lundi 17 octobre 2016

Compte rendu d'une jurée lycéenne du festival WAR ON SCREEN 2016.

Mai 2016 
Tout commence un jour du mois de mai, où notre lycée nous propose de participer en tant que jury à un projet d'envergure : le festival War On Screen. Ayant déjà entendu parler de ce festival et étant passionnée de cinéma, je me suis dit que cela pourrait être vraiment intéressant de proposer ma candidature. Jury dans un festival ? Jamais je n'aurai d'aussi belles occasions, surtout à mon âge ! Et c'est donc parti, poussée par ma folie, me voici déjà en train de remplir mon dossier (qui fut d'ailleurs très sympathique à rédiger) et de le remettre à la Comète. Tant mieux si ça marche, sinon tant pis !

Juin 2016

 Un mois s'écoule sans que j'aie de nouvelles. Piquée par la curiosité, je décide d'envoyer un mail à la Comète afin de leur demander s'ils ont pu déterminer le jury. France Davoigneau, l'organisatrice, me répond peu de temps après et m'explique qu'ils ont pris un peu de retard. Mais ce qui frappe le plus mes yeux dans ce mail, c'est ce qui suit : "FELICITATIONS, VOUS ETES SELECTIONNEE". J'ai juste explosé de joie, crié dans la maison et je vous épargne la suite. J'en ai peut-être fait un peu trop, mais mon engouement pour le cinéma est tel que je ne peux faire autrement.

Juillet 2016

Mi-juillet, je reçois avec joie la lettre officielle de ma sélection. Elle porte le cachet de la Comète (la grande classe!) et m'explique que je serai dorénavant jurée lycéenne, que je devrai me rendre disponible et que je bénéficierai d'un certain nombre de privilèges durant le festival. Que de réjouissances en perspective !

Septembre 2016

France Davoigneau prend contact par téléphone et m'apprend qu'une réunion d'information auquel le jury lycéen est convié aura lieu le mercredi 21 septembre 2016 à 14h à la Comète. J'ai hâte de rencontrer enfin les membres du jury ! Espérons que je reconnaisse des têtes.

Au lycée aussi on parle beaucoup du festival, d'ailleurs, je n'ai presque que cela dans la tête maintenant !


Mercredi 21 Septembre 2016

C'est enfin le fameux jour de la réunion. Comme j'aime être ponctuelle, je suis présente à la Comète avec un peu d'avance. Une tête m'est familière : c'est Alexane, une élève de Bayen. Nous nous mettons à parler ensemble tout de suite, presque soulagées de se connaître. Nous discutons cinéma un bref instant puis France nous accueille en bas à l'espace bar. Nous sommes 7 jurés : Margot, Clara et Bruce d'Ozanam, Alexandre de Talon et Selma, Alexane et moi de Bayen. Le climat n'est pas froid, cependant nous n'arrivons pas à dialoguer pour le moment. Ça viendra ! France nous installe autour de tables et nous explique les modalités du festival, ce que nous allons y faire, quand nous devrons être présents … J'ai l'impression qu'on m'annonce le festival de Cannes avec les cérémonies, les cocktails, les remises de prix … En tout et pour tout, nous avons un accès gratuit à tous les films, des repas et des cocktails gratuits et même une soirée avec un DJ ! Nous sommes tout de même bien lotis! Pour finir, France nous fait faire un rapide tour de la Comète puis nous prend en photo pour faire des badges (la grande classe !). Je me rends bien compte que j'ai une chance inouïe d'avoir été choisie, et en repartant, j'ai des étoiles plein les yeux, quoiqu'un peu d'appréhension. Cette semaine risque d'être fabuleuse. Moi qui adore les films, je vais être servie, et d'ailleurs, si ça ne tenait qu'à moi, j'irais tout voir !

Mercredi 28 Septembre 2016

Le jour tant attendu de la cérémonie d'ouverture du festival est enfin arrivé ! Depuis le temps que j'attendais ça ! J'arrive à 17h45 à la Comète, comme convenu. J'y retrouve les autres membres du jury lycéen ainsi que France, qui nous donne nos badges (la grande classe !), nos places pour la cérémonie d'ouverture et pour le film ainsi que des tickets pour la cantine (eh oui, nous sommes même nourris!). Elle nous offre également un petit toodbag à l'effigie du festival, rempli de tout un tas du petits gadgets tels qu'un bloc note ou encore un stylo. Tout autour de nous, la foule commence à affluer, entre les robes et smokings élégants, les enivrantes odeurs de parfums capiteux et les centaines de sourires sur des visages rayonnants. On se croirait presque au festival de Cannes ! Après un rapide briefing sur le déroulement de la soirée, nous partons nous installer dans la grande salle de spectacle où des places nous ont été assignées au nom de "jury". Nous avons de la chance, nous sommes devant et d'ici j'ai une vue sur tout le gratin châlonnais et marnais. Entre recteur d'académie, député-maire, jury international et j'en passe, il y a du beau monde ! J'éprouve une certaine fierté à être parmi eux. La cérémonie commence avec un traditionnel retard d'environ un quart d'heure (inévitable pour ce genre d'événement). C'est le directeur de la Comète qui officie. Il  présente tout d'abord le festival et nous diffuse un rapide making-off de l'édition précédente, puis il nous passe tout le programme en revue, entrecoupé de bandes annonces et d'interventions de membres du public. Nous avons même le droit à un petit jeu musical (j'ai été très nulle). L'ambiance est joviale, on rit beaucoup. Et puis soudain, à 19h45 précises, le président présente le jury lycéen à l'assemblée, et nous demande de nous lever. Toute la salle se met à nous applaudir et les photographes nous assaillent de photos. Je ne suis pas vraiment à l'aise, jamais on ne m'a applaudie de la sorte ! Heureusement, on se rassoit aussi vite que l'on s'est levé et c'est au tour du jury du long métrage de se présenter. Ils ont tous un parcours et une carrière qui forcent le respect, j'éprouve un certain plaisir à être à quelques sièges seulement d'eux. Sur ce, la cérémonie d'ouverture s'achève. Le président nous invite à déguster une coupe de champagne et un cocktail à l'étage du dessous. On ne se fait pas prier. Mais quand j'arrive, il y a une foule incroyable de gens. La foule me traîne et m'entraîne, et je ne tarde pas à remonter pour rejoindre ma classe. Tant pis pour les petits fours ! Je remonte donc dehors, et j'aperçois certains de mes camarades qui sont déjà arrivés, car ma classe étant celle du projet cinéma, les professeurs d'histoire de français et d'anglais ont décidé de nous emmener à la projection de ce soir. Après avoir discuté avec eux pour leur raconter ma soirée (certains m'ont même dit d'arrêter de "me la péter"), je file à la cantine pour dîner avec le jury lycéen. Le repas est succulent, mais je dois faire vite, le ciné concert va commencer ! J'ai à peine le temps de finir mon assiette qu'il faut que je retourne dans la salle de spectacle. Je m'assois avec ma classe au complet et le ciné-concert démarre. C'est une expérience inédite pour moi, ainsi que pour beaucoup d'entre nous. Un orchestre joue en direct la musique du film ! C'est un long métrage muet de 1927, L'Heure Suprême, de Frank Borzage. La séance s'achève 2 heures plus tard, dans un tonnerre d'applaudissements. J'ai bien aimé ce film, et je n'ai pu m'empêcher de verser une petite larme à la fin. L'orchestre était vraiment bon et les musiques entraînantes. Je suis crevée, mais tellement contente de participer à ce festival !

