Mystères d'archives
Ces deux documentaires, composés
d'images d'archives, mettent l'accent sur deux événements importants de
la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Le premier nous donne des détails
sur la libération de Paris lors du 26 Août 1944 et sur la fusillade
-dont on a très peu entendu parler- qui a eu lieu à cette occasion. Le
second nous montre les derniers instants de la Seconde Guerre Mondiale, c'est -à -dire la capitulation japonaise ayant lieu sur un navire
américain, dans la baie de Tokyo. Cet événement aurait pu être un simple
fait, mais un incident est venu perturbé la signature de fin de guerre.
Le représentant du Canada, s'est trompé de ligne pour signer, cette
erreur aurait pu compromettre la capitulation des Japonnais. Grâce aux
nombreux caméramen qui étaient sur place lors de ces deux événements,
nous avons pu apprendre de nouvelles choses et en découvrir d'autres, grâce aussi à la précieuse étude de Serge Viallet et de son équipe.
Fait à partir d'images perdues
puis retrouvées des dizaines d'années plus tard, ce documentaire nous
fait voir des faits inédits d'une manière différente, en s'appuyant sur
chaque détail, qui peut avoir un rapport direct avec un grand événement
historique. En effet, nous sommes constamment confrontés aux images dans
le monde d'aujourd'hui, à tel point que nous ne prenons pas le temps
d'y faire suffisamment attention. Ces images permettent de transmettre
la mémoire au cours du temps. Comme le dit Serge Viallet, "Nous sommes
tous héritier de l'audiovisuel".
Ce documentaire nous donne donc un autre
point de vue des événements et des images elles-mêmes. En effet, chaque
image est décomposée, disséquée et accompagnée des commentaires de
Serge Viallet, qui nous font mieux comprendre ce que l'on voit à l'écran,
au delà de la simple image. Nous sommes parfois surpris de ce qu'un simple
film de quelques minutes, peut montrer. Par exemple, dans le premier
film, nous voyons des images d'Américains et de Français qui donnent une
bonne image de la France libérée : les Françaises embrassent les
soldats américains mais en y regardant de plus près, nous nous rendons
compte que cela est en réalité une mise en scène par les caméramen. En
effet, Gaston Madru, un caméraman français célèbre pour ses reportages,
filme sa femme donnant un bouquet au Général de Gaulle. On comprend
alors que tout cela était prévu.
Ce sont donc des documentaires intéressants qui par
le découpage des images, complétée par les commentaires de Serge
Viallet, changent notre vision de deux événements fondamentaux de la fin
de la Seconde Guerre Mondiale.
Ces deux documentaires font partie d'une
séries d'une quarantaine d'autres et Serge Viallet et son équipe sont
actuellement en train de réaliser d'autres documentaires historiques qui
devraient être diffusés dans l'année à venir sur ARTE.
Chers passionnés d'histoire et de cinéma, je vous invite donc à surveiller votre programme télévision.
Elsa HELLERINGER, Lara GALLACH, Amandine BRESSAC
Lors de l'échange qui a suivi la projection de ces deux courts-métrages documentaires, le réalisateur Serge Viallet a en effet beaucoup insisté sur l'idée que « nous sommes tous héritiers de l'audiovisuel ».
RépondreSupprimerIl a rappelé qu'en 1908 Charles Pathé eut le premier l'idée des « actualités ». A l'époque un bonimenteur placé à côté de l'écran lisait les intertitres pour ceux qui ne savaient pas lire. Jusqu'à l'apparition de la télévision, les actualités précédaient toujours le film. Leurs images ont été vues et revues, montrées dans le monde entier, et transmises de génération en génération. Le travail de Serge Viallet et de son équipe permet de révéler les coulisses et les secrets de ces images, et de montrer qu'elles opèrent toujours une sélection dans la réalité. Un simple cadrage est le produit d'un choix, qui n'est pas forcément volontaire.
La mémoire collective est donc constituée par des images qui sont imposées par des points de vue particuliers. Ne fonctionnerait-elle pas comme l'inconscient individuel ? En effet nous sommes habités par des représentations qui ne sont pas les nôtres et qui informent (c'est-à-dire donnent forme à) notre vision du monde...
J, Hugenell