lundi 30 janvier 2017

Un homme hors du commun

Portrait

Nous avons avons rencontré Etienne Labroue au lycée, pour faire connaissance avec lui, car tout au long de cette année nous devrons réaliser un court métrage, avec son aide. Après l'avoir rencontré deux fois pour parler de notre travail en commun, nous avons pu assister gratuitement, dans le cadre du P.A.G., à une projection de son film L'Elan à la Comète, ce qui nous a permis ensuite d'échanger une troisième fois avec lui. Ces trois rencontres nous ont permis de voir qui était ce réalisateur bavard, et comment il aimait travailler.

Pour commencer son portrait, nous pouvons dire que c'est un homme grand, imposant, maigre, avec un look particulier. Une fois qu'on l'a vu, il est difficile d'oublier son visage et son côté rockeur. D'ailleurs, il n'est pas que réalisateur, il est également bassiste. Mais ce n'est pas tout, il a aussi réalisé des clips vidéo, des courts et longs métrages, il a travaillé pour la télévision, pour Canal +, Arte, France 2, France 3...), en particulier pour les Guignols de l'Info. Il a donc travaillé dans de nombreux domaines.

Mentalement, il semble extrêmement travailleur. Il aime l'ordre, les choses faites à temps, et bien faites. C'est un homme qui sait ce qu'il veut, visiblement, mais en gardant de bonnes relations avec ceux qui travaillent à ses côtés. Il est très drôle, parle franchement, ne mâche pas ses mots, mais c'est ce qui donne envie de l'écouter et de lui faire confiance. Car de plus il a l'air passionné par son travail, et d'aimer ce qu'il fait depuis longtemps.

Travailler avec Etienne Labroue ne fait pas peur, car c'est un bon réalisateur, et il sera très encourageant comme "chef" de l'équipe que notre classe constituera. On lui fait confiance, car il connaît le métier, il aime ce qu'il fait. Le film qu'on a vu de lui montre au-delà de l'histoire toute la créativité, voire la folie, du réalisateur, ce qui motive et donne envie de prendre exemple sur son travail.

A travers ses paroles, Etienne Labroue laisse deviner à quel point être réalisateur est un métier épanouissant, mais pas si simple. Ses réalisations sortent du commun, ce qui montre que nous ne sommes pas obligés de faire comme tout le monde dans le métier du cinéma, et que même si notre travail ne plaît pas à tout le monde, s'il nous plaît à nous, c'est le principal.

Loïs Hamon 1L2

Son nom est Etienne Labroue

buzzonweb.com


Grand, sec et mince, il est à l'image de son étrange "Elan". Etienne Labroue, réalisateur, scénariste et musicien d'origine vendéenne est un véritable OVNI du cinéma et de l'audio-visuel français. Ceci est sûrement dû à son intérêt pour le surréalisme ou encore Tim Burton.

Sorti en 1986 d'une école de cinéma, il enchaîne les réalisations de clips vidéos et de publicités pour des marques telles qu'Orangina. Il réalise par la suite plusieurs documentaires sur le hip-hop pour Canal + et sur Arte. Si nous le connaissons davantage en tant que scénariste pour Groland depuis 2001 ou encore Les Guignols en 2007 chez Canal +, il est aussi réalisateur pour le cinéma depuis 1991. Il réalise ainsi 4 courts-métrages avant de se lancer dans la grande aventure du long format avec la sortie de L'Elan en 2016. Un film qui traduit parfaitement la folie créatrice dont il est animé. Inédit dans le genre, ce long-métrage ne vous laissera sûrement pas de marbre !

En se lançant également dans tous ses autres projets, tels que coach en développement personnel, il révèle ainsi son éclectisme, sa polyvalence et toutes les facettes de sa personnalité qui font de lui ce qu'il est.

Présent sur tous les fronts, il mène actuellement un projet de court-métrage en collaboration avec des classes de primaire, collège et lycée de la splendide région Grand-Est. Il projette également la création de sa propre série télévisée.

Shelby PETIOT 1L2

"Faire du cinéma, c'est être libre"


Etienne Labroue photographié par Renaud Montfourny - buzzonweb.com

Animateur, scénariste, réalisateur au cinéma, réalisateur de clips-vidéos, de documentaires, de publicités, musicien, Etienne Labroue est un touche à tout de la télévision et du cinéma.  Il met en application les techniques apprises à l'école de cinéma dont il est diplômé en 1986 dans un premier court-métrage sorti en 1991. Etienne Labroue travaille notamment pour Canal + dans des émissions telles que "Groland" depuis 2001 et "Les Guignols" depuis 2007 et a auparavant collaboré avec ARTE dans la réalisation de documentaires.

Malgré des activités à la télévision qui lui demandent un travail conséquent, Etienne Labroue totalise quatre courts-métrages et un premier long-métrage sorti en 2016. Ses principales références cinématographiques sont françaises et majoritairement surréalistes. Le réalisateur est très charismatique et aborde son art de manière humoristique et avec des mots simples. Il estime que "faire du cinéma, c'est être libre" et revendique presque le non-jeu de l'acteur qui doit selon lui rester naturel pour faire transparaître le plus d'émotions à l'écran. Etienne Labroue compte par ailleurs de nombreux acteurs et personnalités de la télévision dans son cercle. Ceux-ci qu'il considère comme ses amis sont toujours prêts à l'aider dans des projets à budget modeste.