Jeudi 30 Septembre 2016

Ce matin, c'est avec ma classe que je vais assister à la projection des Parapluies de Cherbourg dans la salle de conférence du lycée, transformée en salle de cinéma pour le festival. A vrai dire, je suis exténuée par la journée d'hier et le film entièrement chanté ne tarde pas à me faire bailler. Mais je résiste, et je ne m'endors pas ! Si le film était assez spécial, cela ne m'a pas empêché de l'apprécier à sa juste valeur, ce qui n'a pas été le cas de tout le monde.

Vendredi 30 Septembre 2016

Première séance de courts-métrages pour moi aujourd'hui. Je retrouve mes compères à 13h30 à la Comète pour déjeuner ensemble et faire plus ample connaissance. Le courant passe plutôt bien, surtout avec les filles. Après un repas express,nous rejoignons la présidente de notre jury, Virginie Legeay, dans la salle des expositions. Nous passons deux bonnes heures ensemble où nous faisons connaissance et partageons notre amour du cinéma. Virginie nous fait part de son métier, elle est scénariste et comédienne. Elle a une carrière plutôt bien remplie pour son âge (et même une page Wikipédia !). Elle est cependant très simple et très sympathique. Elle essaie de nous comprendre, d'en savoir un peu plus sur nous, de nous expliquer toutes les ficelles de son métier. Cet entretien fut vraiment très enrichissant. A 16h30, vient le moment tant attendu du visionnage des 9 premiers courts-métrages. Cela va très vite, je n'ai pas le temps de prendre beaucoup de notes, les films s'enchaînent à un rythme effréné ! Etant très bon public, je les trouve tous réussis, ça va être très dur de choisir ! Mais pour le moment, laissons mon cerveau se reposer avant de rattaquer demain pour une autre séance de deux heures.

Samedi 1 Octobre 2016

Je suis de retour à la Comète le lendemain pour 15h30, afin de faire un petit débriefing des courts métrages d'hier. Nous circulons dans les entrailles de la Comète pour finalement nous installer dans le bureau du directeur, rien que ça ! Cet échange avec mes collègues et notre présidente Virginie est vraiment très enrichissant. Les avis sont à la fois très variés mais ils se rejoignent aussi souvent. Notre présidente nous encadre vraiment bien, c'est elle qui amène le débat ainsi que la discussion qui peine parfois à se mettre en place. J'ai vraiment adoré le regard qu'elle a porté sur nous, sur son rôle de présidente du jury lycéen et sur le festival tout entier. Elle est très à l'écoute et passionnante dans ses explications. Nous nous rendons vite compte que choisir un film à 7 est un exercice extrêmement délicat. Très vite, il est déjà l'heure d'aller visionner la deuxième séance de courts métrages. Les deux heures passent à une vitesse incroyable et selon moi, cette séance est meilleure que celle d'hier. Après ces deux heures de visionnage intensif, nous nous réunissons à l'étage pour faire la délibération finale autour d'un bon repas chaud. La tâche est dure et nous mettons bien deux heures à nous mettre d'accord. Nos choix finaux sont finalement bien différents de ceux de départ, comme quoi discuter ça peut faire changer les avis. Ce qui est génial, c'est que je suis désormais détentrice d'un immense secret qui ne sera révélé que demain soir, lors de la cérémonie de clôture. La journée s'achève déjà, j'en profite pour discuter encore un peu avec Virginie. J'ai du mal à croire que mon aventure se termine déjà demain !

