à la fin de la séquence il tue un homme: il est le maître de la vie, ce qui rappelle le dieu égyptien Horus, dieu de la mort et de la justice. Le spectateur est mal à l'aise à cause de cet étrange personnage, si hiératique.

Franju est passionné par les films de son enfance et a donc voulu imiter le noir et blanc des anciennes pellicules orthochromatiques, qui ont détruites après l'apparition du cinéma parlant, en mettant des filtres devant sa caméra. Ce noir et blanc est utilisé dans son film, il est remarquable par sa beauté et surtout parce que cet aspect cinématographique avait disparu des écrans. les spectateurs le redécouvrent et ne sont pas habitués. Cet élément est rare et donc insolite.

Enfin, si la musique de Maurice Jarre couvre presque toute la séquence en soulignant l'étrangeté du personnage et son importance, celui-ci et les autres ne parlent pratiquement pas : le prestidigitateur reste silencieux, et les invités du bal émettent seulement des onomatopées en réaction à ses tours de magie. Le personnage à tête d'aigle ne parle pas du tout, ce qui lui donne un aspect robotique, en plus de sa posture et de ses gestes. il est étrange et mystérieux.

Ainsi Franju utilise des moyens cinématographiques variés pour mettre le spectateur mal à l'aise et rendre la scène insolite. 

Lucile Demongeot, 1ère L2

samedi 14 février 2015

JUDEX (1963)

Séquence du bal des oiseaux

Le masque de l'aigle


www.jonathanrosenbaum.net

Voir la séquence sur https://www.youtube.com/watch?v=xS_hq0MlNwo


Georges Franju est né en 1912. C'est à l'origine un plasticien et un documentariste. Mais ce qui l'anime depuis toujours, c'est sa passion forte pour le cinéma. Pendant la Première Guerre mondiale, le cinéma populaire a un énorme succès. Il permet aux gens de se réfugier contre la dureté de l'existence, notamment pour les poilus qui reviennent des souffrances du front. Durant son enfance Franju va le plus qu'il peut au cinéma. Franju a une vie assez similaire avec celle d'un cinéaste qui n'était pas encore né à l'époque, François Truffaut. Tous deux se nourrissent de toute la culture cinématographique de leur époque, si bien que Franju se forge très vite une opinion sur le sujet : pour lui le cinéma, c'est avant tout des images. Son rêve est de tourner lui-même un de ses feuilletons favoris, Fantômas. Il s'agit d'un ciné-feuilleton réalisé par un cinéaste de la firme Gaumont, Louis Feuillade, en 1913. Ce réalisateur crée ensuite Judex, qui connaît un succès phénoménal en 1917, si bien qu'il décide de faire une suite. En 1963, Franju reçoit une proposition de tournage d'un Judex, il accepte. L'histoire raconte comment un banquier malhonnête se débarrasse d'une de ses victimes en l'écrasant avec sa voiture. Judex est au courant et le lui fait savoir, en lui faisant parvenir une lettre de menace. Nous arrivons ensuite à cette fameuse séquence du bal masqué où le banquier annonce le mariage de sa fille. D'une part nous analyserons le début de la séquence où seul Judex est présent. D'autre part nous poursuivrons avec son entrée dans la salle de bal. Ces deux analyses auront pour but de montrer comment Franju fait naître l'insolite en utilisant les moyens propres au cinéma.

Le plan d'ensemble du début permet de situer le lieu et le moment où la séquence se déroule. Ici on voit bien la demeure du banquier et que nous sommes la nuit. Ensuite un panoramique présente le personnage de Judex. L'objectif est d'abord à ses pieds et monte de plus en plus, de manière très lente, comme la musique, pour terminer sur un plan taille. Ce panoramique accentue le caractère du personnage incarné par Channing Pollock, un acteur américain. Judex est droit, immobile, et il est en posture hiératique. De plus sa carrure est imposante et ne nous rassure pas : on ne sait pas comment il peut réagir ni même ses intentions. L'arrêt sur un plan taille permet de voir sa tête : Judex porte un masque d'aigle royal, symbolique de la noblesse. Il prend ensuite une colombe morte en main, toujours droit et la tête haute. Le masque est en fait un moyen de révélation ici, il n'est pas là pour cacher les gens, au contraire, il sert à révéler la nature des personnages : Judex est d'un caractère noble et souverain, de même que le banquier rapace porte le masque d'un vautour. Judex se dirige ensuite vers l'entrée de la salle de bal.

Le réalisateur utilise un raccord cut. Judex passe du monde extérieur, sombre et étrange, au monde lumineux où les gens s'amusent. Judex apparaît de dos, nous "sommes" en fait derrière lui, nous avons traversé le seuil avec le personnage. Par son allure et sa posture, l'entrée de Judex ne passe pas inaperçue : les gens le regardent attentivement. De plus la colombe qu'il tient, morte, dans sa main droite semble les inquiéter. Encore ici la puissance de Judex est accentuée : les regards se concentrent sur lui, sa tête d'aigle lui donne de la majesté. Il entre sur le tapis central, comme quelqu'un d'important. La caméra est subjective jusqu'à ce moment, elle reste proche du personnage afin de nous introduire dans l'histoire. Ensuite il y a un jeu entre caméra subjective et objective, ce qui donne un effet insolite et étrange. 

Laura Meunier, 1ère L2

Au début de la séquence apparaît un personnage, mais nous ne voyons que ses pieds. Peu à peu nous allons découvrir qui est ce personnage grâce au panoramique qui laisse apparaître un plan rapproché taille. Nous sommes alors surpris de découvrir un masque d'oiseau à la place du visage. Le plan rapproché taille montre normalement les expressions du visage des personnages, mais dans ce plan, un lourd malaise gagne le spectateur car le visage est impénétrable à cause du masque. Ce malaise est accentué par une musique extradiégétique effrayante.

Océane Burel, 1ère L2