Pour lui, faire salle comble n'est pas un but en soi. Il faut aimer ce qu'on fait et apprécier les efforts fournis pour y parvenir. Une belle leçon d'humilité de la part d'Etienne Labroue.

Rosane Kaya, 1L2

lundi 23 janvier 2017

Le crime organisé au cinéma




Les origines de la Mafia


Le terme «mafia», originaire de Toscane, est apparu au milieu du XIXe siècle en Sicile et désigne le crime organisé sicilien. Utilisant l'intimidation, la violence et la corruption, cette organisation institue un véritable "État dans l’État" avant de s'implanter aux États-Unis au début des années 1930. En effet, par l'arrivée des immigrés siciliens à Ellis Island, la Mafia connaît une évolution propre et connaît une expansion internationale. Le cinéma américain en est aujourd'hui encore fasciné et de grands réalisateurs ou acteurs ont repris les rôles des grandes figures de la mafia italienne. Martin Scorsese, Al Pacino, Robert De Niro ou encore Francis Ford Coppola ont été énormément influencés par la mafia italienne et son implication à l'intérieur de la société américaine.


Elle représente aujourd'hui un redoutable cartel financier international, fondant principalement sa fortune sur le trafic d'armes et de stupéfiants. La Mafia est également connue à Naples sous le nom de Camorra et porte le nom de Cosa Nostra en Sicile.



L'implantation de la mafia à Hollywood avec Le Parrain

Le Parrain, dans la hiérarchie de la mafia, est le personnage respecté de tout un clan, de toute une famille, une sorte de demi-dieu, qui règne sur des quartiers voire des villes entières. Il assoit son pouvoir par la violence ou le racket, promettant sa protection. C'est ce que montre Fannucci dans le deuxième volet, par la possession de divers casinos. La crainte du Parrain est quelque chose de très représenté dans l’œuvre de Coppola.


Le Parrain est un film américain réalisé par Francis Ford Coppola et produit par les studios Paramount. Il sortit dans les salles le 15 mars 1972. Il s'agit d'une adaptation du roman éponyme de Mario Puzo. L'histoire s'étale de 1945 à 1955 et se centre sur l'ascension de Michael Corleone (Al Pacino), perçu comme ne pouvant prétendre à la succession d'une famille mafieuse impitoyable.



Les origines de Martin Scorsese


Martin Scorsese est un réalisateur d'origine sicilienne né à New York le 17 novembre 1942. Il a passé son enfance dans Little Italy, où la présence de la mafia lui inspira de nombreux films. La plupart des films américains montrent la mafia comme une famille prête à protéger chacun de ses membres. Mais on nous montre également l'organisation de cette contre-société souvent caractérisée par le blanchiment d'argent, les trafics de drogue ou d'armes. 


Si Martin Scorsese est devenu un grand réalisateur aujourd'hui, ce n'est pas par hasard mais parce que sa mère l'a emmené au cinéma dès ses quatre ans. Même s'il a vécu dans le même quartier que Robert De Niro, ils ne s'y sont jamais rencontrés.


Ainsi la représentation de la mafia au cinéma a fasciné et fascinera encore Hollywood. Dans ses représentations, cette société à l'intérieur de la société connaît un fort succès au cinéma avec notamment des classiques comme la trilogie du Parrain, Taxi Driver ou encore Les Affranchis.




Pierre Leroy-Ducardonnoy et Jonathan Caplain  (1L 2)

Couples improbables en montage alterné

Analyse de la séquence 20 : 
La soirée sur le yacht et la danse cubaine (de 1h 41 45 s à 1h 24 42 s)


Certains l'aiment chaud, ou Some Like It Hot est une comédie américaine, réalisée par Billy Wilder et sortie en 1959. Ce film a connu un grand succès, grâce à son humour, mais aussi grâce à ses acteurs : Marilyn Monroe dans le rôle de Sugar Kane Kowalczyk, Tony Curtis qui joue Joe/Joséphine, ou encore Jack Lemmon, dit Jerry/Daphné. Ces acteurs sont très connus à l'époque, et même maintenant, ils restent appréciés, et considérés comme de grands acteurs américains. Ce film fut classé premier dans la liste des films américains les plus drôles du XXème siècle, par l'AFI (l'Américain Film Institute). Il  fut réalisé pendant la période du code Hays, de 1934 à 1966, ce pourquoi le film fait beaucoup d'allusions décalées qui vont à l'encontre de ce code.   

Cette comédie se déroule en 1929, à Chicago en pleine période de prohibition. Joe et Jerry, deux jeunes musiciens, sont témoins de meurtres entre des bandes rivales de la Mafia, mais heureusement, ils arrivent à s'enfuir à temps, même si les meurtriers ont réussi à voir leurs visages. Pour ne pas subir de représailles, les deux musiciens décident de se travestir pour entrer dans un orchestre composé de femmes, et partent en Floride, sous les faux noms de Joséphine et Daphné. Ils rencontrent ainsi la merveilleuse Sugar, chanteuse et joueuse de ukulélé. Joe tombe vite sous son charme, et se déguise tantôt en femme (l'amie de Sugar) et tantôt en homme riche (le séducteur de Sugar). Jerry lui reste constamment travesti en femme, et se fait séduire par Osgood, qui l'invite un soir sur son yacht. Pour que le plan de Joe (qui est de conquérir le cœur de Sugar) fonctionne, il demande à Jerry de ne pas aller au rendez-vous sur le yacht, et d'emmener danser ailleurs le propriétaire de ce dernier. De ce fait, Joe aura le yacht à lui tout seul, et pourra faire croire à Sugar qu'il est son propriétaire, pour passer une soirée romantique dans le peau d'un homme riche avec cette femme magnifique. Pendant ce temps, Jerry sera lui avec Osgood à un bal de danse cubaine pour danser le tango, la danse sensuelle par excellence.

