C'est
en 1972 que Garrett Brown, cinéaste américain, voit son projet de
caméra stable se concrétiser en devenant l'inventeur du steadicam.
A l'origine, cette caméra novatrice était composée d'une simple
perche avec une caméra à son extrémité et une batterie à
l'opposé pour créer un contre-poids puis, par la suite, fut
complétée par un harnais et un bras articulé. Créé pour la
publicité, le steadicam entame une « carrière
cinématographique » dès 1976 avec les films Rocky de
John G. Avildsen et Marathon Man de John Schlesinger. Pourtant
c'est Stanley Kubrick dans Shining qui propulse cette caméra
sur le devant de la scène, notamment avec les plans-séquence du
tricycle et celui du labyrinthe, réalisés par Garrett Brown
lui-même.
Cette
méthode donne une dimension nouvelle aux films, donnant l’impression
au spectateur de faire partie intégrante de la narration qui se
déroule sous ses yeux. Elle est fréquemment utilisée pour des
courses-poursuites ou une descente effrénée dans des escaliers,
elle permet une image stable, sans vibrations grâce au principe
d’absorption des chocs. Cette prouesse technique permit à son
créateur de remporter un oscar technique en 1978. Cette caméra est
à présent au même niveau que la Dolly ou la Louma.
De
plus en plus nombreux sont les réalisateurs indépendants ou
amateurs qui recherchent un stabilisateur pour leurs caméras. Le
terme « steadicam » est devenu une expression générique
regroupant les stabilisateurs de caméra, et non plus le Steadicam
originel. Outre le modèle professionnel, d’autres plus standards
ont fait surface pour le grand public de plus en plus important.
Depuis
quatre décennies, le steadicam est devenu un élément
incontournable de l’objet cinématographique en plongeant le
spectateur à l’intérieur du film, comme si c’était lui-même
qui tenait la caméra et suivait les acteurs. Rendu célèbre par
Shining, ce procédé fut utilisé dans bien d’autres têtes
d’affiches comme Pulp Fiction en 1994. Garret Brown marqua
un tournant dans l’histoire du cinéma, pour le plus grand plaisir
de nos yeux.
Maëlle
Rivoal et Matilde Klising
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