Dans
le Grand Budapest Hotel, Wes Anderson utilise comme motif récurrent
le cadre dans le cadre. En effet, on le retrouve à la fois dans la
structure narrative et l'organisation des plans.
Tout
d'abord, nous pouvons remarquer des cadres dans la structure
narrative. Il existe une quadruple mise en abîme :
Vous
arrivez dans la salle de cinéma, prêt à regarder le nouveau film
de Wes Anderson. La lumière s'éteint, le film commence, et à
l'écran apparaît une femme qui lit un livre. Un cut, une nouvelle
date, et vous voyez cette fois un homme qui s'adresse directement à vous. Vous ne savez pas qui il
est, mais il parle d'un livre que vous comprendrez être le sien.
Après cette scène, vous vous retrouvez transporté à une nouvelle
époque où vous retrouvez l'auteur dans sa jeunesse. Il rencontre un
homme qui lui racontera l'histoire de livre. Dernière transition,
celle-ci vous présente l'histoire originelle avec le jeune Zero.
Le
réalisateur utilise cet instrument pour démontrer l'intemporalité
d'une histoire, notamment à travers l'art. En effet, dès le début
du film, les époques s’enchaînent, mais il s'agit de la même
histoire racontée à de plus en plus de personnes, grâce à l'art
de l'écriture et l'art cinématographique. De cette façon, le récit
et ses protagonistes sont transmis à la société moderne, malgré
les générations qui les séparent.
Cette
mise en abîme permet donc à Wes Anderson de représenter la
transmission que ce soit d'une histoire ou d'un métier comme avec
les personnages de M. Gustave et Zero.
Dans
l'esthétisme de Wes Anderson, avec les couleurs et l'utilisation de
la symétrie apparaît ce thème récurrent du cadre dans le cadre.
Il est présent dans des scènes tout à fait différentes, ce qui lui donne bien des significations.
Nous
avons ici affaire à un cadre renversé. Son utilisation nous renvoie à notre propre activité, à savoir nous observons les autres à
travers un cadre.
Ce
cadre-ci renforce la surprise générale. La nôtre et celle des
protagonistes à la découverte des policiers là où on ne s'y
attendait pas, et celle des policiers quant à l'ouverture de la
trappe alors qu'ils sont censés être seuls.
Dans
ce plan, le cadre attire notre attention sur un élément important
qui est la réunification des personnages, malgré la police à leur
trousse et leur position défavorable.
L'utilisation du cadre dans le cadre dans ce plan renforce l'impression d'oppression que l'on ressent en la voyant à l'image car le cadre de la fenêtre est encore plus étriqué que celui de l'écran.
Tess Lanfranchi
Tess et Joséphine Sosson
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