François
Truffaut est un célèbre cinéaste français qui a débuté sa
carrière sous les ailes de André Bazin, un grand critique du cinéma
français et surtout un des fondateurs des Cahiers
du Cinéma.
C’est pourquoi Truffaut a intégré la rédaction de cette revue
cinématographique qui lui a donné la
notoriété et qui a permis l’émancipation d’un cinéma d’un
nouveau genre, moins strict.
Truffaut tourne La
Nuit américaine
en 1973 qui a connu un succès monumental. Truffaut
a été oscarisé en 1974 pour cette réalisation qui est considérée
comme un chef-d’œuvre.
Les
spectateurs ont adoré l’hommage d’un réalisateur passionné par
le cinéma, comme le montre le titre qui évoque
une technique cinématographique. Cette comédie dramatique est un
exemple très populaire de
film contenant un film, car
le
synopsis raconte
l’histoire d’un
réalisateur sourd d’une oreille nommé Ferrand qui tourne un
mélodrame appelé Je
vous présente
Pamela
dans
les studios de la Victorine à Nice. On y rencontre la vie des
professionnels du cinéma et les nombreux problèmes qui se cachent
derrière le tournage d’un film.
Certes
la présence des histoires d’amour entre les acteurs est trop
importante, au point de mettre parfois de côté l'aspect
documentaire de la découverte d’un tournage. Même si le but
était de représenter les problèmes de la vie des hommes et des
femmes travaillant dans le cinéma, l’action est trop concentrée
sur l’amour, que ce soit entre Julie Baker et le docteur ou entre
Alphonse et Liliane dont les scènes sont trop nombreuses et
agaçantes.
Mais
dans ce film on observe les faces cachées du tournage grâce à la
mise en abyme « du film dans le film », à travers
les moyens des techniciens utilisés pour tourner les scènes ou le
travail des acteurs. Par exemple la pluie artificielle qui change
d’intensité, le feu de cheminée alimenté par une bouteille de
butane mais aussi l’usage du porte-voix pour modifier l’allure
d’un passant ou l’apprentissage du texte la veille de la scène
devant le miroir, toutes ces scènes permettent de répondre à de
nombreuses questions sur le déroulement du tournage. On nous montre
à quel point chaque détail est important pour le réalisateur qui
ne s’empêche pas de recommencer les scènes. Certains moyens sont
trouvés au dernier moment : les bougies, le chat, la mousse
pour la neige et même parfois le texte des acteurs… Tout est
utilisé pour rendre le film le plus vivant et instructif possible,
et on peut dire que ça fonctionne car on voit le travail immense qui
se cache derrières les images que l’on regarde.
De
plus, on peut souligner le phénoménal jeu des acteurs, que ce soit
pour le personnage de Liliane qui joue la femme rebelle avec le
besoin de changer de vie, ou celui d’Alphonse, l’acteur
principal, méprisable du fait de son caractère enfantin, égoïste
et apeuré, ou encore du réalisateur Ferrand que l’on voit débordé
mais qui n’éprouve aucune détresse, il doit garder son sang-froid
puis prendre des décisions rapides et il le fait parfaitement bien.
La Nuit américaine en
devient totalement immersive pour les spectateurs, car on ressent les
émotions de tout le personnel du tournage comme si on était avec
eux : le stress du manque du temps, la joie de la fin du
tournage des scènes car elles peuvent prendre beaucoup de temps,
comme la scène où le chat ne veut pas boire le lait qui a été
recommencée une dizaine de fois, ou encore la pitié quand rien ne
se déroule comme prévu.
Enfin,
il ne faut pas oublier le but de Truffaut, qui à travers ce film
veut partager sa passion. C’est pourquoi il joue lui-même le
personnage de Ferrand comme réalisateur. Certains spectateurs le
trouvent égocentrique mais Truffaut veut simplement montrer la
réalité de ces deux univers entre tournage et image. Bien sûr, il
montre les aspects positifs du tournage et la joie qu’on éprouve
lorsque l’on fait un film en tant que producteur, mais il veut
aussi montrer la solitude qu’il ressent car il doit tout gérer
seul, comme le fait Ferrand face à tous les imprévus que ce soit la
perte d’un décor, le planning surchargé, des acteurs qui ne
veulent ou ne peuvent plus jouer : c’est le réalisateur et
personne ne ressent la pression autour de lui, il est seul.
Ainsi,
même si le film la Nuit Américaine peut paraître agaçant à
cause de son aspect sentimental, Truffaut est pardonné car il nous
partage entièrement les dessous d’un tournage que ce soit dans le
domaine technique ou à travers la vie du personnel parfois troublé.
De plus, ce film nous plonge dans l’univers cinématographique,
Truffaut donne l’impression à ses spectateurs de faire partie de
l’équipe de tournage en partageant les sentiments de chacun, mais
surtout il n’oublie pas de partager ce qu’il ressent en tant que
réalisateur car personne ne se rend compte à quel point il se sent
seul. A travers ce film, François Truffaut rend un splendide hommage
au cinéma qu’il admire, c’est un réalisateur passionné qui
aime son métier et son film ou plutôt son chef-d’œuvre est le
fruit de ce travail certes difficile. C’est un film rempli
d’admiration pour le cinéma, un film qu’il faut à tout prix
regarder au moins une fois dans sa vie.
Brandon
Tibource, 1ère D
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