La
nuit américaine est une des nombreuses techniques cinématographique
visant à créer une illusion. En quoi
l’expression technique « nuit américaine » est-elle
une métaphore du cinéma, en tant que technique illusionniste ou
artifice pour recréer la réalité ? Nous répondrons à cette
question en parlant de la nuit américaine en tant que métaphore et ensuite
nous évoquerons le rapport entre trucage et cinéma.
La
nuit américaine est un procédé cinématographique permettant de
tourner une scène de nuit de jour. L’expression originale est
« day for night », littéralement « jour pour
nuit ». Afin que cette illusion fonctionne on doit placer un
filtre polarisant devant l’objectif afin d’assombrir le ciel,
mais ce n’est pas suffisant il faut maquiller les acteurs et le
décors afin de rendre le tout plus réaliste. Nous pouvons le
retrouver dans le film La Nuit
américaine où
le réalisateur joué par
François Truffaut
prévient
son cascadeur que la scène sera tournée
en nuit
américaine.
Ce
procédé peut représenter la métaphore qu’est le cinéma, qui
est, à l’instar de la
magie, l’art de tromper son spectateur en produisant une
apparence qui semble
réelle,
en utilisant des techniques ou bien en construisant des décors. Dans
le film de Truffaut nous pouvons observer ce genre d’illusion
lors de la première séquence :
on voit une foule et la caméra se focalise
sur
un homme qui sort du métro, marche, traverse la place pour donner
une claque à un personnage. Après
quoi la caméra dézoome
et nous entendons des gens qui parlent derrière, on se rend compte
que cette scène est une scène de cinéma et que tout est faux, même
le décor est entièrement construit, rendant l’illusion très
efficace. Le cinéma
consiste donc à
créer l’illusion de la réalité, ce qui fait
de la nuit américaine une
très juste métaphore du cinéma qui
est une illusion : il
trompe le spectateur en créant une réalité qui n’existe pas.
Depuis
ses débuts le cinéma a des ambitions de réalisme, le cinéma a
toujours eu
comme but de représenter des scènes réalistes.
Ainsi le
premier film des frères
Lumières La
sortie des ouvriers de l’usine Lumière en
est l’exemple même.
Afin
de créer cette illusion du réel le cinéma a usé de nombreuses
techniques
et illusions pour tromper
le
spectateur. George Méliès fut
un des
premiers cinéastes à
utiliser
du trucage dans ses
films.
Il fut
l’un des premiers après
l’invention des frères Lumières à
réaliser des
court-métrages de fiction comme Le
Voyage dans la Lune ou
bien Voyages à
travers l’impossible.
Méliès était un
prestidigitateur, un homme qui utilise l’art de l’illusion afin
de créer des spectacles. Méliès savait donc comment créer
l’illusion et donc il savait comment recréer une réalité pour
tromper son public.
À
cette époque il était difficile de trouver des techniques. George
Méliès a su faire preuve d’innovation dans ses
œuvres fantastiques. Il a
notamment inventé le procédé de la surimpression qui consiste à
rembobiner la pellicule puis enregistrer d’autres images
par-dessus pour créer un effet spécial, c’est ce qu’on appelle
un « trucage ». Les
trucages sont l’essence même du cinéma, les deux sont
indissociables,
car le
cinéma est obligé d’utiliser des trucages pour rendre quelque
chose plus réaliste ou bien pour donner
existence à des réalités
imaginaires,
mais il en a aussi besoin pour réduire le temps de tournage ou pour
plus de simplicité. Nous
pouvons le voir dans La
Nuit américaine : le
réalisateur pressé par la production est obligé d’utiliser
différents stratagème pour gagner du temps.L’utilisation
des maquettes et des décors pré-construits est resté pendant très
longtemps, comme pour les
films Alien,
Godzilla,
Blade Runner ou
bien Event Horizon. De
nos jours avec l’avènement du numérique il est beaucoup plus
simple de créer une illusion. Le numérique permet d’aller
au-delà de l’imagination. Les
effets spéciaux ont permis l’entrée en matière de nouveaux films
comment les films de super-héros qui paraissent tellement réels
à cause de
leur modélisation 3D. Les fonds verts ont aussi joué un grand
rôle : il est désormais possible de créer des décors sans
construire matériellement,
il suffit juste de le modéliser en 3D, de se mettre dans un studio
et de jouer la scène devant le fond, ce qui permet de créer
d’innombrables décors.
Ainsi
nous avons pu voir en quoi la nuit américaine était une métaphore
montrant
l’aspect
illusionniste, « faux » du cinéma. Le
cinéma a toujours eu pour but de se rapprocher le plus possible de
la réalité en fonction des films. Le
procédé de la nuit américaine représente donc
le coté irréaliste du
cinéma, tout l’aspect créatif du 7ème
art. En effet le
cinéma a-t-il
pour obligation de représenter la réalité le plus possible ou
doit-il être un prolongement de la réalité ?
Ewen
Mecheri,
1ère
D
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