jeudi 6 décembre 2018

Le voile mystérieux

http://fabrice-colin.over-blog.com/archive/2014-01/
Alfred Hitchcock ainsi qu'Orson Welles, Fritz Lang, John Ford et Marcel Carné sont des réalisateurs des années 40 qui apprécient particulièrement les effets spéciaux car ceux-ci permettent de tourner en studio des scènes qui donnent l'illusion de décors réels.
Les trucages dans les films d'Alfred Hitchcock sont assez récurrents. En effet, on les retrouve dans The Birds (1963), Vertigo (1958) ou encore Psycho (1960). Ainsi Hitchcock dans la plupart de ses films, utilise des matte painting, des trompe-l’œil ainsi que des maquettes. 
 
Dans Rebecca (1940), Hitchcock commence directement avec une maquette du manoir de Manderley. Au tout début, cette maquette donne l’impression que la grande maison est occupée avec les effets de lumières créés à l'intérieur, puis quand la caméra se rapproche du manoir, la constatation que celui-ci est délabré, légèrement détruit et de ce fait inhabité nous montre très clairement que Manderley est une maquette. Cette dernière est aussi reprise à la fin du film, quand la demeure prend feu à cause de Mme Danvers, ce qui n'aurait pas été forcément possible avec une véritable maison, ce qui explique ce choix.
 
De plus, un autre trucage qui revient assez souvent est le matte painting, technique utilisée dès les débuts du cinéma. Selon Wikipedia, "le matte painting est un procédé cinématographique qui consiste à peindre un décor sur une surface plane,  en y laissant des espaces vides, dans lesquels une ou plusieurs scènes filmées sont incorporées". La plupart du temps, les peintures sont exécutées sur des plaques de verre par des peintres professionnels qui maîtrisent les lois de la perspective. Différents procédés permettent de faire la fusion entre l'image peinte et la scène filmée. Le matte painting revient beaucoup moins cher que la construction de gigantesques décors ou la fabrication de maquettes. Dans Rebecca, le matte painting a été utilisé pour l'habitation ainsi que pour la scène du café. Grâce à ce moyen, peu cher et fonctionnel, les coûts sont réduits pour donner de bonnes illusions, qui arrivent à tromper et à déjouer la vigilance du spectateur. 
 
Les trompe l'oeil sont aussi assez fréquents dans Rebecca, notamment à l'intérieur de la grande demeure, avec la présence de ces immenses portes donnant l’impression que les acteurs sont écrasés par elles. 
 
Les effets spéciaux présents dans le film permettent de ce fait de créer un véritable impact émotionnel et physique sur les personnages qui subissent la pression du gigantesque manoir de Manderley.

« Hitchcock est [...] l'un des plus grands inventeurs de formes de toute l'histoire du cinéma. Seuls peut-être, Murnau et Eisenstein peuvent, sur ce chapitre soutenir la comparaison avec lui. [...] À partir de cette forme, en fonction de sa rigueur même, tout un univers moral s'est élaboré. La forme, ici, n'enjolive pas le contenu, elle le crée. Tout Hitchcock tient en cette formule. »
          Conclusion du livre Hitchcock d'Eric Rohmer et Claude Chabrol,1957


                                                                                      Amélie Forêt et Mathias Lefebvre















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