Raging Bull
de Martin Scorsese
Proposé aux classes de Premières
en Arts plastiques option facultative, le film Martin Scorsese Raging Bull (1980)
peint le portrait du champion du monde de boxe, poids moyen, de 1949 à 1951:
Jake La Motta, sous les traits de Robert de Niro. Bien qu'il traite de la boxe,
Raging Bull n'a pas pour but de traiter essentiellement du sport mais
bien de l'ascension et du déclin de cette légende de la boxe.
La
Motta, surnommé le Taureau du Bronx, apparaît d'un côté comme un boxeur brutal
et redoutable et d'un autre côté comme un misogyne, abject et même violent avec
son entourage. Mais Scorsese réussit avec brio à ce
que ce personnage soit empathique pour le spectateur qui observe surtout la
lente destruction de tout ce qui entoure cet homme pourtant couvert de gloire.
Ce « héros» est brillamment interprété par le légendaire Robert de Niro qui
mélange subtilement de réelles transformations physiques, la plus frappante
étant la prise d'une trentaine de kilos pour le rôle, et de discrets artifices, une prothèse
au visage pour mieux ressembler à La Motta.
Mais
en plus de traiter de la chute d'un homme, Raging Bull montre aussi une
ville de New-York démystifiée, infestée par la mafia dans le quartier de Little
Italy dans lequel a grandi le réalisateur d'origine sicilienne. Ainsi,
l'univers de ce film est constamment ponctué de violences physiques et morales,
qui surgissent dans de rares instants de paix. Le tout est filmé avec un
surprenant dynamisme (surtout dans les scènes sur le ring) pour un audacieux
noir et blanc propre aux années 40 et 50 dans lesquelles se déroule l'essentiel
de l'action.
Un
film à voir et à revoir, pour en saisir toutes les subtilités.
Patrice Ménard