Dimanche 2 Octobre 2016

Et dire que c'est déjà la fin ! Non, surtout, je ne dois pas y penser ! Il faut que je profite des derniers instants de cette magnifique expérience. Avec Virginie, Alexane, Margot, Clara, Alexandre, Selma et Bruce, on se retrouve dans le même bureau qu'hier soir pour préparer notre discours de remise des prix. Il est 17h30, nous avons une heure et demie pour trouver une façon originale et rigolote de présenter notre palmarès. Top chrono ! Virginie a déjà pensé à une idée que nous choisissons de garder : pourquoi ne pas le faire spontanément, en racontant chacun une parcelle d'un court métrage que nous a marqué, de façon énigmatique mais compréhensible. Je griffonne vite fait un truc qui me passe par la tête. Nous sommes tous sur la même longueur d'onde, on se prend vite au jeu. Et puis quand Virginie nous demande un souvenir marquant de ce festival, nous ne trouvons rien de mieux que de parler nourriture. Pour la petite anecdote, les repas qui nous ont été servis nous ont chacun laissé un petit souvenir. Je pense avoir été l'une des seules a avoir apprécié le goût particulier de la moussaka par exemple. Et la mousse au chocolat oubliée dans le frigo, on va en reparler pendant longtemps ! Etrangement, Virginie trouve que partir là-dessus serait une bonne idée, tout en gardant dans la tête que c'est une remise des prix. Elle nous demande juste d'être spontanés et de faire place à l'improvisation. 19 heures. C'est "l'heure suprême". Encore une fois, nous avons le privilège d'être placés dans la salle avant tout le monde. C'est marrant, on est à la même place qu'à la cérémonie d'ouverture. Cette fois-ci, j'aperçois le maire deux rangs plus bas que moi. Décidément, il y a vraiment du beau monde à War On Screen ! La cérémonie ne tarde pas à débuter. Le président commence à parler, et très vite, c'est à nous d'entrer en piste. Je suis un peu stressée, mais surtout très surprise que ça se passe ainsi. La salle est grande, mais elle me paraît plus petite que quand j'y allais il y a deux ans avec mon collège. J'observe une ribambelle de visages face à moi. Ce moment est unique, et il restera gravé dans ma mémoire à jamais. Le flash des photographes m'éblouit, le trac m'envahit, mais je suis bien ici. Sereine. Notre petite mise en scène a l'air de plaire, c'est génial ! Pendant la remise des prix, il passe une vidéo du réalisateur de Wolves ou Loups en français que nous avons primé.  Il nous répond déjà ! Cela me touche profondément. Et voilà, nous n'avons plus qu'à nous rasseoir, sous les feux des projecteurs. La suite de la cérémonie est géniale : la réalisatrice serbe de A Good Wife, primé par le jury international est ici et elle nous fait un petit discours en anglais ! On en a un autre au téléphone, un encore en vidéo ! Pardonnez-moi l'expression mais c'est ouffissime! La cérémonie s'achève dans la joie et la bonne humeur, puis je retrouve mes compères à l'étage du dessous pour partager un dernier instant pendant le cocktail. J'en profite pour remercier Virginie, elle a été une superbe présidente de jury ! C'est le moment des au-revoir, et j'avoue que c'est un peu dur de tous les quitter, certains d'entre nous ont tissé des liens, et j'espère que cette expérience restera à tous dans nos mémoires. Dernières paroles, derniers instants... 

Ca y est, c'est terminé cette fois-ci ! Je ne réalise pas encore, il me faudra quelques jours je pense avant de me remettre de cette incroyable aventure. Et c'est maintenant l'heure pour moi de clore ce carnet de bord, en vous encourageant tous à participer à la prochaine édition !

Manon PETIOT 1L2

Editorial : Rencontre entre le 4ème et le 7ème art

La 4è édition du festival international War on Screen, qui a eu lieu du 28 septembre au 2 octobre 2016, nous a proposé cette année une programmation aussi variée qu'originale.

Cette année encore, des élèves du lycée Bayen, dont les 1ères L2 avec le Projet Méliès, ont eu la chance de participer à ce festival, notamment pour les projections de L'Heure Suprême en ciné-concert, Les Parapluies de Cherbourg et un épisode de Mystères d'archives portant sur l'attaque de Pearl Harbor. Ces trois séances vont donner lieu à toute une série d'articles tels que des reportages, des articles critiques, des billets d'humeur ainsi qu'une interview de Serge Viallet, présent sur le festival durant les éditions précédentes. De plus, la musique au cinéma est un élément majeur dans le choix des projections. Dans Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy, le chant est omniprésent tout au long du film et plonge le spectateur dans un monde inconnu, comme le ciné-concert de L'Heure Suprême de Frank Borzage, qui donne une dimension vivante au film avec l'interprétation musicale en live.

A travers ce journal, la classe de 1ère L2 témoigne de son ressenti sur les œuvres visionnées dans le cadre de ce projet mais les avis restent néanmoins partagés.

Bonne lecture à tous !

Matilde Klising, Lise Garrido et Maëlle Rivoal 1L2

Analyse plastique de l'affiche War On Screen 2016


Tout d'abord, nous pouvons constater que par ces lignes directrices horizontales (avec le sol) et ces verticales (enchaînement soldats, caméra) la composition est équilibrée et organisée. Nous avons ici deux types de lignes dominantes : des courbes (le sol, le haut de la caméra et certains éléments des soldats) et des obliques (formés par l'alignement de la caméra face au sol, certains des éléments du sol et la légende du festival). C'est une œuvre relativement statique mais reste tout de même, a cause de ses obliques, asymétrique.

Pour ce qui est de la spatialité, nous pouvons dire que l'espace n'est pas réaliste à cause de sa bidimensionnalité. Nous pouvons constater l'absence de perspective linéaire ainsi que cavalière.

Dans cette affiche, la couleur dominante est le vert pâle, qui s'oppose à la « trace de peinture » bleu canard de la légende de l'affiche. cependant les couleurs chaudes dominent largement sur l'affiche avec le vert et le jaune du ciel et des équipements et le rouge du sol. Les couleurs pastels donnent une idée d'harmonie.