Nous allons étudier une scène précise du film, la séquence 20, qui montre la soirée sur le yacht et la danse cubaine. Une bonne partie de cette séquence se passe sur le yacht avec Joe et Sugar qui parlent de leurs vies (la plupart des choses que raconte Joe sont fausses), et ensuite, il y a des transitions volets entre Jerry et Osgood qui dansent, et Sugar et Joe dans le salon du yacht.

La première partie de la scène qui se passe sur le yacht nous présente un Joe assez maladroit et stressé, mais Sugar ne semble pas s'en apercevoir, car elle est sûrement trop excitée à l'idée de passer sa soirée avec un jeune homme riche à lunettes (comme elle les aime). D'abord, la jeune femme pose des questions sur le bateau : «Où se trouve babord, où se trouve tribord ?» mais Joe  qui lui ne sait pas grand chose lui répond en parlant de «proue et poupe» ce qui est évident, mais Sugar ne s'aperçoit pas qu'il n'y connaît strictement rien. De plus, on se rend clairement compte que Joe ne connaît pas le yacht, il se trompe d'endroit, il regarde partout pour essayer de voir où est installé le dîner, et c'est finalement Sugar qui le trouve. La jeune fille est impressionnée par la beauté de la pièce et par la taille du poisson accroché au mur. Elle demande à Joe qui semble s'y connaître, de quelle espèce est le poisson, il lui  répond qu'il s'agit d'un hareng alors qu'il est évident qu'il s'agit d'un espadon. Ignorante, elle se demande comment c'est possible de faire entrer d'aussi gros poissons dans d'aussi petits bocaux en faisant un geste très ambigu avec ses mains. Ce geste en effet est comme un clin d'oeil qui va à l'encontre du Code Hays. Elle fait également d'autres allusions sexuelles comme «Je n'ai jamais été seule la nuit avec un homme au milieu de l'océan».

Après avoir bu une coupe de champagne, Joe attise sa pitié en lui parlant de ses problèmes de «frigidité» avec les femmes, suite à un accident avec l'une d'entre elles, ce qui déçoit Sugar, mais elle ne perd pas espoir et tente tout de même sa chance pour le séduire. Joe s'allonge sur le divan, elle tamise la lumière de la pièce, met de la musique romantique et le rejoint sur le divan, dans une position aguicheuse, pour le faire boire. Après un baiser langoureux, une veine est apparente sur le front de Joe, et sa jambe se lève, ce qui est une subtile allusion sexuelle. Il était impossible de montrer cela au cinéma dans les années 50. 

Avec la transition volet, la scène change complètement d'ambiance, avec Daphné et Osgood qui dansent un tango un air de musique cubaine, une danse très sensuelle, mais avec un contraste entre l'émotion qui se dégage de leur visage et la rigidité de leur corps. Leur différence de taille est flagrante et donne un aspect comique à cette scène. En outre, ils ont l'air très concentré et se regardent à peine dans les yeux. Daphné reprend parfois ses réflexes d'homme en menant la danse, Osgood le lui fait donc remarquer. 

Ensuite, une autre transition volet insiste sur le changement d'ambiance entre les deux scènes, d'une part pour la musique et l'ambiance, qui est très festive d'un côté et très romantique de l'autre, et d'autre part pour la rigidité de Daphné et d'Osgood et la sensualité de Joe et de Sugar. Joe et Sugar font beaucoup d'allusions sur le fait que Joe commence à être «stimulé». Puis trois autres transitions volets, basées sur le même principe, mettent en valeur l'opposition entre les scènes. 

Enfin, nous arrivons à la dernière scène avec Daphné et Osgood dansant encore. On peut voir qu'ils y ont quand même pris plaisir étant donné que toutes les tables et les chaises sont rangées, ce sont les derniers sur la piste de danse. Nous avons encore un aspect comique lorsque Daphné fait basculer Osgood comme une femme.
  
Ainsi, un metteur en scène comme Billy Wilder a dû inventer des situations pour détourner le code Hays. Il utilise généralement le style comique, des sous-entendus, des ellipses pour permettre au spectateur de comprendre les situations que l'on ne peut pas montrer à l'écran, sans pourtant montrer les images concrètement. Cela instaure une forme de complicité avec le spectateur, ce qui rend son cinéma toujours actuel.

                                                                                                                  Emma-Lisa et Loïs

LA figure la plus importante du cinéma américain !


Aujourd'hui dans notre rubrique interview, nous avons eu l'occasion d'interroger Billy Wilder. Cet homme est un réalisateur, producteur et scénariste américain ayant reçu le Life Achievement Award en 1986. De plus, quatre de ses films sont dans le top 100 de l'American Film Institute.



Bonjour Monsieur Wilder ! Tout d'abord je tiens à vous remercier de votre présence parmi nous. Bien, commençons ! Qu'est-ce qui vous a permis de vous faire connaître dans le domaine du cinéma ?

Bonjour, Sebastian. C'est un plaisir de répondre à vos questions. Dans mes jeunes années j'écrivais beaucoup de nouvelles que je faisais traduire en allemand à l'époque où je venais de m'installer aux Etats-Unis, ce qui m’a permis d'obtenir mon contrat avec Paramount Pictures. Cependant à cause de l'industrie du cinéma et des syndicats américains, je ne pouvais écrire mes propres scripts dans les années 40.



