Après
le visionnage des Demoiselles de Rochefort, une comédie
musicale de Jacques Demy sortie sur les écrans en 1967, ainsi que la
lecture de la comédie baroque de Corneille Le Menteur, créée
à Paris durant la saison 1643 -1644, nous allons faire le
rapprochement entre ces deux œuvres, en étudiant les différents
points communs.
Voyons
premièrement le rapport au mensonge dans ces deux comédies. La
comédie de Corneille souligne la présence de nombreux mensonges,
notamment avec le personnage de Dorante, qui certes ment pour séduire
et impressionner, ou pour échapper à un mariage arrangé, mais
surtout pour devenir le personnage qu’il rêve d’être. On
retrouve dans les Demoiselles un mensonge, avec le personnage
d'Yvonne, qui prétend être partie vivre au Mexique, afin de pouvoir
quitter Simon, afin que celui-ci ne cherche pas à la rejoindre et
qu'il fasse le deuil de leur relation. C'est un mensonge plein
d'amour, pour permettre à Simon de refaire sa vie. Par contre,
lorsque Lancien ment à Delphine, il ment aussi par amour, mais par
jalousie, afin d’empêcher Delphine de retrouver Maxence.
Deuxièmement,
les deux œuvres répondent aux règles de la comédie. On retrouve
dans les deux une fin heureuse, avec des retrouvailles entre
personnages, ainsi qu'un double mariage. Dans les Demoiselles
de Rochefort, le film se clôt sur ce qui semble être une
cérémonie, avec d'un côté Yvonne et Simon, et de l'autre Solange
et Andy, et aussi sur les retrouvailles suggérées entre Delphine et
Maxence. Dans Le
Menteur la comédie se termine avec le mariage de Dorante
et Lucrèce, et celui d’ Alcippe et Clarice.
En
troisième lieu, on retrouve dans les deux œuvres le même type de
comique, c'est-à-dire un comique léger et fantaisiste, contraire à
celui de la farce, et qui pousse simplement à divertir le spectateur
sans le faire éclater de rire. Ainsi, dans les deux comédies, les
situations s’entremêlent. Dans Les
Demoiselles de Rochefort, le scenario est basé sur un
enchaînement de chassés croisés entre les personnages, comme dans
la comédie du Menteur, pleine de quiproquos et de
péripéties : dans les deux œuvres l’intrigue est
embrouillée, ce qui est amusant pour le spectateur. De plus, dans la
comédie de Corneille, on retrouve l'utilisation des alexandrins,
mais également dans la comédie musicale, qui utilise des
alexandrins lors d'une scène de dîner en famille avec des amis,
dans un café. Cette utilisation du vers par des personnages
ordinaires donne de l’élégance, très loin de la grossièreté de
la farce.
Ensuite
on
retrouve un aspect baroque dans chacune des comédies, notamment dans
les costumes des personnages avec
les chapeaux extravagants que portent les deux sœurs dans Les
Demoiselles.
L'atmosphère de la comédie musicale
rappelle celle de la pièce, avec
par exemple les décors du film. On retrouve cet aspect baroque avec
l'effet de miroir, présent dans la comédie du Menteur,
ainsi que dans la comédie musicale de Demy, avec les deux jumelles
qui sont chacune le reflet de l’autre, comme Lucrèce et Clarice
chez Corneille. Enfin,
le
personnage baroque de Dom Juan, soumis au « change », est
présent
dans le personnage de Dorante dans Le
Menteur,
avec sa double séduction de Lucrèce et de
Clarice, ainsi que de son avance à Sabine, juste après son mariage
avec Lucrèce. Cet aspect est de nouveau présent dans la comédie
musicale, avec les deux forains Bill et Etienne, qui séduisent
Solange et Delphine, ainsi que les deux foraines Esther et Judith qui
elles
partent
avec les premiers hommes venus.
Léane
Maire et Lara Michel, 1ère
L2
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire