mardi 30 avril 2019

Mais pourquoi cette obsession de la mise en abîme ?


Dans le Grand Budapest Hotel, Wes Anderson utilise comme motif récurrent le cadre dans le cadre. En effet, on le retrouve à la fois dans la structure narrative et l'organisation des plans.

Tout d'abord, nous pouvons remarquer des cadres dans la structure narrative. Il existe une quadruple mise en abîme :




Vous arrivez dans la salle de cinéma, prêt à regarder le nouveau film de Wes Anderson. La lumière s'éteint, le film commence, et à l'écran apparaît une femme qui lit un livre. Un cut, une nouvelle date, et vous voyez cette fois un homme qui s'adresse directement à vous. Vous ne savez pas qui il est, mais il parle d'un livre que vous comprendrez être le sien. Après cette scène, vous vous retrouvez transporté à une nouvelle époque où vous retrouvez l'auteur dans sa jeunesse. Il rencontre un homme qui lui racontera l'histoire de livre. Dernière transition, celle-ci vous présente l'histoire originelle avec le jeune Zero.

Le réalisateur utilise cet instrument pour démontrer l'intemporalité d'une histoire, notamment à travers l'art. En effet, dès le début du film, les époques s’enchaînent, mais il s'agit de la même histoire racontée à de plus en plus de personnes, grâce à l'art de l'écriture et l'art cinématographique. De cette façon, le récit et ses protagonistes sont transmis à la société moderne, malgré les générations qui les séparent. 
 
Cette mise en abîme permet donc à Wes Anderson de représenter la transmission que ce soit d'une histoire ou d'un métier comme avec les personnages de M. Gustave et Zero.







Dans l'esthétisme de Wes Anderson, avec les couleurs et l'utilisation de la symétrie apparaît ce thème récurrent du cadre dans le cadre. Il est présent dans des scènes tout à fait différentes, ce qui lui donne bien des significations.







Nous avons ici affaire à un cadre renversé. Son utilisation nous renvoie à notre propre activité, à savoir nous observons les autres à travers un cadre.
















Ce cadre-ci renforce la surprise générale. La nôtre et celle des protagonistes à la découverte des policiers là où on ne s'y attendait pas, et celle des policiers quant à l'ouverture de la trappe alors qu'ils sont censés être seuls.
















Dans ce plan, le cadre attire notre attention sur un élément important qui est la réunification des personnages, malgré la police à leur trousse et leur position défavorable.














L'utilisation du cadre dans le cadre dans ce plan renforce l'impression d'oppression que l'on ressent en la voyant à l'image car le cadre de la fenêtre est encore plus étriqué que celui de l'écran.










Tess Lanfranchi Tess et Joséphine Sosson











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