jeudi 12 décembre 2019

Un musée fantasmagorique

Le 14 novembre 2019, les élèves de Pierre Bayen se sont rendus à la Cinémathèque française pour visiter l’exposition « Vampires » ainsi que le Musée du cinéma, dans le cadre du Projet Méliès.

La Cinémathèque, qui inclut le Musée du cinéma, fut fondée par Henri Langlois en 1936, avec pour but premier la conservation de films et d’objets en relation avec le cinéma. À cause du passage au cinéma parlant en 1927, les films muets étaient détruits ou recyclés, et Henri Langlois créa la Cinémathèque pour abriter et conserver ceux qu’il avait sauvés. Malheureusement, huit films muets sur dix ont disparu. Le Musée du cinéma retrace l’évolution chronologique du cinéma, de sa préhistoire jusqu’à l’invention des frères Lumière, en exposant divers objets et en montrant des extraits des films conservés au fil du temps.

Tout d’abord, nous nous intéresserons aux objets et aux extraits de films appartenant à la préhistoire du cinéma, avant la première projection des frères Lumière.

La lanterne magique, ou plus simplement la lanterne de projection, fut la première invention qui a joué un rôle majeur dans le développement des techniques cinématographiques, car c’est l’ancêtre du projecteur que nous connaissons. Cet objet original, inventé par l’astronome Huygens en 1659, est exposé dans le musée. Il s’agit d’une boîte où l’on place deux bougies, dont la lumière passe à travers des dessins sur plaques de verre que l’on dispose de façon à ce que l’image soit projetée grâce à un système de lentilles.

Le cinéma de nos jours est seulement considéré comme un art, mais sa naissance possède une dimension scientifique, puisque c’est le savant Eadweard Muybridge qui s’intéressa le premier à la chronophotographie et aux successions d’images. Le Musée montre ses études du mouvement d’un cheval, plus précisément des séquences originales des photos des différentes positions du cheval en course, de sorte à pouvoir étudier le mouvement de son corps et des êtres vivants en général. Cette étude a joué un rôle important dans l’histoire du cinéma, qui repose sur la décomposition du mouvement sur plusieurs images.

Nous avons vu aussi une reconstitution du zootrope. Inventé au XIXème siècle, cet objet utilise le principe de la persistance rétinienne. Quand nous regardons le tambour du dessus, nous voyons la décomposition d’un vol d’oiseau en différentes statuettes, tandis que lorsque nous nous plaçons face à son côté, et que le zootrope tourne, nous admirons un vol d’oiseau plus vrai que nature. Ce phénomène s’explique par le fait que les images que l’on perçoit restent imprimées dans la mémoire, très nettement, pendant une seconde, tandis que l’image suivante succède à la précédente, ce qui donne l’impression de mouvement. Le principe d’un film étant celui d’une succession d’images, c’est en partie grâce au zootrope reconstitué à la Cinémathèque que l’on peut le comprendre.

Le musée expose un autre chef-d’œuvre de la préhistoire du cinéma, les courts métrages que Thomas Edison a réalisés pour son kinétoscope, un appareil de visionnage individuel présenté dans les foires. Ces films en noir et blanc étaient considérés comme une attraction foraine, un art populaire qui s’opposait à l’art noble par excellence, le théâtre. Des scènes du quotidien ou encore de jeux de foire étaient filmés avec une caméra fixe ou parfois embarquée. Ces films durent une vingtaine de secondes et attiraient les curieux, une participation à l’édifice artistique qu’est actuellement le cinéma.

En continuant la visite nous avons découvert l’imposant théâtre optique d’Emile Reynaud, inventeur au destin tragique, comme nous l’a appris la guide. Sa création fonctionnait grâce à un système de miroirs et permettait de projeter des dessins en créant l’illusion du mouvement. C’était la première apparition du dessin animé, et nous en avons vu un extrait. Malheureusement, concurrencé par le succès des frères Lumière, Reynaud détruisit son théâtre optique et jeta ses dessins dans la Seine.

Dans un second temps, nous allons nous intéresser à l’ascension du cinéma depuis la première projection des frères Lumière., qui eut lieu le 28 décembre 1895, au sous-sol d’un café de Paris. Le musée montre un exemplaire du cinématographe qu’ils ont inventé, ainsi que quelques uns des films qu’ils ont réalisés, dont la durée ne dépassait jamais une cinquantaine de minutes. Leurs premiers films montraient des scènes du quotidien. Nous avons vu Le Forgeron, Le repas de bébé, La sortie d’usine, L’arroseur arrosé et enfin La construction d’un mur. La majorité d’entre eux avaient une dimension humoristique. Nous avons vu aussi une affiche originale faisait la promotion de leur film La Danse serpentine, un film important car il était en couleurs, chose rare à l’époque. La pellicule avait été coloriée image par image par un atelier d’ouvrières.

Inventé peu après la première projection payante et publique des frères Lumière, un autre objet scientifique fut l’ancêtre du cinéma, le fusil chronophotographique. Cet objet électrique est l’aboutissement des recherches d’Étienne-Jules Marey en 1899, avec pour objectif l’étude du vol des oiseaux. Nous avons visionné des extraits de ses courts métrages, où l’on voyait un animal être jeté de haut sur le sol, de façon à étudier leurs mouvements durant leur chute.

La guide nous a ensuite présenté une reconstitution miniature du studio de Georges Méliès à Montreuil, en nous expliquant comment y étaient tournés ses premiers films. Par ailleurs une vitrine est entièrement dédiée à Méliès, avec par exemple un portrait de lui ou encore des costumes ayant servi pour son film Le Palais des Mille et une nuits sorti en 1905.

À la fin de l’exposition sont présentés des extraits de films symboliques et incontournables dans l’histoire du cinéma, comme Nosferatu, réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau en 1922, ouvrant une dimension fantastique au cinéma, mais aussi Les Temps modernes de Charlie Chaplin, datant de 1936, grand film à la fois muet et parlant, qui critique l’industrie américaine.

Pour les objets moins techniques sont exposés des costumes comme celui du robot de Metropolis, sorti en 1927, l’étoile de mer de Man Ray ainsi qu’une page authentique du scénario de son film de 1928, et la tête de Mrs Bates, personnage du film Psychose, don d’Alfred Hitchcock.

Ainsi la Cinémathèque française recueille au sein du Musée du cinéma d’innombrables objets, films et costumes pour raconter l’histoire passionnante du Septième Art, permettant d’admirer l’évolution impressionnante de l’industrie cinématographique dès sa préhistoire et après 1895. L’authenticité de ces objets et de ces inventions fait de ce lieu un lieu emblématique de l’histoire du cinéma.


Texte et dessin Hasna Bensadek, 1ère D
Merci à Julia Chemin-Letupe pour le titre et le chapeau.



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