dona-rodr
Au
sens étroit du terme, le burlesque est un registre littéraire
atteignant son apogée au XVII ème siècle, qui se définissait par
l'utilisation de termes comiques ou vulgaires pour parler de sujets
sérieux et même nobles. « Burlesque » est au sens large
employé de nos jours pour désigner un comique extravagant, exagéré,
pour désigner par exemple la bouffonnerie des clowns. On désigne
ainsi par le mot burlesque les films comiques du début de l'histoire
du cinéma à l'ère muette.
En
effet, depuis la seconde moitié du XXe siècle, on emploie le terme
burlesque pour combler l'absence de traduction du terme anglophone
« slapstick » qui désigne à l'origine la batte
d'Arlequin dans la comedia dell'arte. Il repose sur des péripéties
comiques appelées lazzi dans la comedia dell'arte, gags
dans le cinéma américain, terme qui aujourd'hui est aussi utilisé
dans la bande dessinée. Démuni de logique psychologique, le gag
s'appuie le plus souvent sur un comique physique parfois violent :
il peut montrer des chutes, des bagarres… Tout est caricaturé.
Le
burlesque défie les règles classiques de la narration. En effet, il
comporte une suite de gags qui ont chacun une grande autonomie et ne
rentrent pas dans la stratégie narrative globale. Dans les courts
métrages essentiellement, l'histoire n'est qu'un prétexte assurant
la liaison entre les gags. Le rythme est important dans le burlesque
car il découle du timing dans le jeu de l'acteur ainsi que du
montage. Pour mettre en valeur le décor, les personnages ou encore
même les objets, on use alors de plans larges. D'après André
Bazin, les burlesques qui se basent sur un « comique de
l'espace, de la relation de l'homme aux objets et au monde
extérieur » sont les premiers à avoir connu le succès. Pour
fabriquer un film burlesque, les réalisateurs trouvent leurs idées
dans un immense répertoire de gags, cela arrive qu'un gag soit
présent dans plusieurs films comme celui de la poursuite ou de la
chute par exemple dans Certains l'aiment chaud Jerry
déguisé en femme trébuche sur ses hauts talons et tombe au moment
de rentrer dans le train. Dans le film burlesque, la personnalité de
l'acteur impose un style qui est essentiel pour le personnage
vedette, par exemple le vagabond Charlot dans les films de Charlie
Chaplin.
Dans
le film Certains l'aiment chaud qui est burlesque, on retrouve
deux personnages typiques de ce genre littéraire et
cinématographique. En effet, il s'agit de Joe qui incarne le clown
blanc, c'est à dire qu'il prend les décisions, et ne rit que très
peu ainsi que son compère Jerry qui lui incarne l’auguste à qui
il arrive toutes les misères, qui passe son temps à rire, à faire
des bêtises et qui ne respecte pas ce que dit Joe.
Adeline
DELATTRE et Ophélie FROGER
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