La
Cinémathèque française, créée en 1936 par Henri Langlois, a pour
but de préserver, restaurer et projeter de nombreux films. Son
patrimoine cinématographique lui permet d’être un pilier du
Septième Art.
Le
jeudi 14 novembre 2019, nous sommes allés à la Cinémathèque
française. Durant la journée, nous avons visité deux expositions
différentes : la première est une exposition temporaire
portant sur le thème des vampires, appelée « Vampires, de
Dracula à Buffy ». Elle est très intéressante par son côté
historique et visuel, puisqu’on y découvre l’évolution du
personnage du vampire, à travers des extraits de films. La deuxième
exposition est une exposition permanente qui retrace l’histoire du
cinéma. C’est la partie que j’ai préférée.
Le
cinéma naît officiellement le 28 décembre 1895 à Paris, lors de
la première projection publique et payante organisée par les frères
Lumière. En raison de l’apparition des premiers films parlants,
comme Le Chanteur de jazz en 1927, les anciens films muets
perdent de la valeur aux yeux du grand public. Les industries
décident de brûler les bobines, volumineuses et massives, pour
récupérer le celluloïd. Cette initiative fut un désastre pour le
cinéma muet qui perdit huit films sur dix. En effet la fréquentation
des salles de cinéma était en baisse et les grands studios de
production devaient trouver une nouveauté afin de relancer
l’industrie. Seul Charlie Chaplin, pilier du muet, résista au
parlant pendant plus de dix ans. Sa gestuelle très explicite lui
avait attiré une reconnaissance mondiale. C’est pour sauver les
films muets qu’Henri Langlois débute sa mission de sauvegarde de
films, d’affiches ou de costumes.
Créer
l’illusion du mouvement
Le
cinéma se définit par trois procédés : la projection, la
photographie et l’illusion du mouvement. Avant
les frères Lumière, de nombreuses machines avaient été inventées.
Ainsi le thaumatrope est l’ancêtre du cinématographe.
Commercialisé en 1825 par John Ayrton Paris, cet objet joue de la
persistance rétinienne, en faisant se succéder rapidement deux
images, qui se fusionnent. L’appareil exposé à la Cinémathèque
montre sur l’une de ses faces un oiseau, sur l’autre une cage. En
faisant tourner rapidement le disque sur lequel sont dessinées ces
deux images, on crée une illusion d’optique : l’oiseau
paraît enfermé à l’intérieur de la cage.
Selon
le même procédé, Joseph Plateau invente en 1832 le
phénakitiscope : on regarde des images fixes à travers un
disque de carton percé de fentes, et quand on le fait tourner, on a
l’impression que les images bougent. Le zootrope est très
similaire de cette invention, grâce à ses fentes espacées de
bandes noires tout autour d’un tambour que l’on fait tourner en
regardant à l’intérieur, à travers ces fentes, un dessin
circulaire. Émile Reynaud se
base sur cette invention pour créer le praxinoscope, près de 30 ans
plus tard. Il apporte une modification, avec de petits miroirs
formant une continuité.
Utiliser
la photographie
Toutes
ces machines, bien qu’ingénieuses, n’utilisent que des dessins,
et non des photographies. Cette technique s’est développée dans
les années 1830. Il faut attendre 1895 pour que le cinématographe
des frères Lumière soit inventé. C’est une révolution, car
cette machine est non seulement capable de projeter des films, mais
aussi de filmer. Elle est inspirée du kinétoscope de Thomas Edison,
mais présente des différences notables : les pellicules ont un
format différent, avec une perforation différente.
Cinématographe des frères Lumière
www.institut-lumiere.org
Le cinématographe des frères Lumière rencontra un grand succès. L’art cinématographique est avant tout un art populaire, un divertissement apprécié du public, mais avant tout une industrie très lucrative. Les frères Lumière l’ont compris et font une forte publicité pour leur produit. L’affiche ci-dessous a pour but d’attirer toutes les sortes de public. On y voit des gens amusés et enjoués devant la nouvelle technologie. Un soldat est représenté pour rassurer sur la sécurité.
Affiche pour le Cinématographe Lumière (1896)
bnf.fr/sciencespourtous
Le
cinéma donne
également lieu à
de nombreuses expériences physiques. Eadweard Muybridge est l’un
des premiers à l’utiliser de cette manière. Il veut prouver des
phénomènes animaliers par la photographie cinématographique. En
effet le galop du cheval faisait
débat : l’animal n’a-t-il vraiment jamais les quatre fers
décollés du sol ? Muybridge
disposa des appareils photographiques le long d’une piste équestre,
qui se déclenchaient
successivement au passage de l’animal. Il
réussit à démontrer que le cheval au galop quitte
le sol un très court instant, lorsque ses quatre pattes sont
rassemblées sous lui.
De
nos jours, avec l’arrivée du numérique, la perception que l’on
a du cinéma a changé. C’est avant tout un divertissement de
masse. En France une dynamique d’art et d’essai pousse à
produire des films engagés et dénonciateurs. L’image de synthèse
fait aussi exploser la production de films d’animation et permet la
réalisation de films fantastiques ou de science-fiction, qui amène
à la création de chefs-d’oeuvre comme Le
Seigneur des Anneaux.
Ainsi
en plus d’un siècle, en débutant avec la lanterne magique jusqu’à
la plus perfectionnée des caméras, le cinéma a constamment évolué.
La Cinémathèque française permet de voir les débuts du cinéma et
de découvrir les différentes techniques qui mènent à des objets
très perfectionnés. Outre son aspect divertissant et lucratif, le
cinéma a permis des études scientifiques détaillées. Du fait de
cette constante évolution, on en vient à se demander si les salles
de cinéma ne subiront pas le même sort que les films muets, avec la
montée en puissance des sériesvisibles à la télévision ou sur le
net. Avec l’arrivée de la 3 D et de l’Imax, les studios doivent
sans cesse se renouveler et s’adapter en fonction des envies du
public.
Paul
Fortin, 1ère D
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