« FIVE
YEARS »
réalisé par
Stefan Schaller
Inspiré d'une
histoire vraie, « Five Years » ouvre la compétition sur la scène
nationale de la Comète en ce mercredi 2 octobre. L'oeuvre du réalisateur Stefan
Schaller retrace l'histoire d'un germano-turc, Murat Kurnaz, accusé
de complots terroristes en Afghanistan et détenu pendant des années dans la
célèbre prison de Guantanamo. Le film s'articule autour de la torture,
tant physique que mentale, infligée aux prisonniers et de la paranoïa
américaine vis à vis du terrorisme islamiste depuis le 11 septembre
2001. Le tout à travers la relation antagoniste des deux personnages
principaux: Murat et son interrogateur au service du gouvernement américain.
La scène d'exposition donne tout de suite
le ton avec un symbolisme fort, présent tout au long du film, qu'il soit
politique, culturel ou encore psychologique. Stefan Schaller a su mettre
la technique cinématographique au profit de ces symboles. Plongée,
contre-plongée, gros plans, scènes silencieuses, technique de floutage,
travellings, jeux de lumières, entre autres, renforcent le réalisme et
l'intensité de l'histoire et nous propulsent au cœur du récit.
L'histoire bouleversante de Murat
nous amène à réfléchir sur de nombreux sujets contemporains mais
également intemporels. Tout d'abord, le thème de la torture ne laisse
pas indifférent, bien au contraire. Comment un homme peut-il se montrer aussi violent
envers un autre homme? Jusqu'où peut-on aller dans la torture? Quelles sont les
limites de l'empathie humaine? Le film dénonce également les pratiques inhumaines
exercées au sein de la prison de Guantanamo et qui font toujours
polémique aujourd'hui. Évidemment, le thème actuel du terrorisme islamiste
étant au cœur du sujet, le spectateur ne peut que se sentir concerné d'une
manière ou d'une autre. Ainsi, il découvre comment un homme à l'origine
indifférent à la religion, et à un moment critique de sa vie, peut se tourner vers l'Islam et tomber
dans l'extrémisme sous l'influence d'autres extrémistes.
On peut souligner le jeu d'acteur de Sascha Alexander Gersak,
qui a su transcrire le vécu des détenus : épuisement, souffrance,
tiraillement, mais aussi la force mentale et physique, la résistance, la
fierté. Mais également celui de Ben Miles, l'interrogateur
américain, qui a su interpréter la dualité de son personnage capable parfois de
se montrer sans pitié et à d'autres moments faire preuve d'humanité.
Si vous n'avez pas pu voir
ce film mercredi, sachez qu'il sera rediffusé vendredi à 13h à la
Comète! A ne pas rater!!!
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