Le 14 novembre
2019, les élèves de Pierre Bayen se sont rendus à la Cinémathèque
française pour visiter l’exposition « Vampires » ainsi
que le Musée du cinéma, dans le cadre du Projet Méliès.
La
Cinémathèque, qui inclut le Musée du cinéma, fut fondée par
Henri Langlois en 1936, avec pour but premier la conservation de
films et d’objets en relation avec le cinéma. À
cause du passage au cinéma parlant en 1927, les films muets étaient
détruits ou recyclés, et Henri Langlois créa la Cinémathèque
pour abriter et conserver ceux qu’il avait sauvés.
Malheureusement, huit films muets sur dix ont disparu. Le Musée du
cinéma retrace l’évolution chronologique du cinéma, de sa
préhistoire jusqu’à l’invention des frères Lumière, en
exposant divers objets et en montrant des extraits des films
conservés au fil du temps.
Tout d’abord,
nous nous intéresserons aux objets et aux extraits de films
appartenant à la préhistoire du cinéma, avant la première
projection des frères Lumière.
La lanterne
magique, ou plus simplement la lanterne de projection, fut la
première invention qui a joué un rôle majeur dans le développement
des techniques cinématographiques, car c’est l’ancêtre du
projecteur que nous connaissons. Cet objet original, inventé par
l’astronome Huygens en 1659, est exposé dans le musée. Il s’agit
d’une boîte où l’on place deux bougies, dont la lumière passe
à travers des dessins sur plaques de verre que l’on dispose de
façon à ce que l’image soit projetée grâce à un système de
lentilles.
Le cinéma de
nos jours est seulement considéré comme un art, mais sa naissance
possède une dimension scientifique, puisque c’est le savant
Eadweard Muybridge qui s’intéressa le premier à la
chronophotographie et aux successions d’images. Le Musée montre
ses études du mouvement d’un cheval, plus précisément des
séquences originales des photos des différentes positions du cheval
en course, de sorte à pouvoir étudier le mouvement de son corps et
des êtres vivants en général. Cette étude a joué un rôle
important dans l’histoire du cinéma, qui repose sur la
décomposition du mouvement sur plusieurs images.
Nous avons vu
aussi une reconstitution du zootrope. Inventé au XIXème
siècle, cet objet utilise le principe de la persistance rétinienne.
Quand nous regardons le tambour du dessus, nous voyons la
décomposition d’un vol d’oiseau en différentes statuettes,
tandis que lorsque nous nous plaçons face à son côté, et que le
zootrope tourne, nous admirons un vol d’oiseau plus vrai que
nature. Ce phénomène s’explique par le fait que les images que
l’on perçoit restent imprimées dans la mémoire, très nettement,
pendant une seconde, tandis que l’image suivante succède à la
précédente, ce qui donne l’impression de mouvement. Le principe
d’un film étant celui d’une succession d’images, c’est en
partie grâce au zootrope reconstitué à la Cinémathèque que l’on
peut le comprendre.
Le musée
expose un autre chef-d’œuvre de la préhistoire du cinéma, les
courts métrages que Thomas Edison a réalisés pour son kinétoscope,
un appareil de visionnage individuel présenté dans les foires. Ces
films en noir et blanc étaient considérés comme une attraction
foraine, un art populaire qui s’opposait à l’art noble par
excellence, le théâtre. Des scènes du quotidien ou encore de jeux
de foire étaient filmés avec une caméra fixe ou parfois embarquée.
Ces films durent une vingtaine de secondes et attiraient les curieux,
une participation à l’édifice artistique qu’est actuellement le
cinéma.
En continuant
la visite nous avons découvert l’imposant théâtre optique
d’Emile Reynaud, inventeur au destin tragique, comme nous l’a
appris la guide. Sa création fonctionnait grâce à un système de
miroirs et permettait de projeter des dessins en créant l’illusion
du mouvement. C’était la première apparition du dessin animé, et
nous en avons vu un extrait. Malheureusement, concurrencé par le
succès des frères Lumière, Reynaud détruisit son théâtre
optique et jeta ses dessins dans la Seine.
Dans un second
temps, nous allons nous intéresser à l’ascension du cinéma
depuis la première projection des frères Lumière., qui eut lieu le
28 décembre 1895, au sous-sol d’un café de Paris. Le musée
montre un exemplaire du cinématographe qu’ils ont inventé, ainsi
que quelques uns des films qu’ils ont réalisés, dont la durée ne
dépassait jamais une cinquantaine de minutes. Leurs premiers films
montraient des scènes du quotidien. Nous avons vu Le Forgeron,
Le repas de bébé, La sortie d’usine, L’arroseur arrosé
et enfin La construction
d’un mur. La majorité
d’entre eux avaient une dimension humoristique. Nous avons vu aussi
une affiche originale faisait la promotion de leur film La
Danse serpentine, un film
important car il était en couleurs, chose rare à l’époque. La
pellicule avait été coloriée image par image par un atelier
d’ouvrières.
Inventé peu
après la première projection payante et publique des frères
Lumière, un autre objet scientifique fut l’ancêtre du cinéma, le
fusil chronophotographique. Cet objet électrique est l’aboutissement
des recherches d’Étienne-Jules Marey en 1899, avec pour objectif
l’étude du vol des oiseaux. Nous avons visionné des extraits de
ses courts métrages, où l’on voyait un animal être jeté de haut
sur le sol, de façon à étudier leurs mouvements durant leur chute.
La guide nous
a ensuite présenté une reconstitution miniature du studio de
Georges Méliès à Montreuil, en nous expliquant comment y étaient
tournés ses premiers films. Par ailleurs une vitrine est entièrement
dédiée à Méliès, avec par exemple un portrait de lui ou encore
des costumes ayant servi pour son film Le Palais des Mille et une
nuits sorti en 1905.
À
la fin de l’exposition sont présentés des extraits de films
symboliques et incontournables dans l’histoire du cinéma, comme
Nosferatu, réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau en 1922,
ouvrant une dimension fantastique au cinéma, mais aussi Les Temps
modernes de Charlie Chaplin, datant de 1936, grand film à la
fois muet et parlant, qui critique l’industrie américaine.
Pour les
objets moins techniques sont exposés des costumes comme celui du
robot de Metropolis, sorti en 1927, l’étoile de mer de Man Ray
ainsi qu’une page authentique du scénario de son film de 1928, et
la tête de Mrs Bates, personnage du film Psychose, don
d’Alfred Hitchcock.
Ainsi la
Cinémathèque française recueille au sein du Musée du cinéma
d’innombrables objets, films et costumes pour raconter l’histoire
passionnante du Septième Art, permettant d’admirer l’évolution
impressionnante de l’industrie cinématographique dès sa
préhistoire et après 1895. L’authenticité de ces objets et de
ces inventions fait de ce lieu un lieu emblématique de l’histoire
du cinéma.
Texte et
dessin Hasna Bensadek, 1ère D
Merci à
Julia Chemin-Letupe pour le titre et le chapeau.