Le
grand cinéaste Jia Zangke
est né le
24 mai 1970 à Fenyang dans la province de Shanxi.
Sa famille est considérée comme une famille de propriétaires
fonciers. Il est marqué par les manifestations et la répression de
1989, suite à laquelle il prend des
cours de peinture et commence l'écriture
d'un roman en
1991. Il se tourne ensuite vers le cinéma.
Diplômé
de l'Académie du Film de Pékin en 1997 il s'attaque a un long
métrage
sur
la
Chine d'aujourd'hui réalisé avec de très faibles moyens. Ce film,
comme les trois qui suivront, ne seront pas autorisés à être
diffusé sur le territoire chinois.
Le réalisateur populaire préfère sa liberté d'expression et continue de réaliser des films hors du circuit traditionnel. Il est pertinent et captivant, et considéré comme l'un des cinéastes les plus intéressants de sa génération. Il porte un regard critique et lucide sur la société chinoise.C'est l’une des figures du cinéma indépendant chinois le plus exceptionnel.
Grâce
à lui le cinéma chinois s'est répandu en Occident. Malgré les
restrictions sévères dues
à
la
dictature en Chine, le cinéaste a toujours voulu passer outre et a
essayé
de
filmer la vraie culture chinoise en long et en large. Les
censures, les interdictions, les menaces, sont de vrais problèmes
pour Jia Zangke.
Même
si ce pouvoir n’est plus une dictature, c’est en effet un système
totalitaire qui a su pratiquer
une
censure plus administrative qu’idéologique pour défendre une
idéologie communiste…
Jia
Zangke est l'un des réalisateurs qui se bat pour ses droits et l'art
sous toutes ses formes, pour sa passion qui est de faire vibrer et
réfléchir son spectateur lors de la diffusion de ses œuvres. Il ne
recule devant rien et met même sa vie d'homme et d'artiste
contemporain en danger. Avec un courage et une volonté à toute
épreuve, il dénonce
une
sorte de prison intellectuelle
et
artistique sous une dictature et une idéologie du peuple. Il n'est
pas seulement réalisateur, il met avant tout son art à l'épreuve
face à des obstacles constants. Ce cinéaste ne veut pas seulement
transmettre des émotions, il est engagé et utilise son grand talent
comme un moyen de dénoncer les conditions dans lesquelles il peut
tourner. Ses conditions de travail ne sont pas communes aux autres, à
chaque fois qu'il commence une de ses œuvres fantastiques, il se
plie a des risques ultimes.
Le
réalisateur nous montre la vraie face cachée de la Chine, la Chine
authentique, celle que l'on ne peut pas voir sur les catalogues des
agences de tourisme. Il ne se limite jamais, et nous fait voyager
jusqu'aux mines de charbon ou aux logements misérables.
Jia
Zangke a eu le choix entre
la
clandestinité
des
images et du tournage, ce qu'il n'a pas choisi, il a préféré
tourner et composer
avec
la censure pour faire évoluer le cinéma chinois. Plusieurs méthodes
sont
possibles
comme
les
caméras numériques légères, qui permettent de ne pas se faire
remarquer. Ou bien encore,
les
films interdits qui circulent beaucoup grâce aux VCD pirates.
Internet joue
un
rôle majeur dans l’organisation des projections clandestines. Le
réalisateur a reçu
un
fort soutien des grands festivals internationaux, il est devenu une
sorte d’emblème du cinéma chinois à l’étranger.
Ainsi,
ce cinéaste célèbre et courageux a su combattre la censure et de
son pays, avec difficultés.
Un
homme plein d'espoir pour le cinéma chinois, un obstiné comme un
vent frais soufflant sur l'Occident.
Noor
Chehboun et Jeanne Degret
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