Nous savons que Some like it hot a été élu le film le plus drôle du XXème siècle. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Eh bien, je peux vous dire que le tournage n'était pas aussi amusant que le film… Sur le tournage, Marilyn Monroe était tout le temps en retard ce qui nous faisait perdre du temps. De plus son manque de sûreté au travail nous faisait recommencer de nombreuses prises insignifiantes. Par ailleurs, Tony Curtis, l'interprète de Jerry n'entretenait pas de bonnes relations avec Marilyn et a d'ailleurs affirmé qu'« embrasser Marilyn, c'est comme embrasser Hitler ».



Pourquoi avoir choisi de traiter du travestissement dans Some like it hot ?

Eh bien, pour commencer le travestissement est un sujet tabou aux États-Unis. Peu de films en parlent et j'ai choisi ce thème car il me tenait à coeur. Jouissant à cette époque-là d’une totale liberté pour mes scripts, j'ai choisi un thème peu commun. Par ailleurs, j'y avais déjà fait allusion dans mes oeuvres précédentes mais plus implicitement. 

 

Très bien, mais alors quel est rapport entre le travestissement et le titre de votre film?

En réalité, c 'est assez complexe. J'ai voulu faire un lien avec le jazz qui est omniprésent dans le film et le travestissement. Joe, qui de base est saxophoniste, se travestit doublement, une fois en fille pour intégrer l'orchestre, et une fois en milliardaire pour conquérir Sugar. C'est d'ailleurs sous cette dernière apparence que Joe fait ce lien de lien de manière subtile en disant : « Oh, well, I guess some like it hot. But personally, I prefer classical music. »


 
Merci d'avoir répondu à nos questions, et passez une bonne journée !
 


Sharleen Bauchet et Léa Stoki

mardi 17 janvier 2017

L'héritage européen

Dans les années 30, un flot d’Européens migrent vers Ellis Island afin de trouver une vie meilleure aux États Unis. C'est le cas de nombreux cinéastes américains d'origine européenne, qui enrichissent la culture hollywoodienne, comme Charlie Chaplin, Frank Borzage ou encore Alfred Hitchcock.

Parmi eux on retrouve Ernst Lubitsch, un cinéaste allemand qui quitte l'Allemagne en 1923 pour les États-Unis sur l'invitation de Mary Pickford. Son travail se caractérise par sa spontanéité, l'émotion qui s'en dégage ainsi que sa « touche européenne ». « La Lubitsch touch » est selon François Truffaut « une comédie sophistiquée au champagne et au gruyère , dans le gruyère Lubitsch, chaque trou est génial », ce qui souligne la dimension chic et choc du travail de Lubitsch.

Billy Wilder, comme beaucoup d'autres, reprend les codes du cinéaste allemand. Il aborde des thèmes semblables, tels que le puritanisme anglo-saxon, le travestissement. Et surtout il travaille sur les relations entre les hommes et les femmes, montrant les hommes comme des prédateurs dans un monde où règne la tentation de l'adultère. Dans le film Some like it hot on retrouve aussi la présence d'un triangle amoureux, thème récurrent chez ces deux cinéastes moralistes.

De plus, leur personnages sombres, souvent manipulateurs et cyniques, évoluent dans un fond musical propice à l’immersion du spectateur dans le film.

Margaux Gassner et Lorris Tumino

Le burlesque américain


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Au sens étroit du terme, le burlesque est un registre littéraire atteignant son apogée au XVII ème siècle, qui se définissait par l'utilisation de termes comiques ou vulgaires pour parler de sujets sérieux et même nobles. « Burlesque » est au sens large employé de nos jours pour désigner un comique extravagant, exagéré, pour désigner par exemple la bouffonnerie des clowns. On désigne ainsi par le mot burlesque les films comiques du début de l'histoire du cinéma à l'ère muette.

En effet, depuis la seconde moitié du XXe siècle, on emploie le terme burlesque pour combler l'absence de traduction du terme anglophone « slapstick » qui désigne à l'origine la batte d'Arlequin dans la comedia dell'arte. Il repose sur des péripéties comiques appelées lazzi dans la comedia dell'arte, gags dans le cinéma américain, terme qui aujourd'hui est aussi utilisé dans la bande dessinée. Démuni de logique psychologique, le gag s'appuie le plus souvent sur un comique physique parfois violent : il peut montrer des chutes, des bagarres… Tout est caricaturé.

Le burlesque défie les règles classiques de la narration. En effet, il comporte une suite de gags qui ont chacun une grande autonomie et ne rentrent pas dans la stratégie narrative globale. Dans les courts métrages essentiellement, l'histoire n'est qu'un prétexte assurant la liaison entre les gags. Le rythme est important dans le burlesque car il découle du timing dans le jeu de l'acteur ainsi que du montage. Pour mettre en valeur le décor, les personnages ou encore même les objets, on use alors de plans larges. D'après André Bazin, les burlesques qui se basent sur un « comique de l'espace, de la relation de l'homme aux objets et au monde extérieur » sont les premiers à avoir connu le succès. Pour fabriquer un film burlesque, les réalisateurs trouvent leurs idées dans un immense répertoire de gags, cela arrive qu'un gag soit présent dans plusieurs films comme celui de la poursuite ou de la chute par exemple dans Certains l'aiment chaud Jerry déguisé en femme trébuche sur ses hauts talons et tombe au moment de rentrer dans le train. Dans le film burlesque, la personnalité de l'acteur impose un style qui est essentiel pour le personnage vedette, par exemple le vagabond Charlot dans les films de Charlie Chaplin.

