Savez-vous
ce que signifie le terme de manga ? Ce mot vient du japonais, et plus
précisément du rassemblement de deux kanji : 画ga
(dessin/gravure) et 漫man
(involontaire/divertissant). Il est généralement traduit par “image
dérisoire”.
Les
racines du Manga remontent à une lointaine année. En effet, on
trouve la source du manga à la période de Nara (710 - 714) grâce
aux emakimono, des rouleaux de papiers peint de plus de dix mètres
contenant des textes calligraphiés qui racontaient diverses
histoires tels que des batailles, de la romance où des légendes
folkloriques. Parmi ces emakimono, on trouve des Chôjû-jinbutsu-giga
(des caricatures d’animaux anthropomorphes) qui se lisaient pour la première fois
de droite à gauche. Une autre origine du manga sont les estampes
japonaises sous la période d’Edo (1600-1868). Au final vint
l’estampe ukiyo-e (image du monde flottant), comme celle du fameux
artiste Katsushika Hokusai. C’est d’ailleurs lui le premier à
utiliser le terme de manga pour désigner ses œuvres célèbres, les
Hokusai Manga (croquis de Hokusai). La première intention du manga
était de montrer la vie sous tous ses angles, un but pédagogique et
ludique pour les élèves. Depuis l’ère Meiji (1868-1912) et
l’ouverture du Japon sur le monde, les artistes européens ont
enseigné leurs savoirs aux Japonais, en travaillant sur des courtes
bandes dessinées pour des journaux. C’est Yasuji Katazawa qui
reprit le terme de manga pour désigner ses dessins de quelques
cases. En 1909, Seiji Noma fonde la société d’édition Kodansha.
En 1914, la société édite le premier mensuel Shônen
Club,
le magazine de manga pour Garçons et en 1923, la même société
édite le Shôjo
Club,
magazine de manga pour les filles.
Pourtant, le manga entre sur le marché après la Seconde guerre mondiale car, sous l’occupation américaine, les Japonais mangakas se sont trouvés influencés par les Américains et leurs comics strips. L’un de ces mangakas révolutionna le genre et donna naissance au manga moderne avec son style particulier qui fit le succès des bandes dessinées et qui posa les bases du manga modernes. Ce mangaka se nomme Osamu Tezuka, surnommé Manga no Kamisama (Dieu du manga).
Paru en 1948, Shin Takarajima (La nouvelle Île au trésor) est considéré comme le premier manga moderne. En 1963, Tetsuwan Atomu (Astro le petit robot) est le premier épisode de la première série télévisée et en 1953, Ribon no kishi (Princesse Saphir) est considéré comme le premier manga shôjo.
Le
manga a une importante influence partout dans le monde, plus
particulièrement en France. En effet, notre pays est le deuxième
consommateur de mangas dans le monde après le Japon. Tout d’abord,
les mangas sont apparus la première fois à la télé. C’est en
1978 que fut programmé un manga/animé pour la première fois en
France: Goldorak. Cet animé rendit populaire le manga en
France et beaucoup d’autres animés furent programmés à la
télévision dans le club Dorothée par exemple, comme Dragon
Ball, Albator et bien d’autres. Mais c’est en 1990
avec la publication d’Akira que le marché du manga explose.
Depuis, les ventes de mangas sont en constante augmentation. Par
ailleurs en 2005, le taux de vente de mangas dépasse pour la
première fois celui des bandes dessinées occidentales. On considère
qu’une bande dessinée vendue sur trois est un manga.
Les
années 2000 sont en quelque sorte “l’âge d’or” du
manga. De nombreux nouveaux mangas et animés sont publiés et
diffusés, popularisant de plus en plus le manga en France. Au début
des années 2000, GTO et Samurai deeper Kyo sont
publiés rapidement suivis de Gunnm Last Order, Naruto et
Bleach. Pour finir, la Japan expo rassemblant chaque année
toujours plus de visiteurs a été créée en 1999. Cette exposition
rassemble tous les ans les fans de mangas ou de la culture japonaise
et plusieurs activités y sont organisées comme les concours de
cosplay, les dédicaces de livre et rencontres avec les auteurs, etc.
De
nos jours, le manga représente 45% du marché en France avec environ
13 millions d’exemplaires vendus par an.
Le
manga se différencie des autres BD par ses codes.
Dans
un premier temps, certains mangakas mettent en valeur le personnage
au détriment du décor contrairement aux BD occidentales, ce qui a
pour objectif que le lecteur se focalise plus sur le personnage et
ainsi puisse s’y identifier plus facilement.
D’autre
part, la disposition des cases est organisée de manière différente.
Elles sont découpées de façon cinématographique, c’est-à-dire
que les actions des personnages sont dessinées sous des angles
différents, et des changements de plans sont effectués comme pour
le montage d’un film. Cela peut être perturbant pour un lecteur
habitué aux bande-dessinées dites “classiques”. Le premier
mangaka à utiliser cette technique fut Osamu Tezuka. Puis, on
utilise les traits de vitesse inspirés des techniques des comics
américains.
Ce
qui caractérise le plus les mangas sont sans doutes les grands yeux
des personnages, surtout féminins. Osamu Tezuka serait encore une
fois le premier à utiliser ce code. Il se serait inspiré des
personnages de Disney étant un grand fan de ces films. Les mangakas
lui succédant ont conservé cette technique, pensant que ces yeux
transmettent mieux les sentiments des personnages. Cela rend un
personnage plus expressif et permet de faire passer l'émotion plus
efficacement. Tous les mangas n'utilisent pas cette caractéristique.
L'utilisation des grands yeux se retrouve surtout dans le mangas
féminins. Certains mangakas peuvent insérer plusieurs styles
graphiques d’une case à une autre selon les émotions. Certaines
déformations sont poussées à l'extrême, c’est ce qu’on
appelle le “super deformed” (SD). Un personnage sera représenté
en SD s'il est en colère ou s'il est gêné.
Le
manga est aussi réputé pour posséder une iconographie humoristique
dans laquelle les personnages prennent des formes et des attitudes
étranges : leurs corps sont rapetissés, les traits du visage
caricaturés et simple. Plus le dessin est simple et naïf, plus le
personnage est déformé et grotesque, plus le dessin devient
comique.
De plus, les mangakas utilisent de nombreuses onomatopées relatives aux mouvements, aux actions ou aux pensées des personnages.On peut y inclure l’onomatopée du sourire (niko niko) ou du silence (shiiin) qui n’existent pas en français. Elle peuvent être parfois traduites, mais les éditeurs préfèrent les laisser en japonais.
Ici, on trouve un jeu de mot entre le personnage qui s’appelle Nico Nico et l’onomatopée du sourire, niko niko.
Pour
mettre le plus de nuances possible, les mangakas utilisent des
trames. Elles peuvent être réalisées à la plume, à partir de
feuilles ou réalisées à l’ordinateur. Dans les mangas
s’adressant à un public féminin, il est fréquent de voir les
auteurs femmes s’adresser directement au lecteur dans un coin de la
page à travers un personnage chibi, pour parler de son travail et de
son avancement.
Sharleen // Léa ( しゃるりん // りあ )
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