Il y a également un contraste marqué entre le fond de l'affiche et la scène de genre présente au premier plan avec les soldats, la caméra et le sol ainsi que la légende de l'affiche, ce qui donne une division entre les deux plans. 
 
De plus, la facture est marquée, mais reste assez précise. 
 
Le cadrage est serré et vertical, ce qui donne une impression d'élévation. L'affiche montre six soldats et une caméra dans un champ de bataille, c'est un plan d'ensemble.



Juliette Duménil, Doriane Maitrot et Océane Nihotte 1èreL2

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Note: l'affiche est (c) War On Screen / Fabrice Le Henanff 2016

Reportage sur Mystères d'archives

À l'occasion de la 4e édition du festival international War on Screen, et pour la troisième fois consécutive, un nouvel épisode de Mystères d'Archives a été projeté au lycée Pierre Bayen le vendredi 30 septembre 2016.

Serge Viallet réalise cette émission sur Arte depuis 2009, accompagné d'étudiants dont Nicolas Engel qui était présent pour ce festival. Suite à l'obtention de son Bac général, Nicolas a poursuivi ses études pour obtenir un master en Histoire-Audiovisuel puis a rejoint l'équipe de Serge Viallet.

Ce jour-là, l'épisode de Mystères d'Archives qu'il a présenté avait pour sujet l'attaque de l'armée japonaise sur la base navale américaine de Pearl Harbor survenue le 7 décembre 1941.

À l'aide de 15 heures d'archives récupérées aux archives nationales de Washington, la grande équipe de Serge Viallet a pu réaliser cet épisode de 26 minutes dans le but de montrer la vérité cachée par les États-Unis durant la 2nde Guerre mondiale. Pour montrer cette vérité cachée, ils analysent des images authentiques de l'attaque (tournées par des amateurs) et des images « fausses » réalisées par les États-Unis.

L'O.C.I (le Service d'Information des Armées destiné à contrôler les informations) avait engagé John Ford pour tourner ces images de l'attaque afin de cacher leur défaite en mettant en avant l'héroïsme des forces américaines. Ce film avait été terminé en juin 1942 (avec quelques mois de retard) et diffusé par la suite à la nation. Certaines images tournées par les États-Unis n'avaient pas été gardées au montage final car certaines scènes n'étaient pas convaincantes et manquaient de crédibilité contrairement à quelques images d'amateur qui avaient donc été utilisées dans ce film. Suite à la diffusion de ce film, sous la pression, la plupart des habitants de l'île d'origine japonaise voulurent montrer leur attachement à la patrie en détruisant ou cachant tout ce qui rappelait le Japon. Ce documentaire ne nous informe donc pas seulement sur l'attaque de Pearl Harbor en elle- même mais aussi sur l’influence de cet événement.

Plus tard, les images de tournage ainsi que les images d'amateur qui avaient été cachées ont été retrouvées et ont donc permis de rétablir la vérité sur ce jour du 7 décembre.


 



John Ford, image du tournage






Image d'amateur 


Lorris Tumino et Jonathan Caplain

Les Parapluies de Cherbourg, une comédie musicale

La comédie musicale est une sorte de spectacle qui reprend les structures narratives de l'opéra et de l'opérette en présentant au public des fictions où les personnages passent naturellement de l'expression réaliste à un univers imaginaire et où tout devient possible en danses et en chansons (Encyclopédie Larousse).

Du fait des nombreuses adaptations cinématographiques à l'arrivée du cinéma parlant, la comédie musicale est souvent confondue avec le film musical. Or, si une comédie musicale utilise le dialogue parlé, un film musical peut en être totalement privé, comme Les Parapluies de Cherbourg, par exemple. D'ailleurs, pour clarifier le sens de l'expression comédie musicale, les pays anglo-saxons utilisent les termes spectacle musical ou théâtre musical. Même le mot "comédie" doit être employé avec une certaine prudence ; par  exemple West Side Story ou Hair ne peuvent être considérés comme des films comiques, mais plutôt comme des films de moeurs ou de contestation sociale.

Contrairement à la France, le succès d'une comédie musicale aux Etats-Unis et au Royaume-Uni se juge sur la durée. Un spectacle musical qui effectue une tournée en France ne reste que quelques jours dans chaque ville alors que dans les pays anglo-saxons, les comédies musicales peuvent rester plusieurs mois dans la même ville, comme Les Misérables resté 21 années consécutives à l'affiche, de 1985 à 2006.

Cette différence s'explique par le fait que les comédies musicales anglo-saxonnes impliquent de gros moyens financiers ne pouvant se rentabiliser que sur des durées d’exploitation importantes. De plus, elles nécessitent souvent un aménagement spécial des théâtres. La salle est également, dans certains cas, décorée aux couleurs du spectacle.


La comédie musicale des Parapluies de Cherbourg est écrite en trois actes : « Le départ », « L'absence », « Le retour ». A Cherbourg, en 1957, Geneviève et sa mère tiennent un magasin de parapluies. La jeune fille est amoureuse de Guy, un garagiste, au grand désarroi de sa mère qui préférerait la voir épouser Roland Cassard, un riche diamantaire. Appelé pour le front, Guy s'apprête à partir pour l'Algérie. La veille de son départ, Geneviève se donne à lui et lui jure de l'attendre. Mais les mois passent et les lettres de Guy se font de plus en plus rares. Enceinte, désemparée, poussée par sa mère, Geneviève accepte d'épouser Roland. Dix-huit mois après son départ, Guy revient à Cherbourg, blessé à la jambe, avec l'espoir de retrouver Geneviève… 

 
Cette comédie musicale est une critique de la société française des années cinquante. Guy a été secoué par ces événements, il revient en soldat blessé physiquement mais aussi moralement, et il fait même penser à un soldat du Viêt-Nam comme plus tard John Rambo, incompris, exclu. Demy nous décrit aussi une société ou les convenances sont lourdes, entre mariages arrangés, importance de l'argent et peur des qu'en-dira-t-on. Dans Les Parapluies, chaque scène est un moment de plus où Geneviève se plie aux désirs de sa mère (et à ceux de la société, donc nous, ou du moins le spectateur de l'époque).