Dans le film Certains l'aiment chaud qui est burlesque, on retrouve deux personnages typiques de ce genre littéraire et cinématographique. En effet, il s'agit de Joe qui incarne le clown blanc, c'est à dire qu'il prend les décisions, et ne rit que très peu ainsi que son compère Jerry qui lui incarne l’auguste à qui il arrive toutes les misères, qui passe son temps à rire, à faire des bêtises et qui ne respecte pas ce que dit Joe.

Adeline DELATTRE et Ophélie FROGER

Blonde ou brune ?

Le mythe Marilyn débute réellement en août 1946 lorsqu'un producteur de cinéma la repère sur une couverture de magazine. Elle était d'abord orientée vers le mannequinat. Dans sa carrière, Marilyn a gagné de nombreuses distinctions. L’icône glamour qu'elle représente était très torturée, et c'est ce qui causera sa perte. Elle était la blonde stupide stéréotypée, alors qu'elle était intelligente, cultivée, intéressante et sensible.

Quant à elle, Norma Jeane Mortenson est née le en juin 1926 à Los Angeles d'une mère mexicaine qui se confrontait à autant de liaisons sentimentales sans lendemain que de problèmes psychologiques et de santé. Elle était incapable de s'occuper de ses enfants. La jeune Marilyn n'a jamais connu ne serait-ce que l’identité de son père.

Photo Silver Screen Collection/Hulton Archive/Getty Images
 
Après une courte carrière de mannequinat (à quoi elle doit sa célèbre chevelure blonde), Marilyn se lance dans le cinéma. Elle apparaît pour la première fois à l'écran en 1947 dans Bagarre pour une blonde et Dangerous years. Grâce (ou à cause) de son physique ravageur, l'actrice joue souvent une jeune femme stupide et superficielle. Mais le pire reste le rôle de Sugar Kane Kowalczyk dans le film de Billy Wilder Some like it hot. Marilyn elle-même avait hésité à jouer ce rôle. En effet, Sugar Kane est une belle jeune femme que l'on prend pour une enfant crédule avec son ukulélé et sa voix fluette. Cette jeune séductrice se fait avoir à chaque fois par les hommes qui ne désirent que son corps. Elle ne se rendra compte du travestissement de Jerry et Joe qu'à la toute fin du film, mais, bien qu'ils se soient joués d'elle, elle décide d'en faire abstraction. Sa vie est donc ridicule, car elle s'enferme dans une stupidité répétitive : c'est un véritable gag !

Mais se plonger véritablement dans la vie de l'icône, c'est se rendre compte qu'elle était loin d'être aussi superficielle qu'elle voulait bien laisser le paraître. Sous ses visons et ses robes ajustées, Marilyn Monroe était une femme « difficile », bourrée de failles, extrêmement généreuse et talentueuse, une éternelle amoureuse, entourée mais toujours seule. 

"Elle a forgé sa carrière", déclare Mme Banner dans une interview par téléphone à l'AFP, "elle était très maligne, elle savait ce qu'elle faisait et elle a pris des risques. Les journaux voulaient de la bombe blonde, elle leur en a donné" ; "Elle a couché avec des hommes pour arriver au sommet. « L'ont-ils utilisée ? Oui. Les a-t-elle utilisés ? Oui", dit-elle. Elle montrait son corps aux hommes pour garder le pouvoir. Alors qu'au contraire, pour Rosanna Hertz, professeur de sociologie à Wellesley College, Marilyn Monroe n'est pas un symbole du pouvoir féminin : "Quand la sexualité est sur le marché, pour moi, la question est « qui la contrôle ?" », dit-elle.

"Elle était une poète au coin de la rue essayant de réciter ses vers à une foule qui lui arrachait ses vêtements" dira, plus tard, celui qui fut son dernier compagnon de vie, Arthur Miller.  

Photo Keystone Features/Getty Images

Doriane Maitrot, Thomas Vacheron
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Un cinéma sous surveillance

Le Code Hays a été rédigé par William Hays en 1927, avec pour titre original « A Code To Govern The Making Of Motion Pictures ». Il est sorti en 1930 mais il a seulement été appliqué en 1934. Il a été supprimé en 1967. Le code Hays est un code de production cinématographique qui consiste à instaurer un code d'éthique qui commande la production de films parlants et muets, par exemple il était interdit dans les films de montrer des scènes violentes du genre des meurtres, les scènes explicites de sexe ou même érotiques, mais également de se moquer de la religion.

