Hier
par le hasard de mon moment d'exercice journalier où j'allume la
télé pour arrêter aussi le travail de l'esprit - je fais du step, ce
qui me fait ressembler à un petit hamster en train de pédaler dans
la roue de sa cage ... - je suis tombée sur une rediffusion d'un
vieux film sur Arte: Le docteur Zhivago, film que je n'avais jamais
vu avant, avec Omar Sharif dans le rôle principal. Je croyais
jusque là que c'était un film qui se passait en forêt tropicale
profonde chez les coupeurs de tête ! Alors que pas du tout, c'est
chez les Soviets au moment de la révolution et dans un froid
sibérien la plupart du temps ...
J'ai trouvé ce film génial avec
des personnages vraiment bien intéressants car complexes sous une
première apparence simple, et surtout celui de Zhivago, gentil poète
médecin qui se perd au soin et au besoin des autres hommes perdus
dans des guerres et des combats durs et cruels qui ne sont pas les
siens, ces autres hommes œuvrant pour la plupart à construire un
monde insupportable et dévitalisant pour cet homme tenté par le
dessus des nuages, là se trouve la source de son bonheur personnel
et de sa gaieté individuelle, acceptant avec fatalisme de porter les
chimères mortifères qui s'imposent tout en luttant contre en
médecin (qu'il y a-t-il de plus inéluctable que la mort ? et
pourtant chaque médecin lutte à reculer sa venue). Mais il faut
bien vivre et survivre dans ce monde, alors il s'y emploie à l'insu
de son envie propre, en essayant toujours d'éviter le piège de la
haine, du cannibalisme et de la violence du froid égoïsme
individualiste mais aussi de l'idéalisme collectif impersonnel, et
ce n'est que lorsque les hasards du chemin le mettent en situation
d'avoir du temps et de revenir dans son refuge bucolique loin du
monde qu'il se trouve être au mieux de son être en vie authentique,
et le voilà à écrire des poèmes et prendre le temps de la
contemplation et donc de sa réalisation, et par là le voilà enfin à
toucher le monde en émotion incarnée personnellement ... Malade du cœur il est, et par là il meurt au final... mais aussi vivant du cœur il est, et par là il vit aussi tout compte fait ...
Doko
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