Tout
d'abord expliquons le choix du titre de notre article. Dans le
mythe antique, Thésée est enfermé dans un labyrinthe gardé par le
monstrueux Minotaure. Ce titre vise à mettre en évidence
l'enfermement mental et le cercle de la mort qui emprisonne le
personnage principal Jeff Costello.
Dans
la chambre de Costello, premier décor à apparaître à l'écran, il
n'y a aucun objet personnel, uniquement le strict minimum au niveau
du mobilier. La chambre est disproportionnée : un petit lit,
une armoire et, au centre de la pièce, une cage avec un oiseau, qui
représente la seule présence de vie. Les plafonds sont hauts et les
fenêtres rectangulaires. Il semble vivre anormalement, il est comme
enfermé dans une boîte. Dans ce décor qui ouvre le film, on
observe une source de lumière : les fenêtres. Celles-ci font
ressortir une lueur bleutée, la fumée de la cigarette entamée par
Jeff. On voit à travers cet appartement austère une certaine
solitude.
Ensuite,
dans tout le film, Costello est enfermé dans plusieurs types de
cages. En effet, l'acteur ne cesse de se déplacer : il monte
dans des cages d'escaliers, il ouvre puis ferme des portes, dont
celles de l'ascenseur qu’il doit lui-même refermer. Nous pourrions
faire un parallèle entre les portes qu'il ferme et la mort qui se
referme sur lui. Il semble toujours emprisonné dans des sortes de
boîtes de tailles différentes un peu comme des poupées russes. Il
s'enferme jusqu'à trouver une issue : tuer la pianiste puis
mourir, ou bien mourir seul. Ce cercle vicieux et cette solitude sont
en fait une torture. En plus, Costello n'extériorise aucun
sentiment. Il est donc difficile de comprendre son état d'esprit.
Pour preuve de son enfermement, on a ses tocs réguliers comme la
manière de mettre son chapeau, mettre ses gants, de vérifier si on
ne l'espionne pas.
Il
tourne dans un labyrinthe infini…En effet, il parcourt des
kilomètres de quais et de couloirs de métro. Souvent un panneau
« sortie » apparaît et pourtant, Jeff Costello se dirige
invariablement vers un autre escalier : il ne peut pas ou ne
veut pas s'enfuir. Dans le commissariat où Costello se fait arrêter,
le Commissaire ne cesse de passer de pièce en pièce – de boîte
en boîte- et Jeff lui ne bouge pas. Il sait qu'il n'a pas
d’échappatoire possible : c'est un bandit, il est payé pour
tuer. Après avoir été relâché du poste de police, le bras droit
de son patron ne lui donne pas ce qu'il lui doit et tente de le tuer.
Costello prend donc les devants et abat son chef. A partir de ce
moment, Jeff sait que le temps lui est compté : il mourra. Il
sera abattu par la police si celle-ci prouve qu'il est le tueur, ou
bien les hommes de son patron le tueront. La fin est tragique car
elle comporte les codes d'un film de tragédie : une fin triste
avec une prise de décision entre deux issues horribles.
Noor
Chehboun et Cécile Capide
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