Dans Certains l'aiment chaud, traduction du titre anglais Some Like It Hot, film sorti en 1959, le réalisateur Billy Wilder joue avec le code Hays en multipliant les sous-entendus, comme les scènes où Marilyn porte des robes provocantes et transparentes montrant la plupart de ses formes mais sans pour autant qu'elle soit nue. Mais également lors de l'arrivée de l'orchestre à l’hôtel en Floride, Daphné alias Jerry monte dans l’ascenseur accompagnée d'Osgood le milliardaire tandis que la caméra reste devant l'ascenseur qui monte et qui redescend aussitôt, suivi d'une gifle de Daphné à Osgood qui nous fait comprendre que le milliardaire a eu un geste mal placé envers cette dernière. Ce geste grossier avait été auparavant suggéré par un gros plan sur l'aiguille des étages de l'ascenseur, montrant que l'ascenseur s'était arrêté et qu'il était directement redescendu. Il est aussi interdit de montrer l'homosexualité à l'écran : or dans la dernière scène de ce film, Daphné se révèle à Osgood en enlevant sa perruque pour lui avouer qu' « elle »est un homme mais Osgood lui dit que ça ne change rien pour lui :  « Personne n'est parfait ! » On ne s'attend pas à cette réplique, d'où le gag. Son absurdité désamorce la provocation qui consistait à parler d'un mariage entre deux hommes. D'autre part Billy Wilder multiplie les sous-entendus dans la scène du yacht, où nous voyons Joe et Sugar en tête à tête et où nous comprenons grâce à plusieurs ellipses et un dialogue de séduction basé sur une somme d'argent qui aura augmenté après leur retour du yacht, qu'il s'est passé quelque chose entre eux cette nuit là.

Ainsi, Billy Wilder titille le code Hays en jouant avec les limites de ce dernier. Sans le code, certains gags n'auraient pas été présents. Le jeu avec le code Hays participe donc du burlesque du film. : de la contrainte naît la liberté !


Noa ALOS et Valentine ALBISSER 1èreL2

Certains l'aiment chaud !

Certains l'aiment chaud, de son titre originel Some like it hot, réalisé pas Billy Wilder, d'une durée de 120 minutes, est sorti en 1959 aux États-Unis. Cette comédie américaine en noir et blanc a pour principaux acteurs, Marilyn Monroe, Tony Curtis et Jack Lemmon.

Billy Wilder est un réalisateur et un scénariste américain qui réalise souvent des films noirs, c'est-à-dire des films policiers. Il mélange ainsi le drame et la comédie notamment dans les films Boulevard du crépuscule (1950) ou bien La garçonnière (1960).

Dans Some Like It Hot, l’histoire se déroule en 1929 à Chicago, pendant la prohibition. Joe le saxophoniste et Jerry le contrebatssiste sont témoins d'un règlement de compte entre mafieux. Alors que le commanditaire de ce massacre veut éliminer les témoins, ces derniers arrivent à s'introduire en se travestissant dans un orchestre féminin en direction de la Floride. Dans le train de Miami, les deux hommes renommés Daphné et Joséphine rencontrent Sugar, une chanteuse qui fait partie de l'orchestre. Joe alias Joséphine tombe amoureux de cette chanteuse et se fait passer pour un milliardaire, mais les choses se compliquent lorsque les responsables du massacre arrivent à l’hôtel où les travestis résident. Ils sont vite reconnus et prennent la fuite a l'aide du yacht d'un dénommé Osgood.

Au départ, le premier titre de Billy Wilder était Not Tonight, Joséphine parce que le titre Some like it hot avait déjà été pris.

Ce film était palpitant et agréable grâce à la qualité du jeu des acteurs : en effet Marilyn Monroe incarne parfaitement la femme sensuelle avec ses tenues suggestives et la femme attendrissante, notamment lorsque qu'elle apprend qu'elle ne reverra jamais l'homme de sa vie. Pour autant, elle est à la fois naïve et idiote car elle croit en l'homme parfait, beau, riche et même attendrissant.

En ce qui concerne les deux hommes travestis, ils mettent en valeur le rôle incarné par Marilyn Monroe et non l'inverse, c'est pourquoi sans les deux hommes le film ne serait pas aussi réussi.

Ce film est pour Billy Wilder l'occasion de filmer une comédie qui met en scène la prohibition, les gangsters, les femmes et bien sûr le jazz.
C'est donc pour nous une très bonne comédie.

Source image : www.fan-de-cinema

                                                                                       Océane Nihotte et Juliette Duménil

Travestis en folie

 http://www.austinfilm.org/essential-cinema/some-like-it-hot


Certains l'aiment chaud (Some like it hot) est un film en noir et blanc de Billy Wilder réalisé en 1959, avec comme acteurs principaux Tony Curtis, Jack Lemmon et la magnifique Marilyn Monroe. Ce film raconte l'histoire de deux musiciens Joe (T.Curtis)et Jerry (J.Lemmon) qui se travestissent pour entrer dans un orchestre féminin, où ils rencontrent Sugar Cane (Marilyn Monroe) qui devient leur amie… Ils doivent se travestir car ils ont été témoins d'un crime commis par la Mafia italienne qui les poursuivra tout au long du film.


Une comédie humoristique avec un peu de romantisme vers la fin du film, n'est-ce pas attirant ? Marilyn loin d'être une femme idiote nous prouve malgré les apparences une fois de plus son talent dans un rôle de femme naïve. Son charme et sa photogénie sont des atouts pour la réussite du film ainsi que l'humour de Jack Lemmon et Tony Curtis. Les deux comédiens découvrent le monde de la femme dans lequel ils se fondent à merveille comme dans l'orchestre féminin, grâce à leur étonnant jeu d'acteur. Cette comédie intergénérationelle peut plaire à tout le monde.

 Nous avons trouvé cette comédie agréable et divertissante : on ne voit pas le temps passer. L'aspect comique que l'on retrouve dans le film est introduit par un sujet sérieux comme celui de la condition de la femme qui nous a beaucoup intéressées car c'est encore un sujet actuel.                    