Paradoxalement la musique donne de la gaieté à ce mélodrame . Les récitatifs sont d'un rythme joyeux, peu importe si le dialogue est triste ou non, les personnages chantent sur le même ton gai. Tout les dialogues de la vie quotidienne sont chantés ce qui apporte au film de Demy un nouvel aspect de la vie notamment avec ses problèmes. Ce film reste un des rares exemples de film entièrement musical en France à ce jour.


Cassandra Grué & Valentine Albisser 1L2

L'affiche WOS 2016 : Le cinéma, une arme contre la guerre

L'affiche du festival War on Screen 2016 a été réalisée par Fabrice le Hénanff. Celui-ci est un dessinateur et scénariste français de bande dessinée. Il est né en 1972 à Quimperlé, en Bretagne. Il est licencié en Arts Plastiques de l'Université de Rennes. Régulièrement il illustre les pages du quotidien régional Le Télégramme de Brest.

Fabrice le Hénanff a réalisé plusieurs planches de BD sur la guerre particulièrement sur la deuxième guerre mondiale. Il a notamment dessiné « Osfront » en 2011, une planche qui raconte le destin de trois hommes se retrouvant à Stalingrad. Puis, il a illustré Wesfront qui parle de Hitler en 2012.

On devine donc que le choix de l'illustrateur pour l'affiche du festival se déroulant du 28 septembre au 2 octobre n'était pas anodin. L'affiche présente quatre hommes, peut-être un cinquième caché derrière les autres, déplaçant une camera telle une arme sur une montagne de cadavres victimes de la guerre. Il s'agit là de soldats participant à la première ou à la seconde guerre mondiale. Avec cette composition narrative, peut-être l'artiste a-t-il considéré et donc voulu montrer que la meilleure arme face à la guerre est le cinéma.

Les contrastes de l’affiche sont harmonieux à l'exception du titre qui ressort avec le bleu. Ces contrastes sont totalement différents de ceux utilisés pour l'affiche en 2015. Cette année, l'affiche est beaucoup plus proche de l'affiche réalisée pour la première édition : en effet ces affiches sont toutes les deux avec des couleurs neutres, qui n’agressent pas l'œil, et par ailleurs aucune ne présente de référence au champagne ni aux fruits, comme c'était le cas des deux affiches réalisées en 2014 et 2015 pour ce même festival : alors que l'une avait transformé une grappe de raisin en grenade, l'autre avait transformé un casque de soldat en pomme avec des couleurs très vives, dans un style bien différent de celles des autres années. Autant dire que les affiches de 2015 et 2016 sont totalement différentes l'une de l'autre.

D'après nous, cette affiche est très bien réalisée et passe un réel message. Elle est très différente de celle de l'année dernière et nous trouvons qu'elle est mieux par son esthétique, ses couleurs et sa mise en scène. Il s'agit de l'une des meilleures affiches créées pour le festival avec celle de 2014 que nous trouvions bien pensée. Ce que nous apprécions le plus dans l'affiche illustrée par Fabrice le Hénanff c'est l'idée qu'elle transmet, le réalisme du dessin mais surtout le fait que cette affiche est attrayante et donne envie aux spectateurs de venir au festival. En somme, l'affiche que nous apprécions le moins est celle de 2013.


Ophélie Froger et Adeline Delattre

Affiche War on Screen 2016

A l'occasion de la 4ème édition du festival de cinéma War on Screen, Fabrice Le Hénanff, dessinateur et scénariste de bande dessinée, a réalisé l'affiche du festival qui représente un groupe de soldats dressant une caméra.

Ce dessin semble avoir été inspiré par un film de guerre de Clint Eastwood sorti en 2006 intitulé Flags of our fathers, sur l'affiche de ce film on peut voir un groupe de soldats dressant un drapeau américain sur une île japonaise. Cette même affiche est tirée d'une photo prise durant la seconde guerre mondiale.

Nous pensons que c'est une bonne affiche et qu'elle remplit parfaitement sa fonction, les deux thèmes sont bien explicités grâce à la caméra et aux soldats elle a sa place dans un festival de films portant sur le thème du conflit.

Rachel SERBU, Léane GRASSER, Célia HOCINE

Un monde parfait

Billet d'humeur

Les parapluies de Cherbourg est un film de Jacques Demy, datant de 1964.

Nous assistons à une explosion de mièvreries
entre l'histoire mielleuse, chantée,
que vivent les deux personnages principaux,
et les couleurs.

En effet, ces dernières sont extrêmement saugrenues.
Quand ils ont une couleur en tête,
ils vont jusqu'à assortir les vêtements
avec le papier peint,
jusqu'à parfois aller trop loin : 
 


















   
 
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Nous avons une parfaite représentation de la Barbie,
toute en rose et bien coiffée.
Entre les queues de cheval bien tirées,
le chignon pensé au millimètre près,
sans oublier le petit ruban
assorti aux vêtements,
cela nous donne l'impression
que Geneviève passe sa journée la tête droite
pour tout faire tenir en équilibre.

Ainsi,
une fois le film vu,
il nous reste en bouche
un goût de guimauve
« enchanté ».


