Une
exposition qui a du mordant !
La Cinémathèque de Paris a conçu et organisé l’exposition temporaire « Vampires, de Dracula à Buffy », qui montre l’évolution du vampire dans les films, dans l’ordre chronologique, avec des extraits de films, les véritables costumes que les acteurs ont portés, des objets, des croquis, des affiches et des photos.
Avant
d’être une célébrité au cinéma, le vampire est un personnage
littéraire, un personnage de l’ombre. Les premières histoires de
vampires apparaissent au XVIIIème
siècle et se développent au
XIXème
siècle avec la novella Carmilla
de Joseph Sheridan Le Fanu publiée
en 1872 ou le roman Dracula
de Bram Stoker publié
en 1897. A cette époque, le mot s’écrivait « vampyr ».
Lorsqu’on entre dans
l’exposition, les murs sont noirs, les lumières ressemblent à des
bougies, comme si l’on se trouvait dans un vieux manoir. Ces
éléments mettent le visiteur dans l’ambiance, comme s’il
pénétrait dans un véritable château hanté par un vampire.
L’exposition
commence avec la première représentation d’un vampire au cinéma,
avec la sortie en 1922 du film de Murnau Nosferatu.
Ce film muet, en noir et blanc, est inspiré du Dracula
de Bram Stoker, mais comme le
réalisateur n’a pas eu les droits, il a changé le nom de
« Dracula » en « Nosferatu ». Dans le film,
le vampire apparaît comme une ombre, un personnage vieux, maigre et
bossu, avec un nez et des griffes crochus.
Elle
se termine avec des films d’aujourd’hui comme Twilight
ou des séries télévisées comme
Buffy et les
vampires.Tous
ces vampires sont inspirés de personnes réelles. Le premier est
Vlad Tépès, surnommé l’Empaleur parce qu’il mettait la tête
tranchée de ses ennemis sur une pique et mangeait ses repas devant.
L’autre est la comtesse Bathory, accusée d’avoir tué plus de
six cents victimes, dont la majorité sont des vierges, pour rester
belle et jeune, non seulement
en
buvant leur sang, mais aussi
en
prenant des bains de sang.
Au
cours des années, le vampire a connu de nombreuses modifications. Au
début il était représenté comme âgé, maigre, crochu, noir, et
il se tenait loin de la société, comme Dracula et Nosferatu. Puis
il est devenu séducteur, se mélangeant aux humains. A l’origine
le mythe vient de l’Europe de l’Est, avant de connaître une
expansion mondiale. Les points communs des films de vampires sont
leur caractère sombre, le mélange de la peur et de l’érotisme
dans une ambiance inquiétante. Aujourd’hui dans les films
américains le vampire est devenu un être mal à l’aise dans son
corps et le voit comme une terrible malédiction. Le prédateur est
devenu la victime de son sort. Andy Warhol, connu pour ses peintures,
a représenté ce vampire moderne qui se maquille pour se mêler à
la société humaine. Enfin ce personnage a été utilisé pour
critiquer certains politiques comme Margaret Thatcher ou George Bush.
L’exposition de la Cinémathèque présente tous ces éléments.
Une
exposition immersive
Le
vampire est un thème intéressant pour la Cinémathèque. En effet
le mythe du vampire s’est développé en même temps que le cinéma.
Ce dernier est né le 28 décembre 1895 et le livre qui a rendu
célèbre le personnage du vampire, Dracula,
est paru en 1897.Ils ont évolué et se sont modifiés ensemble.
L’ambiance
de l’exposition est vraiment extraordinaire. Dès l’entrée les
visiteurs sont plongés dans l’obscurité, éclairée de quelques
ampoules qui font penser à des bougies. Le son accompagne ce décor,
ces deux éléments nous plongeant dans l’univers ténébreux du
vampire. L’exposition est bien organisée et structurée parce
qu’elle est présentée dans l’ordre chronologique, ce qui aide à
la compréhension. Les murs et les différents éléments sont
espacés, cette exposition respire. Tout au long on aperçoit l’ombre
de Nosferatu, comme s’il nous suivait. C’est intéressant, parce
que dans le film de Murnau, il est présenté de cette manière. On a
donc l’impression de rentrer dans le film un court instant. D’autre
part les costumes et les objets sont réels, ce sont eux qui ont été
utilisés pour tourner les films, c’est impressionnant. Le plus
beau est le costume que porte Dracula dans le film de Francis Ford
Coppola. Ce long manteau rouge, à la traîne immense, déployée
comme une coulée de sang, est magnifique.
Dessin Morgane Torki
L’appréciation
d’une exposition repose sur le guide. Celui qui assurait la visite
était agréable, car il connaissait son sujet et paraissait
passionné. Il était interactif et ne récitait pas. Il arrivait à
retenir notre attention et de ce fait nous avons écouté et retenu
davantage. Cependant, nous n’avons pas eu assez de temps pour tout
regarder. Particulièrement à la fin nous sommes allés trop vite
devant les nombreuses caricatures, et si le guide a beaucoup parlé
de Dracula et du début du développement de ce mythe, il a expédié
la fin de l’exposition et les films d’aujourd’hui, qui montrent
l’expansion mondiale du personnage du vampire.
Ainsi
cette exposition est correctement structurée et d’autant plus
intéressante que l’univers du vampire est un univers fascinant,
qui mélange la peur, le suspense et la passion. Dracula est une
figure emblématique de ce mythe. Il n’est pas l’origine mais le
déclencheur de cette grande évolution. Bram Stoker s’est inspiré
de ses cauchemars, de la novella Carmilla
de
Le Fanu qu’il avait adorée et des légendes de l’Europe de l’Est
qu’il avait entendues lors d’une conférence à Londres. Il fit
des recherches approfondies et il a écrit un livre magnifique et
passionnant qui a servi d’inspiration à de multiples œuvres.
Ambre
Renaudet, 1ère
D
Merci
à Laurine Pigeon pour le sous-titre !
Photo J.H.
Photo J.H.
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