Les studios de Babelsberg : un rôle majeur dans le cinéma depuis 1912
Avec The Grand Budapest Hotel, l'Américain Wes Anderson témoigne de sa fascination pour Stefan Zweig et la culture européenne, pour ce monde que l'écrivain lui-même appelait "le monde d'hier", disparu dans la tourmente de l'Histoire. En cohérence avec son projet, le cinéaste a choisi de tourner son film en différents endroits d'Europe, en particulier à Berlin, dans les fameux studios de Babelsberg.
Les studios de Babelsberg sont fondés en 1912 dans la banlieue sud-ouest de Berlin. Ils sont parmi les premiers studios de cinéma construits en Europe, ils contiennent près de 20 plateaux. Tout au long de l'histoire et des différents événements importants du XXème siècle les studios de Babelsberg ont connu bien des changements. Entre l'influence nazie et la surveillance du parti communiste, nous allons voir comment ces studios ont vécu cette époque marquante de l'histoire.
Les studios de Babelsberg sont fondés en 1912 dans la banlieue sud-ouest de Berlin. Ils sont parmi les premiers studios de cinéma construits en Europe, ils contiennent près de 20 plateaux. Tout au long de l'histoire et des différents événements importants du XXème siècle les studios de Babelsberg ont connu bien des changements. Entre l'influence nazie et la surveillance du parti communiste, nous allons voir comment ces studios ont vécu cette époque marquante de l'histoire.
Der
Tontentanz,
est
le premier film tourné dans les studios en 1912 par Urban
Gad
avec
l'actrice danoise Asta
Nielsen
qui
devient la première star du studios.
Paul
Wegener
y
tourne Le
Golem
en
1920 et Fritz
Lang
obtient
dans la
même année la construction d’un plateau de plus de 2200 m² pour
le tournage de son film Metropolis.
En
1920, les studios de Babelsberg sont souvent considérés comme le
rival européen d’Hollywood. En 1921 les studios appartiennent à
l’UFA (Universum Film AG) qui rénove les studios à l’arrivée
du cinéma parlant.
Durant
les années 30, ils sont à la pointe de l’innovation de la
technique cinématographique, du son et du montage. Des films
prodigieux
y
sont tournés comme L’Ange
bleu
en
1930 par Josef
von
Sternberg
ou
encore parmi les grands succès français Gueule
d’amour ou
L’Étrange
Monsieur Victor
de
Jean
Gremillion.
À
l’apogée
du Troisième
Reich,
beaucoup
d’artistes
comme Billy
Wilder ou Fritz
Lang émigrent
aux États-Unis. Goebbels en
prend donc
personnellement
la direction et fonde une école de réalisation, la Deutsche
Filmakademie Babelsberg,
dans le but de former des réalisateurs répondant
à l'idéal national-socialiste.
Tous les membres de l'industrie cinématographique doivent adhérer à
un syndicat unique : la Chambre
du film du Reich . Sous le Reich, plusieurs films de propagande sont
réalisés,
tels
que Le
Juif Suss
de
Veit
Harlan, tristement
célèbre pour sa propagande antisémite.
Parmi
ces acteurs partis
aux en Amérique, il
y a Marlene
Dietrich, l'actrice principale de L’Ange
bleu,
qui après avoir émigré aux États-Unis s'est engagée dans la
lutte contre l'antisémitisme et plus particulièrement le nazisme en
chantant avec par exemple « Lili
Marleen »
ou après son émigration en travaillant avec des réalisateurs en
Amérique tels
que von
Sternberg.
Dans
les studios de
Babelsberg
a
également été tourné le
film Le
Cabinet du docteur Caligari, et
parmi son équipe technique on peut
retrouver Hermann Warm,
Walter Reimann
et Walter Rohrig,
trois célèbres décorateurs allemands
qui ont été des
figures
importantes
du mouvement expressionniste.
Ce filmprésente
donc une
qualité
de décor quasi jamais vue
pour l'époque.
Après
1945, les studios passent sous la surveillance communiste. La DEFA
(Deutsche Film AG) remplace
l'UFA. De nouveaux réalisateurs apparaissent : Wolfgang
Staudte, Kurt Maetzig, Slatan Dudow. Le film antifasciste est
alors un genre en vogue. Le plus connu est Les
assassins sont parmi nous de
Wolfgang Staudte.
Les
studios deviennent étroitement surveillés par le parti
communiste et
la liberté de création n'est plus illimitée. En 1965, tous les
films qui sont produits sont interdits par le parti. Cependant, les
studios continuent à attirer des productions internationales :
des reconstitutions historiques en costume ou des films pour enfants
principalement. Certaines productions françaises y sont réalisées
comme par exemple Les
Misérables de Jean-Paul
Le Chanois avec Jean
Gabin (1958).
Après
la réunification allemande
en 1990, les studios de Babelsberg connaissent une période difficile.
L’État cesse de leur commander des films et ils ne parviennent pas
à attirer des producteurs. Le nombre d'employés chute alors de 2400
jusqu'à 792 en 1992. Aujourd'hui,
les studios de
Babelsberg
ont
retrouvé leur activité
et produisent de grands films internationaux
tels que
Le
Pianiste
de
Roman Polanski (2002), Monuments
Men
de
George Clooney (2009) ou encore Stalingrad
de
Jean-Jacques Annaud (2001).
Hugo
Roger et Emeline Bellegueulle
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