Loïs Hamon et Emma-Lisa Roux

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Serge Viallet, le parcours d'une vie

 
Photo Ina

Quel est votre parcours jusqu'à Mystères d'Archives ?

C’est à l’École nationale Louis Lumière que j’ai reçu une formation technique et artistique en audiovisuel. Au jour d'aujourd'hui, je récolte encore les bienfaits que m'a apportés cette école.

Puis pendant vingt ans j'ai fait du visuel pour des films de fiction, des documentaires, et aussi des films publicitaires. En même temps, j'ai réalisé quelques courts métrages (Les Deux Miroirs, Eau Forte…). Ce qui a suivi a été déterminant dans ma vie. C'est au cours d'un voyage en Thaïlande en 1979 que j'ai rencontré des équipes de Médecins sans frontières. Seulement quelques mois plus tard, je filmais pour eux dans le nord de l'Ouganda touché par la famine. Pendant dix ans, je les ai très souvent accompagnés sur différents théâtres de souffrance. Très souvent, les films étaient réservés à un usage interne. J'ai été profondément marqué par ces dix années partagées avec des équipes de Médecins sans frontières, c'est après cette expérience que j'ai définitivement quitté le domaine de la fiction pour me consacrer entièrement à la réalisation documentaire.


C’est donc vous qui avez eu l’idée de Mystères d’archives : comment s’est construit ce projet ?

Mystères d'archives, c'est le résultat d'une inspiration, d'une double expérience et d'un constat. L’inspiration, c’est la formidable collection de films d’Alain Jaubert diffusée sur Arte. La double expérience, c’est d’abord une longue et intime expérience de l’outil caméra avec plus de vingt ans de tournage et les recherches d’archives que j’ai pu conduire pour tous mes films. Quant au constat, c’est le fait que, depuis peu, nos sociétés prennent conscience qu’il existe dans de nombreux pays une véritable mémoire audiovisuelle. D'abord réservée à quelques utilisateurs, c'est avec la numérisation que les sociétés vont s'emparer de cette mémoire. 

 
Il nous semble que votre émission est tout à fait originale, assez unique dans son approche pédagogique ?

Si je n’avais pas parcouru le monde avec une caméra pendant vingt ans, je ne porterai pas la même attention à ceux qui m'ont précédé. J’ai donc décidé de proposer des images qui composent notre mémoire filmique non plus comme un spectacle ou pour offrir de l’émotion, mais tout simplement pour transmettre l'histoire du monde.

C'est donc le chemin d’une expérience qui m’a progressivement amené à cette démarche. Mystères d’archives est le fruit d’années de travail et de rencontres.



Comment se fait le choix des sujets que vous traitez ?


Notre première quête à Mystères d’archives est de questionner des images et des sons qui ont frappé les esprits, forgé, façonné notre perception et notre mémoire de tant d’événements. Nous réalisons souvent des documentaires sur des événements médiatisés à une échelle internationale.


D’où viennent les archives que vous visionnez ?

 

Nous travaillons principalement avec deux sources d’images : les collections archivées à l’Ina et le plus grand centre d’archives du monde, National Archives à Washington.



Ophélie Morard, Lisa Varin, Pauline Renoy. 1L2


Les secrets d'un festival couronné de succès !

Cette année, nous fêtons la quatrième édition du festival international de cinéma War on Screen, qui se déroule dans les villes de Châlons et Suippes. Les lieux de projection sont La Comète, le lycée Pierre Bayen et la bibliothèque Georges Pompidou dans Châlons ainsi que le collège Louis Pasteur à Suippes. Ce festival a eu lieu du 28 Septembre au 2 Octobre 2016.

Afin d'en apprendre plus sur le festival, nous nous sommes rendues à son ouverture le 28 septembre au soir. Nous étions à peu près 500 spectateurs, majoritairement des adultes contre une dizaine d'adolescents (jury lycéens compris).

A la suite de cette cérémonie, nous avons assisté à un cocktail avec les jurys, les partenaires et quelques spectateurs. Nous avons eu l'occasion de leurs poser quelques questions.
D'après le présentateur, le festival à été fondé car il n'en existait aucun de ce type dans la région. Nous avons parlé à la proviseure du lycée Pierre Bayen, déclarant que c'était une totale découverte, que la ville était plus animée grâce à ces événements et qu'il nous avait été possible de découvrir beaucoup de talents. Manon, une jurée lycéenne, nous a confié qu'il y avait beaucoup de monde lors de la projection des films. C'était d'après elle, une superbe initiative et une expérience formidable qui ne se produit qu'une seule fois dans une vie. Un professeur de Bayen nous a dit qu'il était là pour représenter l'institution ainsi que pour son plaisir personnel.
Nos points de vue à propos du festival sont les mêmes, c'est-à-dire qu'il nous a énormément plu. Grâce à nos professeurs, nous avons découvert de nouveaux films que nous n'aurions jamais regardé sans eux.


Et vous, quelle a été votre impression sur le festival ?


Léa Stoki, Sharleen Bauchet et Margaux Gassner

Critique Les Parapluies de Cherbourg



Ainsi va la vie...

cinelounge.org

A la fin des années 50, Geneviève, marchande de parapluies avec sa mère et Guy, garagiste, sont deux jeunes amoureux qui vivent un amour passionné et se voient séparés par la guerre d'Algérie. Mais coup de théâtre, Geneviève est enceinte ! Elle est dévastée par le départ de Guy d'autant plus que sa mère aimerait qu'elle se marie avec un riche bijoutier avant la naissance de son enfant. Geneviève, en proie à son destin, va devoir prendre une décision...