  Lilia Bernardin et Cassandra Grué 1L2
                 

De la comédie à la comédie américaine

La comédie se définit le plus souvent par le burlesque. La comédie américaine quant à elle se caractérise par deux éléments, le loufoque et le sophistiqué, et surtout toujours par la présence d'une fin heureuse. La comédie américaine, aussi appelée screwball comedy, screwball désignant en base-ball une balle à la trajectoire inattendue, est toutefois très contrôlée. Elle se caractérise par des situations de vaudeville, cocasses et incongrues, et des astuces inventées sont souvent présentes dans les films. Dans les films de ce genre, un des traits dominants est la quasi-absence de pré-récit, puis il y a un rythme rapide.Dès la première minute du film, un portrait très rapide des personnages principaux apparaît, il n'y a aucune indication sur ce que le spectateur sait déjà avant de regarder le film ce qui va donner au film un rythme particulièrement rapide. Un des grands réalisateur américain de comédies Ersnt Lubitsch d'origine allemande, a tourné plus d'une cinquantaine de films en une trentaine d'années, il a marqué l'histoire du cinéma.

Mais aujourd'hui les comédies américaines sont vues comme un pur divertissement qui reste superficiel, sans «  prise de tête » au sujet du monde réel, et de ses enjeux politiques et sociaux. Elles se caractérisent par un humour potache, visant un public adolescent qui se soucie peu du monde avec des comédies telle que Deadpool, un film de Tim Miller, mais aussi American pie par Paul Weizt et Chris Weizt. Récemment une des grandes figures de la comédie américaine est mort à l'âge de 83 ans, Gene Wilder, qui a été acteur, réalisateur et scénariste durant sa carrière d'artiste, notamment connu pour ses interprétations hilarantes dans les films de Mel Brooks.

Source image : http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/la-huitieme-femme-de-barbe-bleue.html

Pauline Renoy et Lisa Varin-Maigret

lundi 16 janvier 2017

L'image de la femme dans "Certains l'aiment chaud"

Dans Certains l'aiment chaud, l'image de la femme tient une place importante. 

On peut déjà le voir avec l'un des personnages principaux Sugar, interprété par Marylin Monroe. Celle-ci incarne une femme «potiche» comme les autres femmes de l'orchestre dans lequel elle se trouve. Elles sont tout le contraire de la femme fatale et leur image est dégradée.

L'image de la femme sera une seconde fois sollicitée par les deux autres rôles principaux, joués par deux hommes séducteurs Joe et Jerry, qui vont se travestir afin de trouver un travail et par la même occasion se cacher de la Mafia. Lors de leur travestissement ils vont découvrir les différentes situations que subissent les femmes au quotidien, même si jusqu’à l’arrivée en Floride, il ne s’agit pour les musiciens que d’un changement de garde-robe. 

Certains l’aiment chaud raconte aussi l’initiation de deux hommes au féminisme, même si au départ Jerry aura plus de mal que son ami à faire des allers-retours entre les deux identités sexuelles. Mais on verra à la fin du film que vivre un temps dans la peau d'une femme a changé la vision qu'ils ont de celle-ci. L'auteur de ce film nous amène d'une certaine manière à nous interroger, à travers le rire, sur la part de féminin et de masculin qui existe en chacun d'entre nous et qui mène parfois à cette confusion des rôles attribués traditionnellement à l'homme et à la femme.

Kelis et Yness 1L2

Le jazz dans "Certains l'aiment chaud"

Louis Armstrong
jazzradio.fr

Le jazz est un style musical noir américain né en Louisiane à la fin du XIXe siècle. C'est un mélange de musique africaine et occidentale caractérisé par l'improvisation. La première forme du jazz est le blues, qui trouve son origine dans le chant des esclaves au travail. Plusieurs courants se répandent au fil des années, tels que le ragtime dans les années 1890, le swing dans les années 1930 ou encore le freejazz dans les années 1950. Le jazz est un genre populaire, dénigré par la bonne société, ne servant qu'à danser.


Le film «Certains l'aiment chaud» montre un orchestre féminin, ce qui était rare à cette époque. Au début du film, à Chicago, l'orchestre jouant dans le bar caché dans les pompes funèbres interprète du jazz. Le jazz est également présent quand Joséphine et Daphné rejoignent la troupe dans le train en direction de Miami au moment des répétitions, puis dans leurs différentes représentations. 


Célia Hocine,Léane Grasser et Rachel Serbu 



Soixante ans, mais il a toujours du charme !


 telestar.fr


Certains l'aiment chaud est un film réalisé par Billy Wilder, avec pour tête d'affiche Marilyn Monroe malgré son rôle secondaire dans le film, les acteurs principaux Jerry et Joe, aussi nommés Daphné et Joséphine. Ce film du milieu du XXème siècle montre la difficulté de vivre en tant qu'artiste mais aussi la place de la femme dans la société de cette époque.

La plupart d'entre nous ont apprécié ce film, grâce au charisme des acteurs, leurs rôles attachants ainsi que leur évolution tout au long de l'histoire. L'humour toujours présent, pas pesant, le charme de Marilyn nous touche encore aujourd'hui, tout comme le noir et blanc. Les scènes de Marilyn semblent douces et nous séduisent grâce à la lumière choisie pour faire les plans sur son visage qui font ressortir sa sensualité, comme pour la chanson de Marilyn "I wanna be loved by you" où un halo lumineux, créé par la poursuite, accentue la féminité et contraste avec Daphné et Joséphine.

programme-tv.net

L'homosexualité abordée sous forme comique évoque la problématique de l’époque et l'impossibilité de montrer des sentiments amoureux pour quelqu'un du même sexe en public, comme la relation entre Osgood et Daphné montrée durant la scène où ils dansent le tango, les musiciens ont les yeux bandés pour ne pas voir que Daphné mène la danse.

