vendredi 6 avril 2018

La longue marche du cinéma chinois

Le cinéma chinois désigne au sens large les films provenant de la Chine continentale, de Hong Kong et de Taïwan . Malgré leurs racines communes et leurs langue commune ainsi que le contexte historique et culturel, ces styles comportent des différences. Parfois confondus dans les pays occidentaux, ils ont une histoire et des caractéristiques qui leur sont propres.

Le cinéma hongkongais
est assez commercial et très populaire à l'étranger. Le cinéma taïwanais a été marqué par la domination japonaise jusqu'en 1937, puis par les profondes mutations socio-économiques, le cinéma de Chine continentale.

Les débuts  du cinéma chinois ont un lien avec les commémorations en Chine. Alors que 1905 marque le soixantième anniversaire du célèbre interprète de l'Opéra de Pékin, Tan Xinpei, le Directeur de la Maison de photographie Fengtai, Ren Qingtai, produit le film précurseur du cinéma chinois. Ce commerçant des techniques dans la cour centrale de la Maison de photographie suspend aux yeux de tous un tissu blanc : il enregistre pour Tan Xinpei la pièce d'Opéra de Pékin
Mont Dingjun, ainsi voit le jour le premier film chinois.
 
Nourri aux sources étrangères, héritier d'un art né hors des frontières où lui-même s'épanouit, le cinéma chinois est à l'image de la société chinoise elle-même. Celle-ci, alternativement, s'ouvre sur l'extérieur ou se replie sur elle-même. Le cinéma, incontestablement, subit, au cours de son histoire, diverses influences étrangères souvent difficiles à déceler avec netteté, bien qu'à certaines époques celles des cinémas américain puis soviétique soient évidentes. Cependant, il reste en permanence à la recherche d'une identité qui lui soit propre.

Après avoir failli disparaître au moment de la révolution culturelle dans les années 60 et 70 (à l'exception de quelques ballets révolutionnaires, on assiste à un gel de la production), le cinéma chinois s'ouvre au monde dans les années 80 en même temps que la Chine, porté par 
 une nouvelle génération de cinéastes révélés sur la scène internationale par les festivals (Zhang Yimou, Chen Kaige). Le star system, qui fut l'un des aspects du cinéma de Shanghaï des années 1930, revient alors en force, grâce notamment à Gong Li. Si les événements tragiques de Tiananmen en 1989 brisent cet élan d'ouverture, ils vont permettre à une nouvelle génération de cinéastes, marqués par ce drame, d'enregistrer les récentes mutations de la vie sociale en Chine, conséquences de l'ouverture du monde du travail aux lois du marché. Jia Zhangke est le chef de file de ce courant qui, dans le sillage des aînés, a contribué à redonner au cinéma chinois une place centrale au sein du cinéma asiatique.

Au départ les films chinois sont connus pour être des films d'art martiaux, et au fil du temps les autres pays s'inspirent du cinéma chinois comme par exemple Matrix pour les scènes de combats. En France, des festivals sont organisés pour leur rendre hommage dans les grandes villes comme Paris, Lyon ou Cannes. Ce cinéma reçoit de plus en plus de prix prestigieux qui permettent aux films chinois d'être vus par un public occidental de plus en plus large.


Lucie Henin et Dorian Haoues

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