L'univers coloré des décors et des costumes donne de l'esthétisme au film. Les couleurs sont vives et pastel, avec de nombreux imprimés ce qui donne un aspect à la fois kitsch et sympathique. La prestation des acteurs n'est également pas négligeable. Ils sont attachants et le couple Deneuve-Castelnuovo est beau. Cela dit, on peine à croire l'âge de Geneviève : Catherine Deneuve fait bien plus que 17 ans ! Cela rend moins crédible le film. Malgré une musique parfois assourdissante, certains moments restent appréciables. La fin de l'histoire montre la cruelle réalité de la vie, ce qui en atténue la « niaiserie » et nous a personnellement enthousiasmées.

Ce qui est surprenant, c'est que Jacques Demy arrive à nous poser de grandes questions avec peu de personnages et de décors. Il parle de l'absence et de l'oubli, de l'amour qui ne meurt jamais et met en avant un contraste avec les mœurs de l'époque, puisque Geneviève tombe enceinte avant d'être mariée.

Jacques Demy nous présente ici un film musical que l'on pourrait qualifier de mélodramatique. En effet, de prime abord, l'histoire paraît pathétique et les personnages naïfs. Les deux amoureux paraissent vivre un amour platonique, ils exagèrent leurs sentiments, ce qu'accentuent les dialogues chantés qui finissent par agacer. Si seulement la musique était moins monotone ! Hélas elle est soporifique et manque de dynamisme. Les Parapluies de Cherbourg est donc loin d'être le meilleur film de Demy. Dans le genre de la comédie musicale Les Demoiselles de Rochefort ou encore Peau d'Âne nous paraissent plus attrayants car ils mêlent dialogues et chants.

Manon PETIOT, Léa HUSSON et Candice EVELOY

Qui est-ce ?

Nous sommes aujourd'hui à l'ouverture du quatrième festival de War On Screen.

Nous sortons tout juste de notre première projection, un ciné-concert autour d'un film muet de Franck Borzage, L'heure suprême. Tout va pour le mieux mais quelque chose d'étrange se passe, nous ne saurions l’identifier mais il est là depuis que nous sommes arrivés.

Le jour suivant nous assistons à la deuxième projection du film en-chanté Les parapluies de Cherbourg, il était encore présent mais nous le sentons plus proche encore. Ce clic répétitif résonne à nos oreilles à tel point qu'il en devient presque familier. Mais qu'est-ce que cela pourrait être ?

Le troisième et dernier jour, nous arrivons en salle de conférences et cherchons une place stratégique où nous ne pourrions le croiser. Le début du film commence et toujours pas de nouvelles. Soudain un regard pesant et déstabilisant nous fait tourner la tête, il est là… Il s'approche et sur un ton sympathique nous demande: “ Puis-je vous prendre en photo ? ”.

Finalement, ce photographe n'était pas si méchant !

Kelis et Yness 1L2

Un mélodrame sur fond de guerre


(Wikipedia)



L'Heure Suprême (Seventh Heaven) a été réalisé en 1927 par Franck Borzage (1893-1962), et dure 1h59 minutes. Les acteurs principaux sont Charles Farell, interprétant Chico, Janet Gaynor, interprétant Diane, Gladys Brockwell, interprétant Nana. Ce film est un des derniers à appartenir au genre du cinéma muet, il mêle mélodrame et surréalisme. Il traite de l'amour presque impossible entre deux personnages sur fond de guerre.

Le film propose une histoire d'amour entre un nettoyeur d'égouts, Chico, et une femme qui se fait battre pas sa grande sœur dans un appartement sordide de Paris, Diane. On voit très clairement la misère à Paris à cette époque, Chico rêve d'une vie meilleure. L'histoire se déroule avant 1914, à l'aube de la première guerre mondiale. Quand les deux protagonistes se rencontrent, une histoire d'amour se dessine. Le tableau est idyllique jusqu'à ce que la guerre éclate…

Dans le film, le jeu soigné des acteurs est propre au cinéma muet, car il marque très bien l’expression des sentiments, de façon très prononcée, selon la tradition du mélodrame. Étymologiquement le mot mélodrame signifie « drame mêlé de chant ». C’est un genre théâtral populaire plein d’événements et de péripéties apparu en 1797 sur le Boulevard du Temple à Paris. Il présentait des situations effrayantes ou attendrissantes avec un dénouement édifiant. Son succès fut énorme, il a inspiré de nombreux dramaturges romantiques. A travers une remarquable mise en scène qui montre des personnages pataugeant dans les égouts comme des rats, ou traînant leurs déchéance dans des bars miteux, par le réalisme des décors délabrés et le jeu des acteurs qui amène à communiquer des émotions aux spectateurs avec leurs mimiques et leurs gestes, on observe que la misère était très présente à cette époque. Bien que les personnages ne soient pas du tout croyants, la religion est constamment présente. En effet, dès le début, l’Eglise accompagne Chico dans la personne du prêtre alors qu’il se dit athée. La relation avec Dieu est évoquée par différents événements au caractère miraculeux. Le réalisateur met brillamment en évidence à la fin du film le début de la reconstruction sentimentale que de nombreux couples séparés pendant les quatre ans du conflit durent traverser.


Amateurs de mélodrame ou non, ce film saura vous émouvoir. Le ciné-concert vous plongera dans le film et vous fera oublier l’absence de parole. Une histoire atypique, pleine de rebondissements, des personnages attachants et un contexte historique très présent vous transporteront dans le Paris du début du XXème siècle. Pour finir cette expérience peu ordinaire vous permettra, l’espace d’un instant, de vous évader de votre quotidien.


