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Alfred
Hitchcock ainsi qu'Orson Welles, Fritz Lang, John Ford
et
Marcel Carné
sont
des
réalisateurs
des
années 40 qui apprécient
particulièrement
les effets spéciaux car ceux-ci permettent de tourner en studio des
scènes qui donnent l'illusion de décors réels.
Les
trucages dans les films d'Alfred Hitchcock sont assez récurrents. En
effet, on les retrouve dans The
Birds (1963),
Vertigo
(1958)
ou encore Psycho
(1960).
Ainsi Hitchcock dans la plupart de ses films, utilise des matte
painting, des trompe-l’œil ainsi que des maquettes.
Dans
Rebecca
(1940),
Hitchcock commence directement avec une maquette du manoir de
Manderley. Au tout début, cette maquette donne l’impression que la
grande maison est occupée avec les effets de lumières créés
à
l'intérieur, puis quand la caméra se rapproche du manoir, la
constatation que celui-ci
est
délabré, légèrement détruit
et
de ce fait inhabité nous montre très clairement que Manderley est
une maquette. Cette dernière est aussi reprise à la fin du film,
quand la demeure prend feu à cause de Mme Danvers, ce qui n'aurait
pas été forcément possible avec une véritable maison, ce qui
explique ce choix.
De
plus, un autre trucage qui revient assez souvent est le matte
painting, technique utilisée dès les débuts du cinéma. Selon
Wikipedia, "le matte
painting est un procédé cinématographique qui consiste à
peindre un décor sur une surface plane, en y laissant des
espaces vides, dans lesquels une ou plusieurs scènes filmées sont
incorporées". La plupart du temps, les peintures sont exécutées
sur des plaques de verre par des peintres professionnels qui
maîtrisent les lois de la perspective. Différents procédés
permettent de faire la fusion entre l'image peinte et la scène
filmée. Le matte painting revient beaucoup moins cher que la
construction de gigantesques décors ou la fabrication de maquettes.
Dans Rebecca, le matte painting a été utilisé pour
l'habitation ainsi que pour la scène du café. Grâce à ce moyen,
peu cher et fonctionnel, les coûts sont réduits pour donner de
bonnes illusions, qui arrivent à tromper et à déjouer la vigilance
du spectateur.
Les
trompe l'oeil sont aussi assez fréquents
dans
Rebecca,
notamment à l'intérieur de la grande demeure, avec la présence de
ces immenses portes donnant l’impression que les acteurs sont
écrasés par elles.
Les
effets spéciaux présents dans le film permettent de ce fait de
créer un véritable impact émotionnel et physique sur les
personnages qui subissent la pression du gigantesque manoir de
Manderley.
« Hitchcock est [...] l'un des plus grands inventeurs de formes de toute l'histoire du cinéma. Seuls peut-être, Murnau et Eisenstein peuvent, sur ce chapitre soutenir la comparaison avec lui. [...] À partir de cette forme, en fonction de sa rigueur même, tout un univers moral s'est élaboré. La forme, ici, n'enjolive pas le contenu, elle le crée. Tout Hitchcock tient en cette formule. »
Conclusion
du livre Hitchcock d'Eric
Rohmer et Claude Chabrol,1957
Amélie
Forêt et Mathias Lefebvre
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