Le rôle de la femme est aussi évoqué par Sugar qui se plaint de son image chez les hommes, elle nous donne l'exemple d'un saxophoniste qui la laisse tomber pour une autre. Les deux acteurs masculins dans leur peau de femme se rendent compte des avances vulgaires qu'elles subissent notamment lors de la première rencontre entre Daphné et Osgood : on ne voit pas la scène, à cause du code Hays, mais on devine ce qui se passe dans l'ascenseur. Malgré son aspect comique, Certains l'aiment chaud reste discrètement engagé, ce qui rend ce film encore plus intéressant, on s'y plonge très facilement.

La seule chose que l'on puisse reprocher c'est le rôle de potiche encore donné à Marilyn. En dépit des soixante années qui nous en séparent, ce film nous charme par les sujets malheureusement toujours d'actualité comme la condition de la femme, ainsi que par son humour intemporel, et les acteurs iconiques auquel on s'attache.

Tildma et Liso

Une interview haute en couleurs

La semaine dernière, à l'occasion de l'ouverture du salon de la femme à Paris, nous avons eu l'immense honneur de rencontrer les deux compères de Certains l'aiment chaud, alias Tony Curtis et Jack Lemmon.


C'est un honneur que de vous rencontrer messieurs ! Vous êtes des icônes du cinéma américain et vos prestations dans Certains l'aiment chaud n'ont laissé personne indifférent.

Qu'est-ce qui vous a fait accepter de jouer dans ce film ?

Tony Curtis : Ce film allait lancer ma carrière. De plus, on m'a donné l'occasion de côtoyer des artistes tels que Marilyn Monroe, Jack Lemmon ou encore Billy Wilder. Ce fut un privilège pour moi qui débutait à Hollywood.

Jack Lemmon : C'est Billy Wilder, le réalisateur, qui m'a convaincu.


Avez-vous apprécié de vous mettre dans la peau d'une femme ?

Tony Curtis : C'était une expérience inédite pour moi, je n'ai pas hésité une seule seconde à accepter le rôle de Joséphine.

 
Jack Lemmon : Au début, j'avoue que je ne me voyais pas du tout incarner une femme. Cela paraissait absurde. Mais j'ai fini par accepter grâce au talent de Billy.

Comment étaient les séances de déguisement ?

Jack Lemmon : Affreuses ! Rester des heures au maquillage, à la coiffure, c'était insupportable ! Les collants me grattaient et la perruque me faisait transpirer ! Les retouches maquillages incessantes m'ont parfois gâché les pauses pendant le tournage.

Tony Curtis : J'imaginais déjà comment allait être mon personnage. Les maquilleuses étaient formidables, elles ont su me transformer et me mettre dans la peau de Joséphine, j'y ai même pris goût !


Marcher sur des talons est-il douloureux ?

Jack Lemmon : (soupir) Mais comment les femmes font-elles pour arriver à marcher avec ces choses là ? Elles doivent avoir les pieds en compote ! La pire scène, je crois, fut celle de la gare que l'on a dû tourner dix-neuf fois !

Tony Curtis : (rires) Évidemment ! Mais c'est tellement drôle de se tortiller avec ça ! Les femmes sur le tournage nous ont donné de longues séances d’apprentissage et des méthodes pour ne plus avoir mal.


Et l'épilation ?

En choeur : Pas besoin ! Nous avions de bons collants ! (rires) Et fort heureusement !

Qu'est ce que ça fait de se faire draguer quand on est un homme ?

Tony Curtis : C'est follement excitant ! (rires) 
 
Jack Lemmon : On s'adapte, mais juste pour les besoins du film.


N'avez vous pas eu peur d'entacher votre image ?

Tony Curtis : Absolument pas ! Ce film allait être le tremplin de ma carrière ! Vous rendez-vous compte ? Jouer avec Marilyn, cela ne peut entacher votre image !

Jack Lemmon : Je me suis beaucoup posé cette question. Il m'a fallu du temps pour répondre à l'appel de Billy Wilder.

N'y a t'il pas eu de rivalité entre vous deux ?

Tony Curtis : A aucun moment, cependant, nous avons dû nous mettre d'accord sur certains points. 
 
Jack Lemmon : Effectivement …

Tony Curtis : Oh, mais cela ne nous a pas empêchés de nous retrouver par la suite dans d'autres projets !


L'entente était-elle cordiale sur le tournage ?

Tony Curtis : Marilyn nous a posé beaucoup de problèmes. Mais on l'aime quand même !

Jack Lemmon : Elle était imprévisible ! Un jour, elle était géniale, et d'autres, elle était déconcentrée et il fallait parfois recommencer les scènes une cinquantaine de fois. De plus, ses retards intempestifs étaient agaçants.


La fin inattendue vous a-t-elle plu?

Tony Curtis : Billy Wilder n'arrivait pas à trouver une fin jusqu'à ce que son co-scénariste lui lance « Personne n'est parfait », une réplique qui est devenue culte ! I like it !

Jack Lemmon : Il est vrai que la chute est intéressante. 
 

Est ce que vous attendiez à un tel succès ?

Tony Curtis : Je l’espérais, mais pas à ce point là ! Ce fut pour moi une immense et agréable surprise !

Jack Lemmon : Je ne m'attendais pas à un tel succès même si Wilder était aux commandes.

Propos recueillis par Candice EVELOY, Léa HUSSON et Manon PETIOT




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