Thomas Vacheron, Servane Francart et Lilia Bernardin 1L2

Châlons, théâtre d'un grand moment cinématographique


waronscreen.com


waronscreen.com
Le 28 septembre dernier, il nous a été donné d'assister à la cérémonie d'ouverture de la 4ème édition du Festival International de cinéma War On Screen, au théâtre La Comète de Châlons-en-Champagne. Il s'agissait d'un ciné-concert qui mettait en scène une interprétation musicale associée au film muet de Frank Borzage, L'Heure Suprême (1927), dont le titre original était Seventh Heaven. Ce mélodrame était accompagné de l'orchestre formé par l'accordéoniste Vincent Peirani et composé de Federico Lasagrande à la guitare, d'Emile Parisien au saxophone, de Joce Mienniel à la flûte et de Stéphane Edouard aux percussions.


 

Vincent Peirani a remis au goût du jour l'oeuvre de Borzage en créant une partition moderne, qui d'entrée de jeu, a permis au spectateur de se plonger dans le film. En effet, cette partition contraste avec l'absence de paroles et de sons. L'accompagnement musical comporte des œuvres modernes, dont certaines n'étaient pas inconnues à l'oreille du spectateur. Les musiciens étaient face à l'écran, et donc dos au public, ce qui ne nous empêchait pas de capter l'émotion qu'ils voulaient nous faire partager à travers leur gestuelle qui témoignait de leur exaltation. Le spectateur était dès lors en communion avec les artistes et ce lien a contribué à la pleine compréhension du film. Sans cette partition, l'expérience n'aurait peut-être pas été la même. On ne pourra jamais reproduire à l'identique ce moment. Le public a, d'ailleurs, su saluer cette performance unique en accordant aux musiciens une standing ovation à l'issue du spectacle.


Photo : Noa Alos


Rosane KAYA
Pierre LEROY-DUCARDONNOY
Noa ALOS
1L2






vendredi 14 octobre 2016

Focus sur Xavier Dolan

XAVIER DOLAN

A seulement 27 ans, Xavier Dolan vient de sortir le 21 septembre dernier son sixième long-métrage, Juste la fin du monde. Focus sur le jeune cinéaste prodige pour l'occasion.



perche-quebec.com


allocine.fr


J'ai tué ma mère

Récompensé à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, ce premier film se fait d'emblée remarquer par son scénario osé aux dialogues crus et sa mise en scène audacieuse et riche en références chères au jeune réalisateur, notamment à travers la décoration des lieux. Axé sur la relation de haine entre mère et fils, Dolan peint ici un portrait d'adolescent qui se dispute continuellement avec sa mère et s'évade à travers ses amours de jeunesse.

beyazperde.com
allocine.fr



Les Amours imaginaires

Deux amis, Francis et Marie, tombent amoureux du même homme ; une concurrence va alors se créer entre eux. Après son premier succès, Dolan s'affirme dans sa mise en scène, entre plans de dos et jeux de lumière, et signe un film à l'univers pop où la musique joue un rôle majeur. Le trio évolue donc dans une atmosphère à leur image, colorée et atypique, ponctué de dialogues annexes centrés sur l'amour perdu.

cineoeil.hypotheses.org


allocine.fr


Laurence anyways

Et si l'homme avec lequel vous partagez votre vie vous avouait un jour qu'il veut devenir une femme ? Comment réagiriez-vous ? Laurence anyways met en lumière la lutte s'étalant sur plusieurs années d'un couple contre les préjugés et tabous de la société, sujet dur traité avec un naturel remarquable où Dolan joue de nouveau avec musique, lumière et construction du cadre en créant des effets de symétrie.

allocine.fr


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Tom à la ferme

Un jeune homme arrive à la campagne pour assister à l'enterrement de son petit ami et constate que ce dernier n'a parlé à personne de lui ni de leur relation. Une relation malsaine et ambiguë s'engage alors entre le frère du défunt qui l'oblige à mentir et lui. Dolan change ici de registre par rapport à ses films précédents et livre un thriller troublant à l'atmosphère sombre aux influences hitchcockiennes et reposant sur le travail de son et de la lumière.

 
allocine.fr
 


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Mommy

Ce film récompensé par le prix du jury à Cannes marque un tournant. Dolan repousse dans les deux sens du terme le cadre du cinéma et révèle un film flamboyant et novateur où le format carré permet de se concentrer sur l'humain. Mommy se démarque par le règne de l'émotion, notamment à travers des scènes au potentiel émotionnel incontestable et à l'ambiance pop de part la lumière et la musique, donnant simplement l'impression de respirer, d'être libre. Entre espoir et détresse, ce cinquième film revient à la thématique du premier, à savoir la relation mère et fils, montré cette fois sous un angle complètement différent. Alors que J'ai tué ma mère illustrait la haine, Mommy place l'amour au centre.


movieplayer.it

allocine.fr

Juste la fin du monde

Un écrivain revient dans sa ville natale douze après son départ pour annoncer à sa famille qu'il va mourir. Cette adaptation de la pièce de Lagarce se révèle à la fois fidèle, de part le langage marqué d'hésitations des personnages, et libre grâce à l'ajout de certaines dimensions. L'ingéniosité du choix des musiques et la maîtrise de la lumière, à son apogée à la fin du film, ne cessent de rivaliser avec l'intelligence des dialogues. Plus sombre que son précédent, ce film d'ambiance où la tension s'élève un peu plus chaque minute est semblable à une bombe à retardement. Et au milieu surgit une scène comme dans Mommy, une respiration, comme une apparition.
Une critique plus détaillée de ce film sera bientôt disponible dans le prochain numéro du Petit Bayen.

livreshebdo.fr



« En bref je pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n'abandonne jamais » Xavier Dolan



                                                                 Marion Pourrier, TL2.